Il y a très longtemps, un prêtre nommé Tjanefer, passant à proximité d’une carrière, ramassa un oursin pétrifié. Il ramena ce trésor et le déposa dans le temple d’Héliopolis, très probablement en offrande au dieu solaire. Plus de trois mille ans plus tard, un égyptologue italien, Ernesto Schiaparelli, découvrait le fossile au cours de fouilles sur le site de l’antique Héliopolis, à Matariya, dans la banlieue cairote, et l’emmenait au musée de Turin où il reçut le numéro d’inventaire Suppl. 2761.1 Cet objet d’apparence anodine a, l’air de rien, suscité bon nombre de réflexions, d’ordre divers.2 Il présente l’intérêt de comporter une inscription donnant le nom de son découvreur et l’endroit de sa découverte, ce qui est peu fréquent pour ce type de dépôt cultuel. Dans les lignes qui suivent, nous allons voir si l’oursin et son inscription peuvent nous donner des indices sur le contexte de sa découverte par le père divin Tjanefer.

Réalisé par Nicola Dell'Aquila et Federico Taverni / Museo Egizio.

Oursin de Tjanefer, modèle 3D

Réalisé par Nicola Dell’Aquila et Federico Taverni / Museo Egizio.

L’oursin fossile (Fig. 1) est en assez bon état de conservation. Il mesure 7,2 cm de long sur 8,5 cm de large, pour une hauteur de 4 cm. Il s’agit d’un Echinolampas africanus, espèce définie par de Loriol en 1880.3 C’est un échinoïde ovoïde ou légèrement conique, d’une taille généralement comprise entre 6,5 et 10 cm. Le test (coquille) est subcirculaire à subovoïde et légèrement conique. La face apicale2 est plate. Echinolampas africanus est un oursin dit « irrégulier » : les animaux de cette infraclasse se distinguent par le fait que la bouche et l’anus sont dissociés sur la face apicale ou adorale – c’est-à-dire entourant la bouche. La bouche centrale, bien visible sur l’oursin de Turin, est entourée d’un péristome (ou ensemble de plaques calcifiées) de forme pentagonale. L’anus et le périprocte (ensemble de plaques calcifiées entourant l’anus) sont inframarginaux, c’est-à-dire sous la marge du test, et non conservés sur la pièce de Turin. Echinolampas africanus est une espèce marine, exclusivement fossile et caractéristique de l’Éocène du Nord de l’Afrique (âge lutétien, entre 47,8 et 41,2 millions d’années).4

Oursin de Tjanefer (Photographie : Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio)

Oursin de Tjanefer (Photographie : Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio)

Au revers de l’animal, une inscription est gravée en arc de cercle sur la face apicale, autour de la bouche de l’oursin (Fig. 2) :

  • gm Hr rsy ik in it nTr 7Anfr
  • Trouvé au sud de ik par le père divin Tjanefer

La formulation ne présente aucune particularité qui permettrait de l’attribuer à une époque précise.5 Le titre de « père divin » est inscrit dans sa forme courte usuelle.6 Aucun personnage déterminatif n’accompagne le nom de Tjanefer. Bien que ce détail soit plus courant dans les inscriptions à la Basse Époque qu’à3 l’époque ramesside7, cette omission peut aussi s’expliquer par la particularité du support, l’étroitesse de la surface utilisable ne permettant pas la multiplication des hiéroglyphes.

Le mot ik est suivi d’un signe triangulaire qu’on a longtemps interprété comme étant l’idéogramme du dieu Sopdou (Gardiner M44), traduisant le passage par « la carrière de Sopdou »8. Cette lecture a été mise en doute de façon convaincante par Morenz, qui propose d’y voir le signe N29, représentant une colline.9 Il s’agit donc plus probablement d’un toponyme, comme nous allons le voir.

