Abstract
An Urchin for the God: The Urchin of Tjanefer (Turin Suppl. 2761)
Il y a très longtemps, un prêtre nommé Tjanefer, passant à proximité d’une carrière, ramassa un oursin pétrifié. Il ramena ce trésor et le déposa dans le temple d’Héliopolis, très probablement en offrande au dieu solaire. Plus de trois mille ans plus tard, un égyptologue italien, Ernesto Schiaparelli, découvrait le fossile au cours de fouilles sur le site de l’antique Héliopolis, à Matariya, dans la banlieue cairote, et l’emmenait au musée de Turin où il reçut le numéro d’inventaire Suppl. 2761.1 Cet objet d’apparence anodine a, l’air de rien, suscité bon nombre de réflexions, d’ordre divers.2 Il présente l’intérêt de comporter une inscription donnant le nom de son découvreur et l’endroit de sa découverte, ce qui est peu fréquent pour ce type de dépôt cultuel. Dans les lignes qui suivent, nous allons voir si l’oursin et son inscription peuvent nous donner des indices sur le contexte de sa découverte par le père divin Tjanefer.
L’oursin fossile (Fig. 1) est en assez bon état de conservation. Il mesure 7,2 cm de long sur 8,5 cm de large, pour une hauteur de 4 cm. Il s’agit d’un Echinolampas africanus, espèce définie par de Loriol en 1880.3 C’est un échinoïde ovoïde ou légèrement conique, d’une taille généralement comprise entre 6,5 et 10 cm. Le test (coquille) est subcirculaire à subovoïde et légèrement conique. La face apicale
Au revers de l’animal, une inscription est gravée en arc de cercle sur la face apicale, autour de la bouche de l’oursin (Fig. 2) :
La formulation ne présente aucune particularité qui permettrait de l’attribuer à une époque précise.5 Le titre de « père divin » est inscrit dans sa forme courte usuelle.6 Aucun personnage déterminatif n’accompagne le nom de Tjanefer. Bien que ce détail soit plus courant dans les inscriptions à la Basse Époque qu’à
Le mot ik est suivi d’un signe triangulaire qu’on a longtemps interprété comme étant l’idéogramme du dieu Sopdou (Gardiner M44), traduisant le passage par « la carrière de Sopdou »8. Cette lecture a été mise en doute de façon convaincante par Morenz, qui propose d’y voir le signe N29, représentant une colline.9 Il s’agit donc plus probablement d’un toponyme, comme nous allons le voir.
L’oursin a été découvert en 1903 lors des fouilles d’Héliopolis par la mission archéologique italienne dirigée par Ernesto Schiaparelli. Il se trouvait à l’intérieur d’une grande structure circulaire en briques (Fig. 3) comportant des « couloirs voûtés », que Schiaparelli baptisa « labyrinthe »10. Dans ses deux Rapports au Roi conservés à la Bibliothèque royale de Turin11, cet objet n’est pas explicitement mentionné, mais, selon Federica Ugliano, « il devait faire partie du groupe d’objets trouvés lors des sondages menés à une centaine de mètres à l’est de l’obélisque, dans une coupe creusée est-ouest, qui recoupe l’un des couloirs (identifiés par la suite comme « cryptes ») du ‘temple du soleil’ »12.
Dans un rapport inédit récemment redécouvert, Schiaparelli donne encore quelques précisions sur le lieu de la trouvaille. L’oursin se trouvait dans une cavité creusée dans l’épaisseur même de la voûte d’un couloir en briques (« una specie di buca scavata nello spessore stesso del voltone »)13, avec d’autres objets dont la tablette en grauwacke comportant un inventaire d’objets de culte et un plan de temple (Turin 2682).
Quelques années plus tard, l’oursin est mentionné dans un article de la Stampa paru le 15 octobre 1908 :
Les fouilles seront ensuite reprises par Petrie, qui voyait dans cette structure circulaire en briques un fort hyksos14, puis identifiée par Ricke comme étant la plate-forme constituant le cœur du temple, le « sable haut d’Héliopolis » des textes15.
D’après les indications de Schiaparelli, il semble donc que l’objet ait fait partie d’un dépôt d’objets votifs aménagé dans un couloir voûté en briques. Actuellement, il subsiste encore beaucoup d’interrogations sur la fonction exacte des structures découvertes, leur plan et l’évolution chronologique des temples d’Héliopolis16. Le secteur dans lequel l’oursin a été découvert a livré de nombreux objets allant de la 3e à la 26e dynastie17. La datation de cette trouvaille n’est donc pas assurée par le contexte archéologique. Cependant, l’abondance d’objets des époques ramesside et tardive dans ce secteur inciterait à penser que cette offrande n’est pas antérieure à la 19e dynastie18. Ce terminus post quem s’accorde bien avec ce type de dépôt cultuel de « jeux de la nature » – pierres de formes particulières ou fossiles – bien attestés à l’époque ramesside et par la suite19. L’oursin de Tjanefer, qu’il soit ramesside ou postérieur, fut donc visiblement pieusement conservé parmi les objets précieux du temple20.
