Abstract
The papyrus of Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768) displays singular material and iconotextual features. Probably reused – as attested by the erasing of an earlier name – it was composed by three different scribes, the handwriting of one of whom is recognizable on other papyri. The manuscript was made by joining two papyrus rolls, one resembling a Book of the Dead, the other an “Amduat”, and thus combines the iconography of the two main types of funerary manuscript of the time. The iconography includes many uncommon lunar motives – moon disks but also Wedjat-Eyes – centred on a group of mummiform figures inspired by the Litany of the Sun and including the deceased looking behind his back. Iconographic and textual indexes – in particular the use of the epithet

Résumé
Le papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768). Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
1. Introduction
Historiographie du mobilier funéraire de la XXIème dynastie
Introduits en Europe dès la fin du
Structure de l’article
Le présent article s’inscrit dans la continuité de ces études en s’attachant à l’exemple du papyrus de Nebhepet et à son contexte. Entré dans les collections européennes au
L’introduction donne une brève présentation du contexte archéologique et historique ainsi que des problématiques spécifiques que pose ce manuscrit probablement remployé (
Dans la lignée des études matérielles15, l’examen des caractéristiques techniques du papyrus permet de mieux comprendre les processus employés pour sa conception (
L’analyse du programme iconotextuel du papyrus s’inspire des études sémiotiques16 par sa tentative de comprendre la façon dont les différents motifs sont articulés pour concourir au sens global de l’objet (
Les dernières sections de l’article s’efforcent de replacer le papyrus dans un contexte plus vaste en mettant en valeur ses liens avec sa planche de momie, qui présente elle aussi des motifs lunaires (
1.1. Contexte archéologique
Issu de la collection Drovetti et acquis en 1824, le papyrus19 de Nebhepet20 aurait été découvert associé à sa planche de momie21 et au mobilier de son père Boutehamon22. Cet ensemble serait datable des premières décennies de la
1.2. Un papyrus remployé
Le nom et les titres de Nebhepet ont été inscrits sur son papyrus après qu’ont été effacés ceux d’un propriétaire précédant23, ne laissant de la titulature initiale que le titre de
1.3. Les titres de Nebhepet : un scribe de la Tombe de Deir el-Médineh
En même temps que le nom de Nebhepet ont été inscrits les titres de
)26. Il est l’un des derniers titulaires de cette fonction liée à la direction des ouvriers de la nécropole royale27 avant la disparition des artisans de Deir el-Médineh de la documentation sous
1.4. Réinhumation, remplois et évolutions du mobilier funéraires à la XXIème dynastie
Restriction du mobilier funéraire privé
Le début de la Troisième Période intermédiaire (1069–664
Réorganisation des sépultures royales
Tout comme pour les particuliers, les nécropoles royales sont alors réorganisées39. Les souverains s’installent et se font inhumer à Tanis, nouvelle capitale septentrionale loin de la région thébaine et de la Vallée des Rois, dirigées par les grands-prêtres d’Amon de Karnak. Des liens étroits unissent cependant les deux cours. Les momies royales font l’objet de déplacements fréquents40. Les nouveaux souverains soulignent leur légitimité par la réinhumation et le remploi de mobilier des pharaons du Nouvel Empire41, qui constitue par ailleurs pour eux une source de richesse importante42.
Le papyrus d’un scribe de la Tombe
Dans ce cadre, leur connaissance de la Vallée des Rois confère sans doute une position privilégiée aux membres du personnel de la Tombe43 de Deir el-Médineh comme Nebhepet. Son statut, allié à l’accès aux ressources et aux savoirs nécessaires à la réalisation du mobilier funéraire, contribue à la qualité du papyrus de ce personnage – qu’il ait été réalisé pour lui ou soit issu du remploi d’un objet réalisé pour quelqu’un de son entourage, ou auquel il aurait eu accès grâces à ses fonctions. Ce manuscrit témoigne du prestige
2. Analyse matérielle du papyrus
L’analyse du papyrus suivant les approches de la philologie matérielle45 permet de mieux comprendre comment il a été conçu.
L’un des principaux apports de cette étude est la mise en évidence du fait que le manuscrit est obtenu par la réunion de deux rouleaux de papyrus
L’étude des styles graphiques met par ailleurs en évidence le fait que le manuscrit a été réalisé par au moins trois scribes (
2.1. Un manuscrit luxueux
Mesurant
2.2. Un manuscrit composé de deux rouleaux
L’analyse de sa structure matérielle révèle que le manuscrit est formé de deux rouleaux de papyrus à l’origine distincts, réunis lors de la rédaction. Cet assemblage est une caractéristique technique significative. En effet, la documentation permet d’établir que les scribes travaillaient à partir de rouleaux manufacturés d’une vingtaine de feuilles47 – soit un peu plus de
2.2.1. Structure matérielle
Plus précisément, le manuscrit se compose de
Deux feuilles montées en verso
La première et la neuvième feuille sont montées en verso – c’est-à-dire avec les fibres verticales visibles à l’intérieur du manuscrit. La présence d’une feuille verso marque fréquemment le début d’un rouleau de papyrus. Laissée vierge, elle constitue en effet une page de garde protectrice pour la surface inscrite lorsque le document est refermé. Elle permet par ailleurs d’inscrire le titre sur une surface recto à l’extérieur du manuscrit. La première feuille portait ainsi la
La seconde feuille montée en verso marque le passage au second rouleau (
Le joint entre les deux rouleaux du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768) ; la limite du joint est indiquée par une flèche. Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
Feuille portant l’étiquette
La première feuille recto du papyrus (
Deux dernières feuilles des rouleaux
Les deux dernières feuilles de chaque rouleau se distinguent par une rupture graphique. À la fin du premier rouleau, les couleurs rouge et jaune des deux bandes qui composent la bordure supérieure sont interverties au passage entre les
Détail du second disque lunaire du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768). Remarquer le décalage visible dans le tracé entre les feuilles 4 et 5 du deuxième rouleau. Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
Ces détails suggèrent que les deux dernières feuilles de chaque rouleau pourraient peut-être
Structure générale du manuscrit
Le manuscrit présente ainsi des divisions structurelles claires (Fig. 4). Composé de deux rouleaux à l’origine distincts, il s’ouvre sur une page de garde verso suivi d’une étiquette occupant une feuille entière. Le premier rouleau se clôt par six feuilles (dont la dernière est incomplète) portant la moitié du programme iconographique. Celui-ci se poursuit sur les six feuilles du second rouleau
Structure matérielle du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768) – feuilles et rouleaux. Les feuilles recto sont encadrées de bleu, les feuilles verso de jaune et les rouleaux de rose. Les deux dernières feuilles de chaque rouleau, peut-être ajoutées dans un second temps, sont encadrées d’un bleu plus clair. Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