Inscription de l’oursin de Tjanefer (dessin Simon Connor)

Inscription de l’oursin de Tjanefer (dessin Simon Connor)

L’oursin a été découvert en 1903 lors des fouilles d’Héliopolis par la mission archéologique italienne dirigée par Ernesto Schiaparelli. Il se trouvait à l’intérieur d’une grande structure circulaire en briques (Fig. 3) comportant des « couloirs voûtés », que Schiaparelli baptisa « labyrinthe »10. Dans ses deux Rapports au Roi conservés à la Bibliothèque royale de Turin11, cet objet n’est pas explicitement mentionné, mais, selon Federica Ugliano, « il devait faire partie du groupe d’objets trouvés lors des sondages menés à une centaine de mètres à l’est de l’obélisque, dans une coupe creusée est-ouest, qui recoupe l’un des couloirs (identifiés par la suite comme « cryptes ») du ‘temple du soleil’ »12.

Vue actuelle du site d’Héliopolis, localisation de la « structure circulaire » et lieu de découverte de l’oursin (d’après Google Earth), 19 avril 2017.

Vue actuelle du site d’Héliopolis, localisation de la « structure circulaire » et lieu de découverte de l’oursin (d’après Google Earth), 19 avril 2017.

Dans un rapport inédit récemment redécouvert, Schiaparelli donne encore quelques précisions sur le lieu de la trouvaille. L’oursin se trouvait dans une cavité creusée dans l’épaisseur même de la voûte d’un couloir en briques (« una specie di buca scavata nello spessore stesso del voltone »)13, avec d’autres objets dont la tablette en grauwacke comportant un inventaire d’objets de culte et un plan de temple (Turin 2682).

Quelques années plus tard, l’oursin est mentionné dans un article de la Stampa paru le 15 octobre 1908 :

  • « Tra le volte delle navate erano cripte, ed in esse lo Schiaparelli trovò numerosissimi ex-voto, da quelli lussuosi dei Re, fra cui una sfinge in basalto, a quelli umili dei poveri: semplici orciuoli di terra; trovò una curiosa pianta del tempio, e, più curioso, un fossile marino che un certo Dianofe trovò nel deserto e che donò al tempio dopo aver inciso su la provenienza ».4

Les fouilles seront ensuite reprises par Petrie, qui voyait dans cette structure circulaire en briques un fort hyksos14, puis identifiée par Ricke comme étant la plate-forme constituant le cœur du temple, le « sable haut d’Héliopolis » des textes15.

D’après les indications de Schiaparelli, il semble donc que l’objet ait fait partie d’un dépôt d’objets votifs aménagé dans un couloir voûté en briques. Actuellement, il subsiste encore beaucoup d’interrogations sur la fonction exacte des structures découvertes, leur plan et l’évolution chronologique des temples d’Héliopolis16. Le secteur dans lequel l’oursin a été découvert a livré de nombreux objets allant de la 3e à la 26e dynastie17. La datation de cette trouvaille n’est donc pas assurée par le contexte archéologique. Cependant, l’abondance d’objets des époques ramesside et tardive dans ce secteur inciterait à penser que cette offrande n’est pas antérieure à la 19e dynastie18. Ce terminus post quem s’accorde bien avec ce type de dépôt cultuel de « jeux de la nature » – pierres de formes particulières ou fossiles – bien attestés à l’époque ramesside et par la suite19. L’oursin de Tjanefer, qu’il soit ramesside ou postérieur, fut donc visiblement pieusement conservé parmi les objets précieux du temple20.

1. Qui est le père divin Tjanefer ?

Le nom de Tjanefer, sans être très courant, est attesté du Nouvel Empire à la Basse Époque21. Dans l’état de nos connaissances, peu de Tjanefer portent toutefois explicitement le titre de « père du dieu » ou « père divin ». Cette fonction, réservée tout d’abord à la famille ou à l’entourage royal (précepteur ou tuteur du futur roi22), désigne à partir du Nouvel Empire une classe sacerdotale assez élevée dans la hiérarchie puisque, d’après les textes, les prêtres portant ce titre sont admis à voir la statue de culte, et même à la porter23. De nombreux prophètes du dieu portent ce titre, sans que l’on sache exactement quelles sont les spécificités de la fonction. À la Basse Époque, le titre de « père divin » tend à devenir un terme générique désignant tout membre du clergé de haut rang24. Dans le nord de l’Égypte, la fonction de « père divin d’Héliopolis » est attestée à la 26e dynastie25.