1. Qui est le père divin Tjanefer ?
Le nom de Tjanefer, sans être très courant, est attesté du Nouvel Empire à la Basse Époque21. Dans l’état de nos connaissances, peu de Tjanefer portent toutefois explicitement le titre de « père du dieu » ou « père divin ». Cette fonction, réservée tout d’abord à la famille ou à l’entourage royal (précepteur ou tuteur du futur roi22), désigne à partir du Nouvel Empire une classe sacerdotale assez élevée dans la hiérarchie puisque, d’après les textes, les prêtres portant ce titre sont admis à voir la statue de culte, et même à la porter23. De nombreux prophètes du dieu portent ce titre, sans que l’on sache exactement quelles sont les spécificités de la fonction. À la Basse Époque, le titre de « père divin » tend à devenir un terme générique désignant tout membre du clergé de haut rang24. Dans le nord de l’Égypte, la fonction de « père divin d’Héliopolis » est attestée à la 26e dynastie25.
Au Nouvel Empire, un père divin Tjanefer est connu sous Ramsès III. Issu d’une famille de prêtres influents, Tjanefer possède une grande tombe au sommet de la colline de Dra Abou el-Naga (TT158)26. Troisième prophète d’Amon, il occupait aussi une fonction sacerdotale importante dans le culte solaire thébain, portant le titre de « Grand des voyants de Rê-Atoum dans Thèbes »27, un titre analogue à celui des grands prêtres d’Héliopolis. Le Thébain Tjanefer est-il un jour passé dans le Nord de l’Égypte faire ses dévotions au dieu solaire héliopolitain, en déposant un oursin en offrande ? Cela pourrait sembler peu probable. Pourtant, un fragment de relief découvert par Schiaparelli lors des fouilles d’Héliopolis en 1903-1904 – la même campagne de fouilles qui a vu la découverte de l’oursin – permet de poser la question. Il s’agit d’un relief mentionnant le vizir et gouverneur de Thèbes Tjanefer (Turin Suppl. 2882), représentant celui-ci face à une divinité assise. L’œuvre n’est pas datée28. Toutefois, le Tjanefer de la TT158 ne porte, d’après les textes de sa tombe, que des titres sacerdotaux29 et, s’il avait été vizir et gouverneur de Thèbes, la mention de telles fonctions n’aurait pas manqué de figurer dans sa tombe ou dans celle de son fils Aménémopé (TT148)30. De même, on peut penser que le Tjanefer de l’oursin aurait en priorité indiqué sur l’objet son titre le plus élevé s’il avait été vizir. Il ne s’agit donc probablement pas du même Tjanefer. Il reste que l’existence de ce relief prouve la présence de monuments de hauts fonctionnaires thébains dans le temple d’Héliopolis, ce qui suffit à ne pas écarter d’emblée l’un de ces Tjanefer thébains de la liste des donateurs de l’oursin.
D’autres indices pointent vers une époque plus tardive. À la 26e dynastie, un père divin et prophète nommé Tjanefer est mentionné comme grand-père d’une musicienne de Rê-Atoum, Hemtjat31. Le propriétaire de la statue, Amenémopé, fils d’Hemtjat, était lui-même père divin officiant à Héliopolis.
Un autre père divin Tjanefer, fils d’Ankh-Psammétique et de la dame Noubeity, est attesté sur plusieurs monuments provenant d’Héliopolis32. Sa tombe devait se trouver vraisemblablement au nord du temple principal, du côté d’Arab el Hisn33. La datation des reliefs de Tjanefer a été longtemps discutée et les opinions varient entre la 26e dynastie, la 30e ou le début de l’époque ptolémaïque34. Peut-être s’agit-il du même Tjanefer représenté sur la statue d’un père divin Psammétique (Vatican 41)35.
On place actuellement plus volontiers ce dernier
Même si l’inscription de l’oursin de Turin est traditionnellement datée de l’époque ramesside, on pourrait donc aussi envisager de lui donner une date plus tardive, 26e, voire 30e dynastie, une période où le temple d’Héliopolis est encore en pleine activité, d’après les monuments découverts à Matariya37.
2. Où Tjanefer a-t-il trouvé cet oursin ?
Tjanefer dit avoir découvert cet oursin « au sud de ik » (Fig. 2). Le terme ik, ou ikw désigne une zone de carrières38. Il est généralement accompagné du déterminatif des montagnes (Gardiner N25), indiquant qu’il s’agit d’une région de collines ou de montagnes, plus ou moins désertique en bordure de la plaine cultivée. Plusieurs auteurs, lisant le signe triangulaire de l’inscription comme l’idéogramme du dieu Sopdou (Gardiner M44), ont situé le lieu de provenance de cet oursin au Sinaï, lieu de culte principal de ce dieu39. Un examen attentif permet plutôt d’y voir le signe N29, représentant une colline40. Il n’est donc vraisemblablement pas question de Sopdou dans l’inscription et si de tels fossiles ont été trouvés sporadiquement au Sinaï, il semble plus probable, comme nous allons le voir, que l’oursin ait été trouvé dans la région d’Héliopolis.