2.2.2. Deux rouleaux aux programmes iconotextuels distincts ?
La division matérielle en deux rouleaux de papyrus se reflète dans le programme iconotextuel du manuscrit. Celui-ci semble en effet combiner le contenu des deux principaux types de livres funéraires de l’époque – un Livre des Morts inscrit sur le premier rouleau et un manuscrit dit de type
2.2.2.1. Premier rouleau : un Livre des Morts ?
Après la page de garde et l’étiquette, les six dernières feuilles du premier rouleau présentent un dispositif54 évoquant les Livres des Morts du Nouvel Empire et du début de la
Vignettes et textes du Livre des Morts dans la première partie du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768). La vignette du LdM 126 est encadrée de jaune. Les motifs correspondants au LdM 136B sont entourés en bleu, ceux correspondants au LdM 149 en vert avec indication des buttes correspondantes. Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
Le
Le papyrus d’Imenhatpamechâ56 utilise la vignette du
Bien qu’écrit en écriture rétrograde de gauche à droite, le texte semble avoir été rédigé dans le sens de lecture (de gauche à droite), contrastant avec nombre de manuscrits contemporains copiés sur de tels modèles et inscrit de droite à gauche58. Cette recomposition complexe ne semble donc pas s’expliquer uniquement par un problème de copie, mais aussi par un choix scribal – assez attentif au vu de l’adaptation du texte à la vignette. Elle traduit peut-être la volonté de faire figurer un plus grand nombre de localités divines suivant une logique de pars pro toto59.
Plutôt que la formule qui lui est traditionnellement associée et qui est ici placé sous la première butte des
Ce premier ensemble est suivi par trois figurations du défunt pratiquant les travaux des champs. Si elles sont comparables au
2.2.2.2. Second rouleau : un « Amdouat » ?
Le second rouleau porte quant à lui une série de seize figures momiformes dont l’image du défunt en leur centre. Cette théorie divine rappelle les premiers manuscrits intitulés
Deux rouleaux complémentaires
Chacun des rouleaux composant le papyrus de Nebhepet semble ainsi reprendre le répertoire de l’un des deux principaux types de manuscrits funéraires contemporains. Le premier correspondrait à un Livre des Morts de nouvelle rédaction et le second à un papyrus de type
2.3. Bordures et iconographie – des facteurs d’unité
Plusieurs éléments graphiques chevauchent le joint unissant les deux parties du manuscrit – contribuant ainsi à leur unité. Il s’agit des bordures et de la figure finale du premier rouleau.
L’ensemble de la surface graphique est encadré par une bordure70 double – rouge et jaune. Cette combinaison de couleurs de bordure est fréquente dans ce type de manuscrit. Leur répartition est cependant originale. En effet, à droite du manuscrit, au sein de chaque bordure (en haut et en bas du manuscrit), la bande inférieure est rouge et la bande supérieure jaune. La bande rouge est donc la bande intérieure de la bordure supérieure et la bande extérieure de la bordure inférieure. Sur la partie gauche, comme dans la plupart des autres cas, la bande extérieure est rouge et la bande intérieure jaune pour les bordures supérieure et inférieure71. Il y a donc une rupture visuelle dans les couleurs de bordures au sein du premier rouleau. Coïncidant avec un changement de feuille (fin de la
Si le rouge est probablement de l’ocre, la mauvaise conservation du jaune suggère qu’il pourrait s’agir d’orpiment (realgar), un pigment plus coûteux
Les bordures sont un élément graphique important pour l’unité visuelle du manuscrit, en particulier lorsqu’il a été réalisé en plusieurs sections ou par des scribes différents74. Elles assurent ici la continuité entre les deux rouleaux ainsi que celle de l’étiquette avec les autres scènes du papyrus. Leur tracé chevauche ces structures matérielles et semble donc avoir été réalisé après la réunion des deux rouleaux afin de confirmer leur cohérence.
De même, bien que le changement de thématique iconographique coïncide globalement avec le changement de rouleau, la figure de Nebhepet arrachant du lin qui clôt le premier ensemble chevauche en partie le joint entre les deux rouleaux. Ce détail assure là encore la cohérence de l’ensemble du manuscrit tout en suggérant que le tracé des figures serait intervenu après l’assemblage des rouleaux dont la jonction servait de repère visuel pour les limites déploiement de l’iconotexte une fois le support préparé et pourvu de bordures. De manière plus interprétative, il souligne le rôle central dans la synthèse opérée entre les processus de renaissance traduits par les différents rouleaux du
2.4. Analyse stylistique et paléographique
2.4.1. Trois styles graphiques distincts
Les différents styles graphiques employés permettent d’affirmer que le papyrus a été réalisé par au moins trois scribes différents (Fig. 6).
Répartition du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768) entre différents scribes. La partie réalisée par le premier scribe (l’étiquette) est encadrée de rouge, celle réalisée par le deuxième scribe d’orange et celle inscrite par le troisième scribe est encadrée de jaune. Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
-
L’étiquette fait montre d’un style plus soigné que le reste du manuscrit. La polychromie y est marquée avec l’usage d’un pigment bleu, coûteux, pour le linceul et le trône d’Osiris. Les contours des figures sont tracés en rouge ou en noir en fonction des motifs. Une première esquisse a été réalisée à l’encre rouge avant le dessin (repérable grâce à un léger décalage entre l’esquisse et le dessin final de la main droite d’Isis ou encore le long du vêtement d’Osiris).