Au Nouvel Empire, un père divin Tjanefer est connu sous Ramsès III. Issu d’une famille de prêtres influents, Tjanefer possède une grande tombe au sommet de la colline de Dra Abou el-Naga (TT158)26. Troisième prophète d’Amon, il occupait aussi une fonction sacerdotale importante dans le culte solaire thébain, portant le titre de « Grand des voyants de Rê-Atoum dans Thèbes »27, un titre analogue à celui des grands prêtres d’Héliopolis. Le Thébain Tjanefer est-il un jour passé dans le Nord de l’Égypte faire ses dévotions au dieu solaire héliopolitain, en déposant un oursin en offrande ? Cela pourrait sembler peu probable. Pourtant, un fragment de relief découvert par Schiaparelli lors des fouilles d’Héliopolis en 1903-1904 – la même campagne de fouilles qui a vu la découverte de l’oursin – permet de poser la question. Il s’agit d’un relief mentionnant le vizir et gouverneur de Thèbes Tjanefer (Turin Suppl. 2882), représentant celui-ci face à une divinité assise. L’œuvre n’est pas datée28. Toutefois, le Tjanefer de la TT158 ne porte, d’après les textes de sa tombe, que des titres sacerdotaux29 et, s’il avait été vizir et gouverneur de Thèbes, la mention de telles fonctions n’aurait pas manqué de figurer dans sa tombe ou dans celle de son fils Aménémopé (TT148)30. De même, on peut penser que le Tjanefer de l’oursin aurait en priorité indiqué sur l’objet son titre le plus élevé s’il avait été vizir. Il ne s’agit donc probablement pas du même Tjanefer. Il reste que l’existence de ce relief prouve la présence de monuments de hauts fonctionnaires thébains dans le temple d’Héliopolis, ce qui suffit à ne pas écarter d’emblée l’un de ces Tjanefer thébains de la liste des donateurs de l’oursin.

D’autres indices pointent vers une époque plus tardive. À la 26e dynastie, un père divin et prophète nommé Tjanefer est mentionné comme grand-père d’une musicienne de Rê-Atoum, Hemtjat31. Le propriétaire de la statue, Amenémopé, fils d’Hemtjat, était lui-même père divin officiant à Héliopolis.

Un autre père divin Tjanefer, fils d’Ankh-Psammétique et de la dame Noubeity, est attesté sur plusieurs monuments provenant d’Héliopolis32. Sa tombe devait se trouver vraisemblablement au nord du temple principal, du côté d’Arab el Hisn33. La datation des reliefs de Tjanefer a été longtemps discutée et les opinions varient entre la 26e dynastie, la 30e ou le début de l’époque ptolémaïque34. Peut-être s’agit-il du même Tjanefer représenté sur la statue d’un père divin Psammétique (Vatican 41)35.

On place actuellement plus volontiers ce dernier5 Tjanefer à la 30e dynastie, dans un groupe que Yoyotte a baptisé le « groupe Ankh-Psammétique »36, qui comprend un certain nombre de personnages, le plus souvent des prêtres de haut rang, dont les noms reviennent sur plusieurs monuments de la région héliopolitaine. Ces noms sont souvent composés en hommage aux rois Psammétiques de la 26e dynastie. Malheureusement, Yoyotte doit admettre que les rapports généalogiques au sein du groupe sont difficiles à reconstituer et qu’aucun document ne donne une datation précise. L’auteur émet l’hypothèse d’un clan familial dont la lignée remonterait à l’époque saïte. À ce groupe appartient également le vizir Psammétique-seneb que nous aurons l’occasion d’évoquer plus loin.