L’oursin découvert par Tjanefer est un Echinolampas africanus. Ce fossile de l’Éocène se retrouve parfois en Moyenne Égypte et au Sinaï, mais il est extrêmement répandu dans la région du Caire41. Il constitue même un fossile caractéristique des couches du Mokattam42. Il y a donc beaucoup de chances que l’oursin ait été ramassé par Tjanefer dans une zone proche du temple d’Héliopolis où il fut déposé. Mais peut-on être plus précis ? La zone encore conservée des carrières antiques du Mokattam se trouve à l’est de l’actuelle citadelle du Caire43 (Fig. 4, 5). À l’origine, les carrières devaient certainement se prolonger vers l’ouest44 mais elles ont aujourd’hui disparu sous la ville du Caire. Ces carrières antiques exposent des niveaux fossilifères riches en fossiles d’oursins45.
Faut-il simplement voir en ik un terme générique désignant la zone des carrières du Mokattam ou s’agit-il d’un toponyme précis ? Le mot apparaît dans le récit de Sinouhé qui, ayant eu connaissance d’un coup d’État, prend le chemin de l’exil. Il traverse le Nil et passe dans une région proche du Gebel Ahmar :
La plupart des traducteurs du conte n’ont vu en ikw qu’une mention générique de carrières et non un toponyme47. Si l’on admet en revanche qu’il s’agit d’un lieu bien précis, l’interprétation de ce passage de Sinouhé permet d’éclairer notre propos. La traduction
Un autre personnage fait mention du toponyme ik. Il s’agit du vizir Psammétique-seneb, qui exerçait diverses fonctions sacerdotales dans le nome héliopolitain51. Psammétique-seneb était fils d’un Ankh-Psammétique, comme le Tjanefer évoqué plus haut (cf supra). Comme lui, il fait donc partie du « groupe Ankh-Psammétique ». Ses statues sont datées stylistiquement par Perdu de la 30e dynastie52.
La statue de Psammétique-seneb CG 682 (JE 29877) a été trouvée à Memphis mais était à l’origine destinée au temple de Kher-âha, au sud d’Héliopolis53. Elle comporte une inscription dans laquelle Psammétique-seneb décrit la procession du dieu Sepa, qui s’effectuait d’Héliopolis à Kher-âha. Au retour vers Héliopolis intervient un épisode où il est question de frapper les ennemis de Sepa à la butte de ik54. Ce toponyme sera repris plus tard dans les textes ptolémaïques : c’est aussi sur la butte de ik qu’intervient un épisode de mise à mort du serpent Apophis55. Le terme est suivi du déterminatif de la ville, indiquant bien qu’il s’agit d’un toponyme.
Le témoignage de Psammétique-seneb indique donc que ik se trouve dans une zone comprise entre le temple d’Héliopolis et Kher-âha, qu’on situe dans la région de Fostat et du Vieux-Caire56 (Fig. 5). Zivie propose de voir dans le toponyme Yak une zone d’extraction de pierres de la chaîne du Mokattam, s’étendant au sud du Gebel Ahmar et se prolongeant vers l’ouest (nécropole d’Imam Shafei) et même au-delà, vers le Nil. Le déterminatif de la ville indique que, dans cette zone, devait aussi exister une localité, peut-être liée au travail d’extraction de la pierre57. Yoyotte, se basant sur les textes ptolémaïques, établit un lien entre la mise à mort d’Apophis sur la butte de ik et le Gebel Ahmar, y voyant un récit étiologique solaire de la montagne rouge58. Il situe donc ik plus près du Gebel Ahmar et pense qu’il s’agit sans doute de l’habitat des carriers travaillant dans les carrières de quartzite59. Maspero associait déjà le toponyme « Iaoukou » du récit de Sinouhé au Gebel Ahmar60. Ailleurs, il parle de « la région des carrières qui s’étend du Vieux-Caire aux environs d’Abou-Zabel et qui comprenait la montagne Rouge, le Gebel Ahmar de nos jours »61.
L’inscription de l’oursin de Tjanefer, trouvé « au sud de ik », permet à notre avis de favoriser l’hypothèse de Zivie. ik ne peut pas se situer au nord du Gebel Ahmar. L’Echinolampas africanus est un fossile typique des couches du Mokattam, dont les carrières se situent toutes au sud du Gebel Ahmar et qui constituent d’ailleurs l’extrémité septentrionale du plateau calcaire. On peut à la rigueur penser que ik désigne le Gebel Ahmar en lui-même, bien que seule l’appellation de
En conclusion, même s’il est difficile de situer ik précisément (au sud du Gebel Ahmar ou plus à l’ouest, les carrières s’étendant sur plusieurs kilomètres),
3. Pourquoi Tjanefer a-t-il ramassé cet oursin et pourquoi l’a-t-il offert au dieu ?
Cette dernière interrogation est peut-être la première qui vienne à l’esprit. C’est aussi celle qui a suscité le plus de commentaires. Que pensait Tjanefer lorsqu’il a ramassé cet oursin ? Savait-il que c’était un oursin ? Très probablement. Même s’il ne semble pas avoir été représenté dans l’art égyptien, l’animal abonde en Égypte, en particulier sur les côtes de la Mer Rouge. Comment expliquait-on sa pétrification ? Malheureusement, aucun texte égyptien ne vient nous éclairer sur les croyances des anciens Égyptiens en la matière. Seuls les auteurs classiques, renseignés selon leurs dires par des prêtres égyptiens, expliquent la découverte de coquillages dans les carrières et les montagnes d’Égypte par le fait que le pays était autrefois recouvert par la mer65.