113 Le contour du pagne du défunt est tracé en rouge. Les hiéroglyphes ont été délimités par des contours nets avant d’être emplis d’une encre noire dense (scribe 1). -
Le texte du
LdM 149 a été inscrit en hiéroglyphes cursifs dont les contours ne sont pas emplis de noirs. C’est le seul texte copié (à l’endroit) en écriture rétrograde. Il contraste donc nettement avec les autres inscriptions du manuscrit. L’encre employée y est dense, comme pour lescribe 1 . Comme pour l’étiquette, les contours des vignettes de ce chapitres ont été tracées en rouge ou en noir en fonction des motifs, leur polychromie est cependant plus restreinte (noir, rouge, blanc, jaune). La vignette duLdM 110 a peut-être été tracée par le même scribe, elle surmonte cependant un texte de style différent (scribe 2). -
Le reste du manuscrit semble avoir été inscrit par un seul scribe. Les contours des dessins y sont exclusivement noirs (sauf pour les motifs de torches). Les hiéroglyphes sont tracés avec des traits de pinceaux épais qui permettent d’avoir un motif entièrement noir sans avoir à remplir les contours. Ce type de graphie est plus fréquent sur des objets de bois
– comme les ouchebtis75 ou leurscontenants76 – que sur les manuscrits, sur lesquels elle est plus souvent employée pour écrire de courtes légendes77 que des textes développés. L’encre, moins dense que chez lesscribes 1 et 2, est par ailleurs employée de manière bien plus irrégulière, rendant clairement visible les recharges (scribe 3). -
Le nom et les titres de Nebhepet ont été ajoutés dans un style graphique intermédiaire entre celui du
scribe 1 et duscribe 3. Les hiéroglyphes y sont en effet là aussi tracés de manière à être emplis de noirs. L’encre est plus pâle et les traits moins nets que dans le texte de l’étiquette, certains signes sont par ailleurs réalisés d’un seul trait de pinceau épais plutôt qu’en traçant un contour rempli par la suite. Le ductus recourt cependant à plus de traits que dans le style duscribe 3 – comme le montre la comparaison des tracés du signe
Q1 (Fig. 7).
Ces distinctions stylistiques pourraient passer pour des changements de registres graphiques plutôt que pour des différences de mains. La comparaison avec d’autres manuscrits permet cependant d’assurer qu’elles ne répondent pas à une motivation sémantique – un même texte, comme l’hymne aux divinités de la nécropole inscrit par le
Légende du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768) tracée par le scribe 3 (
Q1 obtenu en trois traits par le scribe 3 et en quatre traits dans l’ajout. Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
La restriction de la palette chromatique et le changement de graphies entre l’étiquette et le reste du manuscrit attestent a minima de temps de rédaction distincts. La cohérence entre les changements de style iconographique et textuel rend par ailleurs plus logique de supposer l’intervention de plusieurs artistes plutôt que l’emploi de registres distincts.
Répartition du travail des scribes et division en rouleau du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768). Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
2.4.2. Manuscrits apparentés
Le style graphique du dernier scribe souligné ci-dessus (hiéroglyphes pleins, encre irrégulière, figures cernées de noir…) paraît moins fréquent sur papyrus que sur des objets de bois à la
Parallèles iconographiques
Ces manuscrits présentent par ailleurs un style iconographique similaire avec la même polychromie et des contours réalisés à l’encre noire. Ils partagent souvent les mêmes motifs iconotextuels. Ainsi les
Papyrus de Paser (Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit Égyptien 158-161). Photo : ©Bibliothèque nationale de France.
Papyrus de Moutemouia, détail (Londres, British Museum, EA 10003,3). Photo : ©Trustees of the British Museum.
Parallèles textuels
Quatre de ces manuscrits
Papyrus de Tanytamon, détail (Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit Égyptien 171. Photo : ©Bibliothèque nationale de France.
Le papyrus de Tanytamon scinde cependant cette séquence textuelle en deux éléments distincts intégrés à des périodes invocatoires plus vastes (
La forte cohérence graphique et iconotextuelle entre ces manuscrits peu nombreux (papyrus de Nebhepet, Tanytamon, Moutemouia, Chedsoukhonsou et Paser) suggère qu’ils pourraient avoir été réalisés par une même personne
3. Analyse du programme iconotextuel
Malgré l’apparente hétérogénéité de conception de ce manuscrit composé par plusieurs scribes à partir de deux rouleaux de papyrus différents, le papyrus de Nebhepet présente un programme iconotextuel dont l’analyse se révèle d’une grande cohérence. L’effet d’écho causé par la reprise de motifs de part et d’autre du document
3.1. Inscription de la lune dans le papyrus : graphies et jeux de références
La présence, inhabituelle, des disques lunaires suggère l’importance particulière de cet astre dans la construction de l’au-delà proposée par ce document. Elle est explicitement soulignée par la légende qui décrit l’un de ces disques comme
Ce texte emploie pour le signe N11
, classificateur de la lune, la variante archaïque
, proche du signe
N62, normalement abandonnée après la
X1
L’usage de cette graphie sur le papyrus de Nebhepet s’inscrirait ainsi dans le cercle étroit de pratiques lettrées et cultuelles familiales qui pourrait renvoyer à de prestigieux modèles anciens, thoutmosides ou abydéniens. La place inhabituelle de l’astre dans le manuscrit invite à y lire un double processus de renaissance
3.2. Structure iconotextuelle : reprises de motifs, échos et enchâssements
Plusieurs motifs sont repris sur les deux rouleaux du manuscrit, de part et d’autre du groupe de figures momiformes central. Le programme iconotextuel est structuré par la combinaison de ces échos et d’un jeu sur la vectorialité des figures – c’est-à-dire sur leur orientation et le sens de lecture et d’appréhension qu’elle génère102. Ces paramètres créent une composition concentrique à plusieurs niveaux parmi lesquels se
-
Les scènes agricoles déjà évoquées, variations sur les vignettes du
LdM 110 , qui concluent chacun des rouleaux et encadrent ainsi le groupe de figures momiformes central. Le Champs des Roseaux (Sḫ.t Jꜣrw ) qu’elles évoquent est par ailleurs décrit dans le texte de la deuxième butte duLdM 149 au début du manuscrit. Le premier rouleau présente des scènes agricoles et une scène de labour avec un araire tiré par des vaches. Les deux dernières figurations du défunt sont richement parées – il arbore un pectoral et un cône d’onguent au contraire de la plupart des autres représentations du manuscrit, pourtant de plus grand format, ce qui souligne le fait qu’elles représentent plus son passage dans l’au-delà qu’une scène champêtre spécifique. La vignette a en effet un rôlemultiple ; elle garantit l’approvisionnement en offrandes du défunt mais aussi du soleil et assure ainsi la permanence de l’intégration au monde divin103. L’allusion à des phénomènes cycliques comme la crue (évoquée par le labour104 ou l’épandage du limon et peut-être par la représentation de l’oiseau en vol dans lequel Sydney Aufrère reconnait un ibis falcinelle dont la migration annoncerait le retrait de la crue105) intègre le défunt à un cycle éternel. -