Même si l’inscription de l’oursin de Turin est traditionnellement datée de l’époque ramesside, on pourrait donc aussi envisager de lui donner une date plus tardive, 26e, voire 30e dynastie, une période où le temple d’Héliopolis est encore en pleine activité, d’après les monuments découverts à Matariya37.

2. Où Tjanefer a-t-il trouvé cet oursin ?

Tjanefer dit avoir découvert cet oursin « au sud de ik » (Fig. 2). Le terme ik, ou ikw désigne une zone de carrières38. Il est généralement accompagné du déterminatif des montagnes (Gardiner N25), indiquant qu’il s’agit d’une région de collines ou de montagnes, plus ou moins désertique en bordure de la plaine cultivée. Plusieurs auteurs, lisant le signe triangulaire de l’inscription comme l’idéogramme du dieu Sopdou (Gardiner M44), ont situé le lieu de provenance de cet oursin au Sinaï, lieu de culte principal de ce dieu39. Un examen attentif permet plutôt d’y voir le signe N29, représentant une colline40. Il n’est donc vraisemblablement pas question de Sopdou dans l’inscription et si de tels fossiles ont été trouvés sporadiquement au Sinaï, il semble plus probable, comme nous allons le voir, que l’oursin ait été trouvé dans la région d’Héliopolis.

L’oursin découvert par Tjanefer est un Echinolampas africanus. Ce fossile de l’Éocène se retrouve parfois en Moyenne Égypte et au Sinaï, mais il est extrêmement répandu dans la région du Caire41. Il constitue même un fossile caractéristique des couches du Mokattam42. Il y a donc beaucoup de chances que l’oursin ait été ramassé par Tjanefer dans une zone proche du temple d’Héliopolis où il fut déposé. Mais peut-on être plus précis ? La zone encore conservée des carrières antiques du Mokattam se trouve à l’est de l’actuelle citadelle du Caire43 (Fig. 4, 5). À l’origine, les carrières devaient certainement se prolonger vers l’ouest44 mais elles ont aujourd’hui disparu sous la ville du Caire. Ces carrières antiques exposent des niveaux fossilifères riches en fossiles d’oursins45.

Vue des carrières du Mokattam (Photographie : Thierry De Putter/ Christina Karlshausen)

Vue des carrières du Mokattam (Photographie : Thierry De Putter/ Christina Karlshausen)

Faut-il simplement voir en ik un terme générique désignant la zone des carrières du Mokattam ou s’agit-il d’un toponyme précis ? Le mot apparaît dans le récit de Sinouhé qui, ayant eu connaissance d’un coup d’État, prend le chemin de l’exil. Il traverse le Nil et passe dans une région proche du Gebel Ahmar :

  • swA.n.i Hr iAbtyw i(A)kw m Hryt nbt Dw dSr
  • « Je passai par les régions situées à l’est de i(A)kw, à la hauteur (ou au-dessus) de la dame de la Montagne Rouge46 ».

La plupart des traducteurs du conte n’ont vu en ikw qu’une mention générique de carrières et non un toponyme47. Si l’on admet en revanche qu’il s’agit d’un lieu bien précis, l’interprétation de ce passage de Sinouhé permet d’éclairer notre propos. La traduction m Hryt par « à la hauteur de », permet de situer la région de ik à l’ouest du Gebel Ahmar (Fig. 5). C’est l’option privilégiée par Zivie48. Celui-ci reprend une hypothèse de Casanova, qui rapproche le terme ik du toponyme arabe Yak, une localité que l’auteur situe, d’après les sources arabes, à l’ouest du Gebel Ahmar, près de Oumm Dounein, dans le voisinage de l’Ezbekieh49. En revanche, Yoyotte propose6 de traduire m Hryt par « au-dessus de » et situe donc ik au nord du Gebel Ahmar, dans la zone actuelle de Medinet Nasr50.