Par son geste – le dépôt de l’objet dans un temple – Tjanefer montre bien sûr qu’il s’agissait pour lui d’un objet digne d’être offert au dieu. Ce genre d’offrande semble inhabituel et pourtant il ne s’agit pas d’un cas isolé. Des dépôts votifs de fossiles, silex ou pierres de formes curieuses sont attestés à plusieurs endroits d’Égypte66. Des oursins fossiles ont été trouvés dans les tombes67 ou dans les temples, comme le temple d’Hathor à Timna68, ou celui de Soknebtynis à Tebtynis, dans le Fayoum (Fig. 6)69. Dans les temples, ces offrandes votives sont retrouvées en sous-sol, à la manière des dépôts de fondation70 ou, à l’époque gréco-romaine, dans les cryptes71.
La valeur de ces « jeux de la nature » ne vient pas seulement de leur rareté mais aussi de leur forme, évocatrice de la divinité : telle pierre évoquera la forme d’un animal, tel silex rond un disque solaire72. La forme de l’oursin de Tjanefer évoque le globe de l’astre solaire73, son ornementation pentaradiée – une symétrie spécifique des échinoïdes, rare dans le monde naturel – pourrait avoir rappelé le motif d’étoiles à 5 branches sur les cieux étoilés des plafonds, ou encore l’hiéroglyphe de la douat (Gardiner N15)74.
Le geste même d’offrir une pierre d’une couleur ou d’une forme particulière au dieu solaire est attesté par ailleurs. À la 5e dynastie, une inscription rupestre du Ouadi Magara établit un lien entre la pierre précieuse et le dieu solaire75. Thoutmosis IV insère dans un naos une pierre dont la forme évoque un faucon (naos Caire CG 70002)76. L’inscription sur le monument nous dit qu’il « l’avait trouvée dans sa jeunesse », cette découverte laissant évidemment présager sa future royauté. Ramsès II parcourt les carrières du Gebel Ahmar pour remplir le temple de Rê de sphinx et de statues en grès silicifié, la pierre
L’oursin de Tjanefer constituait lui aussi une chose
Que l’on songe à un objet de musée ou de Trésor, une même idée relie ces deux conceptions : la perpétuation de la conscience historique de la communauté82. Au-delà de la valeur de l’oursin due à sa rareté et à sa forme, la mention du lieu de découverte du fossile, « au sud de ik », lieu mythique près duquel les ennemis de Rê furent défaits, ajoute une valeur supplémentaire à l’offrande au dieu solaire. L’oursin pétrifié devient ainsi la trace d’un passé lointain, sacralisé, vestige du « temps du dieu » et de son triomphe sur ses ennemis, dont on continuait à perpétuer le souvenir par le biais de la fête passant à proximité de ik83.
En guise de conclusion
À l’époque ramesside, ou peut-être plus tard, à la 26e ou à la 30e dynastie, un prêtre nommé Tjanefer déposa un oursin fossile dans le temple d’Héliopolis. La forme de l’objet, la bonne conservation de cet oursin pétrifié, en faisaient une offrande de choix pour le dieu solaire. L’originalité de la démarche de Tjanefer est d’avoir gravé sur l’objet son nom et la provenance de l’oursin. Le nom du dédicant apparaît très fréquemment sur les objets votifs, mais s’il s’agit plus souvent d’artefacts que de « jeux de la nature ». En revanche, pourquoi avoir spécifié le lieu de sa découverte ? Tjanefer a pris la peine d’indiquer qu’il a trouvé l’oursin « au sud de ik ». Cette mention n’est certainement pas anodine et devait évoquer un lieu précis pour le lecteur de l’époque et non une quelconque zone de carrières. Nous avons vu que ce toponyme apparaissait dans d’autres documents et devait être situé au sud d’Héliopolis, dans une zone plus ou moins proche du Gebel Ahmar, à proximité des carrières du Mokattam. L’abondance d’Echinolampas africanus, du même genre et de la même espèce que l’oursin de Turin, dans les carrières du Mokkatam, vient à l’appui de cette localisation. Le toponyme ik devait donc évoquer soit un village de carriers de la région héliopolitaine, soit une éminence, si l’on se réfère à la « butte de ik » citée dans les textes tardifs. À la 30e dynastie et à l’époque ptolémaïque84, le terme ik évoque un toponyme religieux important puisque c’est sur cette butte que sont mis à mort les ennemis du dieu (Sepa ou Rê). Plus qu’une simple indication de lieu-dit, la mention de ik dans l’inscription de Tjanefer était donc aussi un moyen pour celui-ci d’évoquer cet épisode rituel important pour le dieu. Par son choix de l’objet, par son geste et à l’aide de quelques mots, le père divin exprimait ainsi pleinement sa dévotion au dieu solaire… et donnait encore matière à réflexion quelque 3000 ans plus tard !