La présence de l’oiseau-
srw , identifié par une légende, à la jonction des deux rouleaux participe peut-être de la même symbolique. Sydney Aufrère y voit une allusion au cycle de la crue. Il s’agirait en effet selon lui d’un oiseau migrateur, une demoiselle de Numidie (Anthropoides virgo)106, parente des grues cendrées. Si le jabot noir renvoie effectivement à cette espèce, le bec plus long n’y correspond pas, peut-être faut-il voir ici une influence de l’iconographie d’autres oiseaux comme le héron Benou qui donnerait une connotation solaire à la représentation – ou encore l’ibis qui rappellerait le dieu Thot présent face au défunt dans la suite du manuscrit. L’orientation divergente de ces échassiers,srw et ibis, tournés respectivement vers l’extérieur du manuscrit, comme les barques solaires, et vers l’intérieur, comme les disques lunaires, pourrait faire allusion à la complémentarité luni-solaire développée dans la suite du papyrus. Le vocablesr désigne plus ordinairement l’oie cendrée107. Ce volatile résidant dans les marais est le plus souvent mentionné comme une offrande alimentaire en contexte funéraire108, il s’intègre donc bien à une représentation de la Campagne des Offrandes. Le nom de cette grue évoque par ailleurs le verbesr 109 et donc l’idée de signalement, d’annonce118 d’un évènement assuré, voire d’attribution à un bénéficiaire110. Dans le contexte du papyrus, il affirme ainsi la certitude de la régénération du défunt qu’il surmonte. -
Le registre supérieur montre le défunt navigant dans une barque dont la proue et la poupe présentent un motif de fleur de papyrus, ce qui peut caractériser les barques solaires111. Au registre inférieur, le défunt guide un taureau, une vache et un veau vers l’extrémité du manuscrit. Mise à part cette dernière figure, toutes les représentations du défunt dans ces scènes dérivées du
LdM 110 se dirigent vers le début du manuscrit. Elles reproduisent ainsi l’orientation des divinités auxquelles Nebhepet fait face dans l’étiquette et au début du papyrus, soulignant ainsi son intégration au monde divin. -
Plusieurs motifs solaires sont placés en écho, en particulier les disques solaires rayonnants N8
, peu fréquent dans les autres manuscrits funéraires112. Les disques présentent des rayons alternativement noirs et rouges. Sur les deux premiers disques, le rouge semble obtenu en mêlant des encres noire et rouge et est donc plus sombre que sur les deux derniers disques – le même phénomène s’observe pour l’iris du premier Œil-Oudjat contrastant avec les suivants. Ces disques solaires sont répartis en deux paires contrastives. Les deux premiers, surplombant la scène de labour à la fin du premier rouleau, semblent n’avoir pas été colorés, laissant visible la teinte du papyrus qui suggère qu’ils sont jaunes et donc diurnes. Les deux derniers apparaissent dans les scènes agricoles concluant le second rouleau et sont rouges – suggérant qu’il s’agit de disques nocturnes113. Le dernier disque solaire est par ailleurs représenté tourné à 90° par rapport aux autres afin que ses rayons soient dirigés vers le centre du manuscrit qu’il clôture. Cette orientation finale suggère la sortie de la Douat et évoque lointainement la clôture des Livres du monde souterrain comme le Livre des Cavernes. Ces motifs peuvent par ailleurs être mis en relation avec la barque solaire du LdM 136B qui les précède sur le premier rouleau et fait écho à la navigation du défunt à la fin du second. Des disques similaires se trouvent sur le papyrus de Seramon, là encore associés avec des motifs lunaires et avec une opposition entre un disque jaune et un disque rouge114, ce qui pourrait suggérer une conception commune de ces deux manuscrits. -
La combinaison de ces motifs solaires et agricoles peut, elle aussi, créer un effet d’écho. Les deux disques rayonnants entourant l’ensemble entrent ainsi en conjonction avec une représentation du défunt dirigeant des bovidés – pour le labour et pour la scène finale. Le rapprochement du soleil et de motifs bovins, en particulier dans cette représentation liminale, rappelle la vignette du
LdM 186 représentant une vache sortant de la montagne et souvent liée à un motif solaire115 et, parfois, en lien avec leLdM 148 mentionnant le taureau et les vaches du ciel116 que pourraient évoquer le taureau et la vache à la fin de ce papyrus. -
Les six torches entourant le lac de feu dans la vignette du
LdM 126 sur le premier rouleau se retrouvent de part et d’autre du cours d’eau concluant le second rouleau. -
Quatre Yeux-Oudjat sont répartis sur l’espace graphique réalisé par le dernier scribe. Leur iris est rouge. Sur le premier œil, comme pour les disques solaires rayonnants, le rouge est plus sombre, sans doute du fait d’un mélange avec de l’encre noire, et contraste ainsi avec les yeux suivants. Les deux yeux à l’extrémité de l’ensemble sont tournés vers l’extérieur du manuscrit tandis que les deux yeux centraux encadrent un groupe de quatre des torches évoquées au paragraphe précédent. Contrairement à la paréidolie que pourrait évoquer cette disposition117, les yeux semblent devoir être groupés dans leur ordre d’apparition, les deux yeux encadrant le groupe de torches appartiendraient donc à des groupes distincts. Cette opposition est soulignée par la présence de motifs opposés sur ces deux yeux. Un ibis blanc est posé sur le sourcil du premier tandis qu’un ibis noir se tient sur la volute inférieure de l’œil du second. La combinaison de ces deux représentations rappelle l’ibis falcinelle noir en vol et l’oiseau-
srw blanc accompagnant les scènes agricoles du premier rouleau. Une telle représentation, incluant un Œil-Oudjat sur lequel est placé un ibis se trouve dans deux autres papyrus inspirés par la Litanie du Soleil– dont celui de Paser réalisé par le même119 scribe118 – ainsi que sur le cercueil de Mechâsebaq119, près d’une représentation momiforme de Thot ibiocéphale. Tout comme les babouins120 entourant le lac de feu et l’autre groupe de torches du manuscrit, l’ibis blanc est associé à Thot dont les fonctions lunaires seraient suggérées par le plumage blanc et noir de l’oiseau qui pourrait évoquer la croissance et la décroissance de l’astre121. Les Yeux-Oudjat présentent une forte symbolique astrale, en particulier pour représenter l’astre lunaire122. Ils sont présents sur la poupe et la proue duLdM 136B au début du papyrus. Leurs groupements en paire pourrait ici représenter l’association d’un œil lunaire– tourné vers l’intérieur du manuscrit et orné d’unibis – et d’un œil solaire tourné vers l’extérieur du papyrus. - L’originalité des deux disques lunaires, présentés dans des orientations opposées au-dessus des scènes agricoles concluant chacun des rouleaux, a été soulignée par plusieurs études123 et invite à reconnaître une symbolique lunaire dans le programme iconotextuel du manuscrit, en particulier dans le groupe de figures momiformes centrales qu’ils encadrent.