Carte de la région héliopolitaine (modifiée d’après Casanova, BIFAO 1 (1901), pl. suivant la p. 224)

Carte de la région héliopolitaine (modifiée d’après Casanova, BIFAO 1 (1901), pl. suivant la p. 224)

Un autre personnage fait mention du toponyme ik. Il s’agit du vizir Psammétique-seneb, qui exerçait diverses fonctions sacerdotales dans le nome héliopolitain51. Psammétique-seneb était fils d’un Ankh-Psammétique, comme le Tjanefer évoqué plus haut (cf supra). Comme lui, il fait donc partie du « groupe Ankh-Psammétique ». Ses statues sont datées stylistiquement par Perdu de la 30e dynastie52.

La statue de Psammétique-seneb CG 682 (JE 29877) a été trouvée à Memphis mais était à l’origine destinée au temple de Kher-âha, au sud d’Héliopolis53. Elle comporte une inscription dans laquelle Psammétique-seneb décrit la procession du dieu Sepa, qui s’effectuait d’Héliopolis à Kher-âha. Au retour vers Héliopolis intervient un épisode où il est question de frapper les ennemis de Sepa à la butte de ik54. Ce toponyme sera repris plus tard dans les textes ptolémaïques : c’est aussi sur la butte de ik qu’intervient un épisode de mise à mort du serpent Apophis55. Le terme est suivi du déterminatif de la ville, indiquant bien qu’il s’agit d’un toponyme.

Le témoignage de Psammétique-seneb indique donc que ik se trouve dans une zone comprise entre le temple d’Héliopolis et Kher-âha, qu’on situe dans la région de Fostat et du Vieux-Caire56 (Fig. 5). Zivie propose de voir dans le toponyme Yak une zone d’extraction de pierres de la chaîne du Mokattam, s’étendant au sud du Gebel Ahmar et se prolongeant vers l’ouest (nécropole d’Imam Shafei) et même au-delà, vers le Nil. Le déterminatif de la ville indique que, dans cette zone, devait aussi exister une localité, peut-être liée au travail d’extraction de la pierre57. Yoyotte, se basant sur les textes ptolémaïques, établit un lien entre la mise à mort d’Apophis sur la butte de ik et le Gebel Ahmar, y voyant un récit étiologique solaire de la montagne rouge58. Il situe donc ik plus près du Gebel Ahmar et pense qu’il s’agit sans doute de l’habitat des carriers travaillant dans les carrières de quartzite59. Maspero associait déjà le toponyme « Iaoukou » du récit de Sinouhé au Gebel Ahmar60. Ailleurs, il parle de « la région des carrières qui s’étend du Vieux-Caire aux environs d’Abou-Zabel et qui comprenait la montagne Rouge, le Gebel Ahmar de nos jours »61.

L’inscription de l’oursin de Tjanefer, trouvé « au sud de ik », permet à notre avis de favoriser l’hypothèse de Zivie. ik ne peut pas se situer au nord du Gebel Ahmar. L’Echinolampas africanus est un fossile typique des couches du Mokattam, dont les carrières se situent toutes au sud du Gebel Ahmar et qui constituent d’ailleurs l’extrémité septentrionale du plateau calcaire. On peut à la rigueur penser que ik désigne le Gebel Ahmar en lui-même, bien que seule l’appellation de Dw dSr, la montage rouge, soit clairement attestée. Quoiqu’il en soit, le témoignage de Tjanefer permet de situer ik au sud de la montagne rouge, soit entre le Gebel Ahmar et le Mokkatam, du côté du Gebel Giouchy62, soit encore plus au sud, entre le Mokkatam et Toura, du côté d’el-Bassatin (Fig. 5). Ces deux régions sont riches en fossiles d’Echinolampas africanus63.