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Vernus, Pascal, « La cachette dans l’idéologie pharaonique: un inventaire cultuel sacralisé sur un naos de Nectanébo Ier à Per-Sopdou », in Laurent Coulon (dir), La cachette de Karnak: Nouvelles perspectives sur les découvertes de Georges Legrain (BdE 161), Le Caire, 2016, p. 12-20).
von Lieven, Alexandra, « Von Göttern und Gesteinen. Zur Interpretation dreier bemerkenswerter Kultobjekte im Tempel von Tôd », ZÄS 140 (2013), p. 24-35.
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Welvaert, Eric, « The fossils of Qau el Kebir and their role in the mythology of the 10th nome of Upper-Egypt », ZÄS 129 (2002), p. 166-83.
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Zivie, Alain-Pierre, « Les carrières et la butte de Yak », RdE 30 (1978), p. 151-62.
Notes
- Nous tenons à remercier le musée de Turin, et particulièrement Federico Poole, de nous avoir proposé de publier cet oursin dans la <i>Rivista del Museo Egizio</i>, pour les informations et remarques qu’il a eu l’amabilité de nous communiquer, ainsi que pour les photos de l’objet qui accompagnent cet article. Nous remercions aussi Federica Ugliano pour les nombreuses informations qu’elle a bien voulu nous fournir sur les fouilles et les notes, parfois inédites, de Schiaparelli. Merci encore au reviewer anonyme pour ses suggestions, ainsi qu’à Simon Connor qui nous a permis d’utiliser et de reproduire son relevé de l’inscription de Tjanefer.↑
- Socin, <i>Atti della Società Toscana di Scienze Naturali, Memorie</i> 53 (1946), p. 163-71 ; Scamuzzi, <i>BSPA (N.S.)</i> I (1947), p. 1-4, fig. 103 ; Kirchheimer, <i>Aufschluss. Zeitschrift für die Freunde der Mineralogie und Geologie</i> 28, 12 (1977), p. 509-24 ; Fischer, in Farkas et al. (éd.), <i>Monsters and Demons</i>, p. 25-26 ; Curto, in Donadoni Roveri (éd.), <i>Les croyances religieuses</i>, p. 50, fig. 51, p. 53 ; Schumacher, <i>Der Gott Sopdu</i>, p. 86, 261 ; Leospo, in Donadoni Roveri (éd.), <i>Passato e futuro</i>, p. 173-74, n° 12 ; Saal, <i>Mannus. Zeitschrift für Deutsche Vorgeschichte</i> 55, 1-2 (1989), p. 152-54 ; Ray, in Eyre (éd.), <i>Proceedings</i>, p. 16-17 ; Raue, <i>Heliopolis</i>, p. 258, 468 ; Aufrère, <i>Encyclopédie religieuse</i> I, p. 72, fig. 5 ; Mayor, <i>The First Fossil Hunters</i>, p. 26-27 ; Quirke, <i>The Cult of Ra</i>, p. 77, fig. 30 ; Welvaert, <i>ZÄS</i> 129 (2002), p. 166 ; Morenz, <i>ImagAeg</i> 3 (2011), p. 87-89, Abb. 3 ; McNamara, <i>The Star-Crossed Stone</i>, p. 171-184 ; Vávra, <i>Berichte der Geologischen Bundesanstalt</i> 103 (2013), p. 96-97 ; von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 26-27.↑
- de Loriol, <i>Monographie des échinides</i>, p. 90, pl. 3, fig. 1, pl. 4, fig. 5-6. Le nom officiel complet, tenant compte du fait que le nom de genre est féminin, est <i>Echinolampas africana</i> de Loriol, 1880.↑
- de Loriol, <i>Eocaene Echinoideen</i>, p. 23-24, pl. 7 ; Fourtau, <i>Révision des échinides fossiles de l'Égypte</i>, p. 657-58 ; Kier et Lawson, <i>Index of Fossil and Living Echinoids</i>, p. 79; Kroh, <i>World Echinoidea Database</i> (2014).↑
- Selon J. Winand (com. pers.), il s’agit d’une graphie tout à fait courante à l’époque ramesside. Une étude paléographique plus poussée permettrait peut-être de préciser la datation de l’inscription. ↑
- Voir par exemple Kees, <i>ZÄS</i> 86 (1961), passim.↑
- Par exemple sur les reliefs de Tjanefer, fils d’Ankh-Psammétique, dont nous parlerons plus loin (Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 (1954), p. 97).↑
- Socin, <i>Atti della Società Toscana di Scienze Naturali. Memorie</i> 53 (1946), p. 163-71 ; Scamuzzi, <i>BSPA (N.S.)</i> I (1947), p. 3-4 ; Curto, in Donadoni Roveri (éd.), <i>Les croyances religieuses</i>, p. 50 ; Schumacher, <i>Der Gott Sopdu</i>, p. 86-87 ; Aufrère, <i>Encyclopédie religieuse</i> I, p. 72.↑
- Morenz, <i>ImagAeg</i> 3 (2011), p. 88 ; von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 26-27, n. 10.↑