Tout un jeu de motifs se font ainsi écho de part et d’autre du manuscrit (Fig. 12), plusieurs d’entre eux présentent un caractère astral. Si les motifs solaires tels
N8 voisins.
Motifs en écho dans le papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768). Les scènes inspirées par le LdM 110 sont entourées de vert, les disques solaires de jaune, les barques solaires de bleu foncé, les représentations du défunt guidant des vaches de blanc, les torches de rouge, les Yeux-Oudjat de rose et les disques lunaires de bleu clair. Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
La présence de croissants sur les côtés de ces disques suggèrerait l’opposition entre l’astre croissant à droite et une décroissant à gauche. Elle renforce surtout par sa symétrie l’insistance sur le cœur de la composition encadré par ces motifs.
Le fait que les disques semblent avoir été tracés très tôt dans la rédaction du manuscrit, peut-être avant même que les feuilles ne soient toutes en place comme le montre le décrochement dans le dessin du second disque (Fig. 3) souligne leur importance dans la structure iconotextuelle. Tout en établissant un lien entre les motifs solaires et lunaires (Yeux-Oudjat, disques lunaires et solaires côte à côte), ce dispositif met ainsi en avant le groupe de figures momiformes central rappelant la Litanie du Soleil tout en orientant son interprétation vers une lecture lunaire.
3.3. Une Litanie du Soleil réinterprétée dans un sens lunaire ?
La répétition de ces différents motifs crée une structure concentrique, encadrant le groupe de figures momiformes central qu’elle met en valeur. Si cette iconographie rappelle la Litanie du Soleil, elle semble ici réinterprétée pour rappeler la croissance de la lune.
Ce groupe, dont les figures sont vêtues alternativement de blanc et de rouge, présente lui-même une structure en miroir. Les huit divinités de droite sont orientées vers la gauche tandis que les sept divinités de gauche sont orientées vers la droite. Toutes convergent ainsi vers la figure centrale de Nebhepet – orienté vers la droite mais ayant la tête retournée vers la gauche (Fig. 13). Cette pose originale du défunt le met en valeur tout en soulignant sa position à l’intersection des deux groupes, elle se retrouve dans certains autres
Le groupe de figures momiformes central du papyrus de Nebhepet (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768). Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
Le défunt est ainsi entouré par quinze dieux tournés vers lui. Dans le contexte lunaire suggéré par
À l’exception d’Osiris et, plus rarement, de Thot dont la connotation lunaire reste claire, les dieux présents ne correspondent cependant pas à ceux que l’on rencontre dans ces listes plus tardives. Seuls trois d’entre eux sont ici clairement identifiables. Il s’agit de
Et, à
Elles présentent alternativement des têtes de plume de Maât et de cobra à deux exceptions près – un dieu à tête de torche et un à tête d’ichneumon. Le dieu à tête d’ichneumon est placé derrière Khepri – il constitue peut-être une allusion à Mekhenty-en-irty dont les yeux sont le soleil et la lune131 et qui pourrait donc faire écho aux Yeux-Oudjat qui entourent le groupe. Le dieu à tête d’ichneumon qui conduit souvent les défuntes et défunt vers la pesée du cœur dans les représentations contemporaines pourrait également lui être associé132. Il place ainsi le motif à la croisée d’interprétations astrales et en lien avec la justification du défunt.
La double vectorialité de Nebhepet
L’épithète
Cependant, l’expression tisse ici un réseau intertextuel avec d’autres attestations du verbe
L’épithète – et sa variante
Le papyrus de Nebhepet motive cette épithète de manière originale par son intégration dans le symbolisme lunaire qu’il met en œuvre. La maîtrise du retour et de la renaissance paraît en effet pouvoir qualifier l’astre lunaire sujet à des phases de croissances régulières. Un tel emploi de l’expression est attesté sur la stèle de Houy138 (Fig. 14) qui décrit la lune comme
Stèle de Houy (Turin, Cat. 1608 = CGT 50044). Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
Ce manuscrit fait donc montre d’une remotivation polysémique particulièrement dense de l’expression
3.4. Mise en scène de la renaissance du défunt sur le papyrus : parcours lunaire et solaire
Par ces combinaisons de motifs, le papyrus propose ainsi au défunt une renaissance suivant plusieurs parcours mis en évidence par des vectorialités distinctes.