En conclusion, même s’il est difficile de situer ik précisément (au sud du Gebel Ahmar ou plus à l’ouest, les carrières s’étendant sur plusieurs kilomètres),7 c’est donc très probablement en traversant cette zone de carrières au sud du village ou de la butte de ik, que Tjanefer a ramassé cet oursin. Exploitées dès l’Ancien Empire, les carrières de cette partie du Mokattam sont encore en activité au Nouvel Empire et à la Basse Époque, comme l’attestent les marques d’outils visibles dans ces carrières64. La présence, reconnue de longue date, de couches géologiques riches en fossiles d’échinodermes – et notamment d’Echinolampas africanus – dans les niveaux exploités à cet endroit vient encore à l’appui de cette localisation.

3. Pourquoi Tjanefer a-t-il ramassé cet oursin et pourquoi l’a-t-il offert au dieu ?

Cette dernière interrogation est peut-être la première qui vienne à l’esprit. C’est aussi celle qui a suscité le plus de commentaires. Que pensait Tjanefer lorsqu’il a ramassé cet oursin ? Savait-il que c’était un oursin ? Très probablement. Même s’il ne semble pas avoir été représenté dans l’art égyptien, l’animal abonde en Égypte, en particulier sur les côtes de la Mer Rouge. Comment expliquait-on sa pétrification ? Malheureusement, aucun texte égyptien ne vient nous éclairer sur les croyances des anciens Égyptiens en la matière. Seuls les auteurs classiques, renseignés selon leurs dires par des prêtres égyptiens, expliquent la découverte de coquillages dans les carrières et les montagnes d’Égypte par le fait que le pays était autrefois recouvert par la mer65.

Par son geste – le dépôt de l’objet dans un temple – Tjanefer montre bien sûr qu’il s’agissait pour lui d’un objet digne d’être offert au dieu. Ce genre d’offrande semble inhabituel et pourtant il ne s’agit pas d’un cas isolé. Des dépôts votifs de fossiles, silex ou pierres de formes curieuses sont attestés à plusieurs endroits d’Égypte66. Des oursins fossiles ont été trouvés dans les tombes67 ou dans les temples, comme le temple d’Hathor à Timna68, ou celui de Soknebtynis à Tebtynis, dans le Fayoum (Fig. 6)69. Dans les temples, ces offrandes votives sont retrouvées en sous-sol, à la manière des dépôts de fondation70 ou, à l’époque gréco-romaine, dans les cryptes71.

Oursin découvert dans le temple de Tebtynis (Turin S. 18881. Photographie : Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio)

Oursin découvert dans le temple de Tebtynis (Turin S. 18881. Photographie : Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio)

La valeur de ces « jeux de la nature » ne vient pas seulement de leur rareté mais aussi de leur forme, évocatrice de la divinité : telle pierre évoquera la forme d’un animal, tel silex rond un disque solaire72. La forme de l’oursin de Tjanefer évoque le globe de l’astre solaire73, son ornementation pentaradiée – une symétrie spécifique des échinoïdes, rare dans le monde naturel – pourrait avoir rappelé le motif d’étoiles à 5 branches sur les cieux étoilés des plafonds, ou encore l’hiéroglyphe de la douat (Gardiner N15)74.

Le geste même d’offrir une pierre d’une couleur ou d’une forme particulière au dieu solaire est attesté par ailleurs. À la 5e dynastie, une inscription rupestre du Ouadi Magara établit un lien entre la pierre précieuse et le dieu solaire75. Thoutmosis IV insère dans un naos une pierre dont la forme évoque un faucon (naos Caire CG 70002)76. L’inscription sur le monument nous dit qu’il « l’avait trouvée dans sa jeunesse », cette découverte laissant évidemment présager sa future royauté. Ramsès II parcourt les carrières du Gebel Ahmar pour remplir le temple de Rê de sphinx et de statues en grès silicifié, la pierre biAt dont l’étymologie signifie également « miracle, merveille »77. Les plantes extraordinaires ou les animaux monstrueux représentés dans le « jardin botanique » de Thoutmosis III à Karnak procèdent de cette même volonté d’offrir à Amon-Rê, dieu solaire créateur, un produit inhabituel et remarquable78.8