- Raue, <i>Heliopolis</i>, p. 468.↑
- Schiaparelli, <i>Missione Archeologica Italiana in Egitto</i>, 1903 et 1904.↑
- « <i>Le uniche fonti per ricostruire gli scavi sono un quadernetto di Schiaparelli e le due ’Relazioni al Re’. Nella Relazione al Re conservata alla Biblioteca Reale (1903) questo oggetto non viene citato in maniera esplicita, ma dovrebbe essere parte del gruppo di oggetti rinvenuti durante alcuni sondaggi effettuati ad est dell'obelisco (circa 100 m ad est), in un taglio scavato in direzione est-ovest, che intercetta uno dei corridoi (poi identificati come ‘cripte’) del cosiddetto ‘Tempio del Sole’</i> ». (F. Ugliano, com. pers.). Pour une description des fouilles de ce secteur, voir aussi Sbriglio, Ugliano, in Pinarello et al. (éds.), <i>Current Research in Egyptology 2014</i>, p. 286.↑
- Rapport inédit, en cours de publication par F. Ugliano.↑
- Petrie, <i>Heliopolis</i>, p. 3-4.↑
- Ricke, <i>ZÄS</i> 71 (1935), p. 107-11.↑
- Les fouilles menées par D. Raue se poursuivent sur le site et apportent à chaque campagne de nouvelles données (Raue, <i>EgArch</i> 46 (2015), p. 8-11 ; Ashmawy et Raue, BSFE 197 (2017), p. 29-45).↑
- Raue, <i>Heliopolis</i>, p. 468-69. Il s’agit malheureusement d’un secteur perturbé par une activité domestique et industrielle tardive. Voir Dietze et Schulz, in Ashmawy et al., Report on the work of the Egyptian-German mission at Matariya/Heliopolis, p. 16.↑
- Raue, <i>Heliopolis</i>, p. 8-9.↑
- Keimer, <i>Jeux de la nature</i> ; Chez les Koushites et dans le royaume de Meroe, les offrandes votives de jeux de la nature – dont des oursins fossiles – sont bien attestées (Francigny et De Voogt, <i>JEA</i> 100 (2014), p. 233-43).↑
- La présence, dans ce secteur, de la tablette comportant un inventaire d’objets de culte plaide également en faveur d’un endroit où étaient conservés les objets précieux et le matériel de culte. Sur cette tablette, voir Ricke, <i>ZÄS</i> 71 (1935), p. 111-33.↑
- Ranke, <i>Personennamen</i> I, p. 387.↑
- Habachi, in <i>LÄ</i> II, p. 826 ; Brunner, <i>ZÄS</i> 86 (1961), p. 92-104 ; Kees, <i>ZÄS</i> 86 (1961), p. 115-25.↑
- Kruchten, <i>Annales</i>, p. 95, 127, 259. Rien n’indique, toutefois, que le père divin était préposé à la fabrication des images divines, comme le mentionne Curto (Curto, in Donadoni Roveri [éd.], <i>Les croyances religieuses</i>, p. 50, repris par Leospo, in Donadoni Roveri [éd.], <i>Passato e futuro</i>, p. 173-74), qui émet l’hypothèse que Tjanefer ait trouvé cet oursin lors d’une tournée d’inspection des carrières requise par cette tâche.↑
- Kees, <i>ZÄS</i> 86 (1961), p. 125 ; Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 (1954), p. 105.↑
- El-Sawi, Gomaà, <i>Grab des Panehsi</i>, p. 3 ; Sauneron, <i>BIFAO</i> 51 (1952), p. 164.↑
- Seele, <i>The Tomb of Tjanefer</i>.↑
- Seele, <i>The Tomb of Tjanefer</i>, p. 5 ; Moursi, <i>Die Hohenpriester des Sonnengottes</i>, p. 93-95.↑
- Raue, <i>Heliopolis</i>, p. 258.↑
- Seele, <i>The Tomb of Tjanefer</i>, p. 5.↑
- Gaballa et Kitchen, <i>MDAIK</i> 37 (1981), p. 160-81.↑
- Statue Louvre E10366 (Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 [1954], p. 91).↑
- Caire JE 29211 (Maspero, <i>Le musée égyptien</i>, II, p. 77, pls. XXXIIB, XXXIV ; Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 [1954], p. 97, doc 9 b) ; relief « Tigrane », donné au musée d’Alexandrie par Tigrane Pacha (Maspero, <i>Musée égyptien</i>, II, p. 81, pls. XXXIX-XLI) mais probablement d’origine héliopolitaine (Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 [1954], p. 97, doc 9 a).↑
- Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 (1954), p. 99 ; Yoyotte, <i>CdE</i> 29 (1958), p. 278-80.↑
- Gilbert, <i>CdE</i> 27 (1952), p. 342-44 (26<sup>e</sup> dynastie) ; Maspero, <i>Le musée égyptien</i>, II, p. 77-79, 84-92 (30e dynastie ou ptolémaïque).↑
- Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 (1954), p. 94-95, doc. 7.↑
- Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 (1954), p. 111-15.↑
- Raue, <i>Heliopolis</i>, p. 469 (statues de Psammétique I et II, fragments de naos de Nectanébo I<sup>er</sup>). Les fouilles récentes menées par D. Raue à Matariya ont du reste mis en évidence l’intense activité de construction de Nectanébo I<sup>er</sup> à Héliopolis (Ashmawy et al., <i>EgArch</i> 47 (2015), p. 13-16).↑
- <i>Wb</i> I 139 12. Gomaà, <i>Die Besiedlung Ägyptens</i>, p. 204-06 ; Zivie, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 154.↑
- Socin, <i>Atti della Società Toscana di Scienze Naturali, Memorie</i> 53 (1946), p. 163-71, qui le situe au Ouadi Firan ; Scamuzzi, <i>BSPA</i> (N.S.) I (1947), p. 3-4 ; Curto, in Donadoni Roveri (éd.), <i>Les croyances religieuses</i>, p. 50 ; Aufrère, <i>Encyclopédie religieuse</i> I, p. 72.↑
- Morenz, <i>ImagAeg</i> 3 (2011), p. 88 ; von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 26-27, n. 10.↑
- Fourtau, <i>Révision des échinides fossiles de l'Égypte</i>, p. 657-58 ; Cuvillier, <i>Révision du nummulitique égyptien</i>, p. 145.↑
- Strougo, <i>Le « Biarritzien » et le Priabonien en Égypte</i>, p. 40. La partie terminale est « un véritable niveau à échinides » (Cuvillier, <i>Révision du nummulitique égyptien</i>, p. 122).↑
- Klemm et Klemm, <i>Stones and Quarries</i>, p. 47-51.↑
- Zivie, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 155-56, n. 31.↑
- Klemm et Klemm, <i>Stones and Quarries</i>, p. 49-50.↑
- Zivie, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 154.↑
- Gardiner, <i>RT</i> 32 (1910), p. 17.↑
- Zivie, RdE 30 (1978), p. 151-62.↑
- Casanova, <i>BIFAO</i> 1 (1901), p. 188-89 ; Maspero, <i>Matériaux pour servir à la géographie</i>, p. 24-25.↑
- Yoyotte, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 149.↑
- Perdu, <i>EAO</i> 42 (2006), p. 49.↑
- Perdu, <i>EAO</i> 42 (2006), p. 41-52.↑
- Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 (1954), p. 93-94 ; Perdu, <i>EAO</i> 42 (2006), p. 42.↑
- Zivie, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 157-58.↑
- Yoyotte, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 147.↑
- Yoyotte, <i>BIFAO</i> 54 (1954), p. 85.↑
- Zivie, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 161. Voir aussi Gomaà, <i>Die Besiedlung Ägyptens</i>, p. 204-06.↑
- Yoyotte, <i>RdE</i> 30 (1978), p. 147-50.↑
- Pour le Gebel Ahmar voir aussi De Putter, <i>ZÄS</i> 124 (1997), p. 131-41.↑
- Maspero, <i>Les mémoires de Sinouhit</i>, p. 64.↑
- Maspero, <i>Les mémoires de Sinouhit</i>, p. xxxix.↑
- Casanova, <i>BIFAO</i> 1 (1901), p. 210 et plan p. 224.↑
- Pour la présence d’<i>Echinolampas africanus</i> au Mokkatam et au Gebel Giouchy, voir Cuvillier, <i>Révision du nummulitique égyptien</i>, p. 119-24 ; De semblables oursins ont été recueillis par Fourtau sur « le monticule au Sud-Est du Caire connu par les indigènes sous le nom de Ouarchet el-Rifaï en face du village arabe de Bassatin » (Fourtau, <i>Révision des échinides fossiles de l'Égypte</i>, p. 657). On en trouve également plus à l’est dans l’Ouadi el-Tih (Cuvillier, <i>Révision du nummulitique égyptien</i>, p. 119).↑
- Klemm et Klemm, <i>Stones and Quarries</i>, p. 49-50.↑
- Plutarque, <i>De Iside</i>, 40, Hérodote II, 12. Voir Aufrère, <i>Encyclopédie religieuse</i> I, p. 72 et 79, n. 21. Il est géologiquement exact que les niveaux calcaires du Mokkatam sont des sédiments marins, déposés il y a environ 45 millions d’années, une durée que les Anciens ne pouvaient certainement connaître, ni imaginer.↑
- Pour un état de la question récent, voir Francigny, De Voogt, <i>JEA</i> 100 (2014), p. 233-43.↑
- Tombe memphite de Pétisis à la 22<sup>e</sup> dynastie (Badawi, <i>Pages from Excavations at Saqqarah and Mit Rahinah</i>, p. 19, 3-1-44-1 ; tombe de la reine koushite Khensa à el-Kurru (Francigny, De Voogt, <i>JEA</i> 100 (2014), p. 238-239, fig. 3).↑