3.4.1. Parcours osirien du défunt de droite à gauche
L’adoration à Osiris dans l’étiquette suggère l’entrée et la progression de Nebhepet dans l’au-delà suivant un parcours allant de droite à gauche à l’inverse des divinités qui lui font face, orientées de gauche à droite. Les premières divinités rencontrées dans ce parcours sont celles des buttes du
3.4.2. Parcours solaire divin de gauche à droite
Le parcours divin orienté de la gauche vers la droite s’illustre en particulier dans la course solaire – évoquée par la succession de disques rayonnants rouges et jaunes, nocturne et diurnes, et par les barques où naviguent Nebhepet et le dieu du
3.4.3. Parcours lunaire centripète
Le caractère centrifuge du parcours solaire est d’autant plus manifeste qu’il complète un parcours lunaire centripète. La disposition en miroir des différents motifs lunaires
Les orientations des motifs au sein du papyrus illustrent ainsi l’entrée de Nebhepet dans l’au-delà et son intégration progressive au monde divin par la combinaison de deux parcours
4. Papyrus et planche de momie : un programme complémentaire ?
Si l’inscription sur palimpseste du nom et des titres de Nebhepet suggère un remploi, la grande originalité du programme luni-solaire confère au papyrus un caractère personnel. Sa singularité
4.1. La planche de momie de Nebhepet
Les cercueils sont les objets les plus importants du mobilier funéraire143. Placée au plus près du corps, la planche de momie est l’élément le plus soigné de cet ensemble (Fig. 15). Son raffinement suggère qu’elle pouvait être exposée au cours des rites funéraires, peut-être lors de l’ouverture de la bouche qui semble une occasion alors renforcée de mise en scène du mobilier144. L’attention qui lui est portée se traduit par la finesse de la sculpture du visage145 ainsi que par la personnalisation manifeste de ses textes en faveur de Nebhepet. La complémentarité entre ces différents éléments de l’ensemble funéraire
Planche de momie de Nebhepet(râ) (Paris, Louvre, E 13047, CM 32, BN 62 bis). Photo : ©RMN, Musée du Louvre / Georges Poncet.
4.2. Personnalisation de la planche de momie : un jeu de mot sur le nom de Nebhepet ?
Titres
Onomastique
Le défunt y porte par ailleurs le nom, plus élaboré que sur son papyrus, de Nebhepetrâ
,
ou
Une allusion au nom de Nebhepet dans le texte de la planche de momie ?
Cette graphie plus développée met en tout cas le nom en lien avec la navigation solaire, une référence sur laquelle joue la planche de momie. Plutôt que l’invocation à la déesse Nout fréquente sur les couvercles de cercueils150, elle offre en effet ici une formule originale renvoyant directement au nom de Nebhepet(râ)
(P10 X1) autrement rendu par
Mention de la rame dans le papyrus de Nebhepet
Ce passage trouve par ailleurs un écho dans l’une des scènes finales du papyrus (Fig. 16) où le défunt tient la rame dans une barque à laquelle une proue en forme de bouquet de papyrus et la mise en pendant avec la vignette du
Nebhepet ramant (Turin, Museo Egizio, Cat. 1768). Photo par Nicola Dell’Aquila/Museo Egizio.
Élaboration littéraire d’une navigation céleste
Sur la planche de momie, la mention de l’objet est motivée par sa mise en relation avec la barque solaire nocturne (
4.3. Renaissance céleste sur la planche de momie
Le texte place ainsi la renaissance du défunt dans un cadre solaire. Cette régénération s’inscrit dans un contexte astral plus vaste. Le défunt sort vers le ciel (
N14 plus communément employés pour ce lexème dont ils traduisent l’aspect stellaire161 et utilisés comme logogrammes représentant les étoiles deux cadrats plus bas. Le choix de cette graphie semble donner au terme un caractère astral plus général, susceptible d’être employé pour désigner d’autres corps célestes, en particulier la lune, ce qui ferait écho au programme développé par le papyrus – la formule se poursuit d’ailleurs par une incitation à lire le rouleau de papyrus (
4.4. Renaissance lunaire sur la planche de momie : un lien avec le papyrus ?
Invocation à Thot
Quoique moins explicite que sur le manuscrit, des symboles lunaires sont en effet reconnaissables sur la planche de momie. La colonne centrale porte ainsi une adresse du défunt à une série de dieux au premier rang desquels Râ-Horakhty-Atoum, Geb et Thot. Sans être décisive, la mention de ce dernier dieu au caractère lunaire avant Ptah-Sokar, Nefertoum et Osiris
Thot et le Benou
De manière plus significative, le deuxième registre de la partie inférieure de la planche met en balance deux scènes d’adoration du défunt à des dieux momiformes à tête d’oiseau – à droite, Thot et, à gauche, le Benou apparu [de lui-même]163. L’opposition entre ces deux échassiers pourrait être mise en parallèle avec le papyrus de Nebhepet où une représentation momiforme de Thot fait face au défunt dans la
4.5. Liens entre le papyrus et la planche de momie de Nebhepet
Explicitement réalisée pour Nebhepet(râ) sur le nom duquel elle propose une élaboration littéraire poussée et très personnelle, la planche de momie présente ainsi, comme son papyrus pourtant peut-être issu d’un remploi, quelques motifs astraux pouvant suggérer la complémentarité des devenirs solaire et lunaire du défunt. L’originalité de ce programme, sa répartition sur les différents éléments de l’ensemble funéraire, suggère une conception d’ensemble et donc la prise en considération très tôt dans la production du mobilier du décor des différents objets qui le constituent. Marqué par l’effacement du nom d’un premier propriétaire, le remploi du papyrus aurait donc été décidé très tôt dans la conception de l’ensemble funéraire. Les fonctions de scribe royal et scribe de la Tombe de Nebhepet pourraient lui avoir permis d’obtenir ce manuscrit, peut-être initialement destiné à un autre membre de sa famille ou de son cercle proche164 ce qui aurait légitimé l’acquisition tout en facilitant son intégration à un programme iconotextuel personnel propre à une communauté restreinte. Il ne s’agirait donc pas d’une accaparation réalisée tardivement suite à un décès prématuré165. Malgré leur relatif isolement, les éléments préservés du mobilier de Nebhepet révèlent ainsi l’unité de conception, le raffinement et l’originalité du programme iconotextuel d’un ensemble funéraire du milieu de la
5. Un programme iconotextuel propre à un milieu spécifique ? Les scribes royaux et directeurs des travaux
Si aucun autre trousseau funéraire ne présente une telle concentration de motifs lunaires, quelques ensembles de hauts dignitaires contemporains présentent
Symboles lunaires dans des ensembles funéraires contemporains
Des représentations d’un babouin coiffé du disque lunaire et tendant un Œil-Oudjat apparaissent en effet sur la planche de momie de Boutehamon167, père et prédécesseur de Nebhepet. Seramon et Soutymes, datables, comme Boutehamon, de la transition entre le Nouvel Empire et la
N8 et deux babouins coiffés d’un disque lunaire et tenant une plume de Maât dont l’un prend place à l’avant de la barque solaire. Ce manuscrit semble donc lui aussi mettre en jeux un réseau de motifs solaires et lunaires et pourrait avoir constitué une source d’inspiration pour le papyrus de Nebhepet ou être issu du même milieu. Le couvercle du cercueil interne qui lui est associé171 figure une barque dans laquelle le dieu Thot,
Thot maître des hieroglyphes, véritable scribe de la grande Ennéade, tend un Œil-Oudjat au dieu solaire Râ-Horakhty-Atoum sur le couvercle du cercueil interne de Seramon (Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, A.779). Photo par Benjamin Moreno, MBAA Besançon/IMA Solutions.