L’oursin de Tjanefer constituait lui aussi une chose biAt, une « merveille de la nature », offrande de choix pour le dieu solaire79. Faut-il voir dans ce geste une démarche « muséale80 », ou un indice de l’existence d’un cabinet de curiosités dans le temple d’Héliopolis ? Notre méconnaissance du contexte architectural dans lequel cet oursin était déposé ne permet pas de l’affirmer. Les découvertes de « jeux de la nature » en dépôts dans les temples indiquent plutôt que ceux-ci étaient enfouis dans le sous-sol ou déposés dans les cryptes, ce qui contredit l’idée de musée. Ce type de dépôt s’apparente bien plus, comme le souligne A. von Lieven81, au Trésor des cathédrales. Si celui-ci perpétue, comme le musée, l’identité culturelle collective, les objets du Trésor ne sont visibles qu’en certaines occasions, et pour certaines personnes, et on peut penser qu’il en allait de même dans un temple égyptien à l’accessibilité restreinte.

Que l’on songe à un objet de musée ou de Trésor, une même idée relie ces deux conceptions : la perpétuation de la conscience historique de la communauté82. Au-delà de la valeur de l’oursin due à sa rareté et à sa forme, la mention du lieu de découverte du fossile, « au sud de ik », lieu mythique près duquel les ennemis de Rê furent défaits, ajoute une valeur supplémentaire à l’offrande au dieu solaire. L’oursin pétrifié devient ainsi la trace d’un passé lointain, sacralisé, vestige du « temps du dieu » et de son triomphe sur ses ennemis, dont on continuait à perpétuer le souvenir par le biais de la fête passant à proximité de ik83.

En guise de conclusion

À l’époque ramesside, ou peut-être plus tard, à la 26e ou à la 30e dynastie, un prêtre nommé Tjanefer déposa un oursin fossile dans le temple d’Héliopolis. La forme de l’objet, la bonne conservation de cet oursin pétrifié, en faisaient une offrande de choix pour le dieu solaire. L’originalité de la démarche de Tjanefer est d’avoir gravé sur l’objet son nom et la provenance de l’oursin. Le nom du dédicant apparaît très fréquemment sur les objets votifs, mais s’il s’agit plus souvent d’artefacts que de « jeux de la nature ». En revanche, pourquoi avoir spécifié le lieu de sa découverte ? Tjanefer a pris la peine d’indiquer qu’il a trouvé l’oursin « au sud de ik ». Cette mention n’est certainement pas anodine et devait évoquer un lieu précis pour le lecteur de l’époque et non une quelconque zone de carrières. Nous avons vu que ce toponyme apparaissait dans d’autres documents et devait être situé au sud d’Héliopolis, dans une zone plus ou moins proche du Gebel Ahmar, à proximité des carrières du Mokattam. L’abondance d’Echinolampas africanus, du même genre et de la même espèce que l’oursin de Turin, dans les carrières du Mokkatam, vient à l’appui de cette localisation. Le toponyme ik devait donc évoquer soit un village de carriers de la région héliopolitaine, soit une éminence, si l’on se réfère à la « butte de ik » citée dans les textes tardifs. À la 30e dynastie et à l’époque ptolémaïque84, le terme ik évoque un toponyme religieux important puisque c’est sur cette butte que sont mis à mort les ennemis du dieu (Sepa ou Rê). Plus qu’une simple indication de lieu-dit, la mention de ik dans l’inscription de Tjanefer était donc aussi un moyen pour celui-ci d’évoquer cet épisode rituel important pour le dieu. Par son choix de l’objet, par son geste et à l’aide de quelques mots, le père divin exprimait ainsi pleinement sa dévotion au dieu solaire… et donnait encore matière à réflexion quelque 3000 ans plus tard !

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