- Rothenberg, <i>Egyptian Mining Temple at Timna</i>, p. 266-67, pl. 154, no. 5.↑
- Oursin fossile, non inscrit, découvert dans les années 30 lors des fouilles du temple de Tebtynis par la mission italienne, dirigée par Carlo Anti. Musée égyptien de Turin, inv. S. 18881. Nous remercions F. Poole de nous avoir signalé cet objet et de nous avoir permis de l’illustrer.↑
- C’est le cas à Timna (Rothenberg, <i>Egyptian Mining Temple at Timna</i>, p. 266-69), ou encore au Gebel Barkal, où, sous le seuil d’une chapelle du Nouvel Empire reconstruite à l’époque koushite, plusieurs centaines de nodules, concrétions et galets de formes et de couleurs variées étaient conservés dans un grand coffre en pierre (Kendall, <i>Sudan & Nubia</i> 13 [2009], p. 111-12, 18). ↑
- Voir la représentation de galets de jaspe en forme d’hippopotames dans les cryptes du temple de Tôd (von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 [2013], p. 24-35).↑
- Keimer, <i>Jeux de la nature</i>, pl. X. Pour l’association entre les « jeux de la nature » et le divin, voir Welvaert, <i>ZÄS</i> 129 (2002), p. 166-83 ; von Lieven <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 24-35 ; von Lieven, in Coulon (dir.), <i>La cachette de Karnak</i>, p. 255-66.↑
- von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 27. L’article cite de nombreux exemples de pierres associées à des divinités.↑
- McNamara, <i>The Star-Crossed Stone</i>, p. 174-81 ; von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 27.↑
- Le document parle de pierre précieuse dans la salle large du temple solaire d’Ouserkaf et d’inscription par le dieu. Morenz pense qu’il s’agit d’une pierre précieuse inscrite par le dieu lui-même (Morenz, <i>Beiträge zur Schriftlichkeitskultur</i>, p. 15). Baines considère plutôt qu’il s’agit d’une consultation oraculaire du dieu afin de trouver la pierre précieuse (i.e. la turquoise) au Sinaï, où se trouve l’inscription (Baines, in van Dijk [éd.], <i>Essays on Ancient Egypt in Honour of Herman te Velde</i>, p. 9-27).↑
- Baines, in van Dijk (éd.), <i>Essays on Ancient Egypt in Honour of Herman te Velde</i>, p. 18; von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 26-29 ; A. von Lieven a récemment mis en relation un silex évoquant la tête d’un faucon découvert dans la Cachette de Karnak et ce naos, qui comporte une niche dans sa partie supérieure permettant de l’insérer (von Lieven, in Coulon [dir.], <i>La cachette de Karnak</i>, p. 255-66).↑
- De Putter, <i>ZÄS</i> 124 (1997), p. 132-33.↑
- Beaux, <i>Le cabinet de curiosités de Thoutmosis III</i>, p. 309-311.↑
- Ray, in Eyre (éd.), <i>Proceedings of the 7th International Congress of Egyptologists</i>, p. 17 ; Morenz, <i>ImagAeg</i> 3 (2011), p. 88.↑
- Morenz, <i>ImagAeg</i> 3 (2011), p. 82-90; McNamara, <i>The Star-Crossed Stone</i>, p. 172.↑
- Von Lieven, <i>ZÄS</i> 140 (2013), p. 27, n. 11. On peut songer à ce propos à l’inventaire et la sacralisation du mobilier cultuel sur un naos de Nectanébo Ier à Per-Sopdou (Vernus, in Coulon (dir.), La cachette de Karnak, p. 12-20). Peut-être la « cachette » d’Héliopolis procède-t-elle d’une démarche similaire de ce même souverain, qui a édifié le temple s’étendant à l’ouest du lieu de découverte de l’oursin (Ashmawy et al., EgArch 47 (2015), p. 13-16).↑
- Morenz, <i>ImagAeg</i> 3 (2011), p. 85-90. Une fonction similaire de perpétuation de la mémoire des origines est conférée aux reliques des Trésors d’églises au Moyen Age (voir entre autres George, <i>Le trésor d’église</i>, p. 8-9).↑
- Une semblable association entre les fossiles, témoins d’un temps mythique, et un événement mythologique s’observe également à Qaou el Kebir, où E. Welvaert a montré que les dépôts d’os d’hippopotames fossiles découverts dans le temple pouvaient être mis en relation avec le combat d’Horus et de Seth ayant pris la forme de cet animal (Welvaert, <i>ZÄS</i> 129 [2002], p. 166-83).↑
- On ne peut exclure que le rituel existait avant ces époques.↑