Thot, la lune, les scribes et le pouvoir
L’importance des motifs lunaires dans ces différents ensembles pourrait contribuer à la construction de l’image des défunts. Ce répertoire pourrait faire allusion à leurs titres. Le statut de scribe suggère une dévotion particulière à Thot174. La référence à la lune pourrait cependant s’attacher plus spécifiquement à leur épithète de
La pertinence de la référence à Thot est encore renforcée en contexte funéraire. Le maître des hiéroglyphes joue en effet un rôle analogue auprès de Râ et d’Osiris à qui le soleil délègue la souveraineté de la Douat. Le caractère lunaire d’Osiris favorise sans doute lui aussi leurs liens. Tout comme il accompagne le soleil, Thot se tient souvent près du trône
Le programme iconotextuel luni-solaire du papyrus indexerait ainsi l’appartenance de son propriétaire à une élite scribale en lien avec le pouvoir. L’extrême originalité de son élaboration contribue à construire une image personnelle hors du commun. Le remploi du manuscrit s’est donc probablement effectué au sein d’un cercle social restreint, soulignant dans tous les cas le prestige et l’intégration de Nebhepet à ce milieu.
6. Conclusion : une combinaison d’unités matérielles et de parcours astraux complémentaires au service d’un programme unifié
Malgré ses analogies avec d’autres ensembles, le mobilier funéraire de Nebhepet fait ainsi montre d’une grande singularité dans sa conception. Il combine en effet des motifs astraux affirmant la régénération du défunt suivant des modèles à la fois lunaire et solaire traduits par des orientations distinctes. La course solaire, associée à l’idée de la sortie au jour, est dirigée vers l’extérieur du manuscrit tandis que d’autres motifs s’articulent sur la représentation de la croissance lunaire en son centre, rappelant la régénération d’Osiris et de la dépouille au cœur de la Douat. Ces parcours complémentaires sont également illustrés sur sa planche de momie, dont les élaborations littéraires très personnelles attestent qu’elle a été pensée pour Nebhepet.
Sur le manuscrit, ces parcours se traduisent par l’usage de motifs astraux polysémiques, évoquant à la fois le soleil et la lune à l’instar des Yeux-Oudjat. La Litanie de Râ y est réinterprétée de manière originale comme une représentation de la croissance de la lune. La pose et la légende du défunt affirment qu’il
D’un point de vue matériel, ce manuscrit se compose de deux rouleaux dont le programme respectif rappelle celui des deux principaux types de papyrus de l’époque – les Livres des Morts et les
Malgré le probable remploi du papyrus, sur lequel un premier nom a été effacé, l’analyse de ce mobilier met ainsi en exergue la planification soigneuse et l’unité de conception du programme iconotextuel réparti sur l’ensemble funéraire pour aboutir à un résultat personnel – combinant de manière originale des motifs liés à la renaissance lunaire et solaire.
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Note
- Turin Papyrus Online Platform = TPOP Doc ID 401 : <a href="https://papyri.museoegizio.it/d/401">https://papyri.museoegizio.it/d/401</a> ; <a href="https://collezionepapiri.museoegizio.it/en-GB/document/401/?inventoryNumber=1768 ">https://collezionepapiri.museoegizio.it/en-GB/document/401/?inventoryNumber=1768</a> (dernière consultation le 12/05/2025).↑
- Je remercie Nathalie Sojic, Stéphane Polis, Baudouin Luzianovich, Enrico Pozzi et les personnes ayant assuré la relecture pour leurs commentaires qui ont grandement aidé à l’amélioration de cet article ainsi qu’Alain Dautant pour m’avoir donné accès à de la documentation et des parallèles. Le contenu de cet article développe un excursus de Joubert, « Deux “papyri mythologiques” funéraires de la BnF », 2019, p. 179-95, certains parallèles ont été traités dans Joubert, « Cartographies de l’éternité », 2024.↑
- Le concept d’iconotexte est tiré de la définition proposée par Nerlich, dans Montandon (éd.), <i>Iconotextes</i>, 1990, p. 268 « unité indissoluble de texte(s) et image(s) » reprise en égyptologie par Régen, <i>AEPHE</i> 128 (2021), partie II, p. 86, note 13 pour l’Amdouat. Le terme est employé ici dans un sens assez large pour dénoter l’importance, la complémentarité et l’unité d’appréhension des différents dispositifs sémiotiques – images et textes – dans un sens peut-être un peu plus vaste que son acception originelle, sans interdire la prédominance de l’image sur le texte.↑
- Sur Bab el-Gasous, voir récemment Bickel et Sousa, dans Sousa <i>et al.</i> (éd.), <i>Bab el-Gasus in Context</i>, 2020 ainsi que la base de données <i>La cachette de Bab el-Gasous</i> <a href="http://beg.huma-num.fr/fr/">http://beg.huma-num.fr/fr/</a> dirigée par France Jamen.↑
- Par exemple Lanzone, <i>Dizionario</i>, 1975, Ledrain, <i>RecTrav</i> 1 (1870), Chassinat, <i>BIFAO</i> 3 (1903), Blackman, <i>JEA</i> 4 (1917), Nagel, <i>BIFAO</i> 29 (1929), Blackman, <i>JEA</i> 5 (1949), Andrzejweski, <i>Le papyrus mythologique</i>, 1959.↑
- Piankoff et Rambova, <i>Mythological Papyri</i>, 1957 ; Niwiński, <i>21st Dynasty Coffins</i>, 1988 ; Niwiński, <i>Studies</i>, 1989 ; Aston, <i>Burial Assemblages</i>, 2009.↑
- Par exemple Stevens, « Shaping Identities », 2018.↑
- Par exemple Lucarelli, <i>The Book of the Dead of Gatseshen</i>, 2006 ; van Walsem, <i>The Coffin of Djedmonthuiufankh</i>, 1997.↑
- Par exemple Lenzo, <i>BIFAO</i> 102 (2002).↑
- Par exemple Le Guilloux, <i>Le mobilier funéraire de Psousennès I</i><sup>er</sup>, 2010 ; Lenzo, <i>BMSAES</i> 15 (2010).↑
- Amenta et Guichard, <i>Proceedings First Vatican Coffin Conference</i>, 2017.↑
- Sharp, <i>BMSAES</i> 23 (2016).↑
- Turin, Museo Egizio, Cat. 1768, TPOP Doc ID 401 : <a href="https://papyri.museoegizio.it/d/401">https://papyri.museoegizio.it/d/401</a> ; Turin 1 dans Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 365. <i>Totenbuchprojekt Bonn, TM 134604</i> (dernière consultation le 19/11/2024).↑
- Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995), p. 113-21, pl. 25-26 ; Altmann-Wendling, <i>MondSymbolik – MondWissen</i>, II, 2018, p. 700 et 716.↑
- La philologie matérielle ou « new philology » s’est développée à la fin des années 1980, notamment avec Cerquiglini, <i>Éloge de la variante</i>, 1989 et Nichols, <i>Speculum</i> 65 (1990) et <i>ZfdPh</i> 116/1 (1997), avant de s’étendre aux autres sciences humaines ; pour une approche récente, voir Angliker et Bultrighini, <i>New Approaches to the Materiality of Text</i>, 2023, p. 19-22. Elle se caractérise par une attention marquée aux variantes individuelles de chaque témoin des textes ainsi qu’à leur composantes matérielles et techniques. Notons cependant que la description de cette tendance est simplificatrice, plusieurs auteurs portant une attention marquée aux caractéristiques techniques des manuscrits dès les XIX<sup>ème</sup> et XX<sup>ème</sup> siècle bien que les techniques de reproductions et les impératifs de publications de l’époque rendent moins visible cet aspect, e.g. Jéquier, <i>Le papyrus Prisse</i>, 1911, p. 6-8. La philologie matérielle peut être considérée, de manière plus large, comme une composante du tournant matériel (voir par exemple Bräunlein, dans Georg-Augustus-Universität Göttingen, <i>Dinge des Wissens</i>, 2012). Pour une application de la philologie matérielle au domaine égyptologique, voir par exemple Leach et Parkinson, <i>BMSAES</i> 15 (2010) ; Sharp, <i>BMSAES</i> 23 (2016) ; Ragazzoli, <i>Scribes</i>, 2019.↑
- Par exemple Louant, <i>Comment Pouiemrê triompha de la mort</i>, 2000 ; Angenot, <i>AHAA</i> 18 (1996), Angenot, <i>GöttMisz</i> 176 (2000), Angenot, dans Warmenbol et Angenot (éd.), <i>Thèbes aux 101 portes</i>, 2010 ; Kamrin, <i>The Cosmos of Khnumhotep II</i>, 1999. Le terme « iconotexte » ne correspond cependant pas au vocabulaire employé dans les études sémiotiques.↑
- Pour l’analyse d’ensemble d’un mobilier funéraire contemporain : Le Guilloux, <i>Le mobilier funéraire de Psousennès I</i><sup>er</sup>, 2010.↑
- Une analyse du programme iconotextuel des cercueils appartenant à des contemporains partageant les mêmes titres a été proposée par Jamen, dans Albert et Lenzo (éd.), <i>Production et transmission des textes funéraires</i>, 2024.↑
- Turin, Museo Egizio, Cat. 1768, TPOP Doc ID 401 : <a href="https://papyri.museoegizio.it/d/401">https://papyri.museoegizio.it/d/401</a> ; Turin 1 dans Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 365. <i>Totenbuchprojekt Bonn, TM 134604</i> (dernière consultation le 19/11/2024). Une étude iconographique a été proposée par Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995).↑
- Ce nom est attesté aux Moyen et Nouvel Empires, <i>PN</i> I, p. 186, nº 3 – et notamment dans un graffito de l’époque de Smendès qu’A. Niwiński attribue à ce personnage. Sur son interprétation : Postel, <i>BIFAO</i> 103 (2003).↑
- Paris, Louvre, E 13047, n<sup>o</sup> 333 dans Niwiński, <i>21st Dynasty Coffins from Thebes</i>, 1988, p. 164-65 ; cat. 5, p. 240-49 dans Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXI</i><sup>e</sup> <i>au début de la XXII</i><sup>e</sup><i> dynastie – La collection du musée du Louvre</i>, 2024.↑
- Niwiński, <i>SAK</i> 11 (1984), p. 135-56 puis Niwiński, <i>BSAK</i> 9 (2003), p. 296, a proposé de distinguer plusieurs Boutehamon. Le premier aurait été le rédacteur d’une partie des <i>LRL</i> au cours de la transition entre le Nouvel Empire et la XXI<sup>ème</sup> dynastie, le second serait détenteur des cercueils, d’un style en théorie plus tardif. Cette hypothèse a été suivie notamment par Aston, <i>Burial Assemblages</i>, 2009, p. 258 et fait l’objet de débats (voir dernièrement Thijs, <i>ZÄS</i> 147/1 [2020], p. 100-03). Suivant Davies, <i>SAK</i> 24 (1997), p. 49-68, les études récentes semblent cependant à nouveau s’accorder sur l’unité du personnage (Payraudeau, <i>L’Égypte et la Vallée du Nil</i>, III, 2020, p. 57, n. 4 ; Betrò, <i>EVO</i> 44 [2021], p. 85 ; Gee, dans Töpfer <i>et al</i>. [éd.], <i>Deir el-Medina Through the Kaleidoscope</i>, 2022, p. 196-97).↑
- Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXI</i><sup>e</sup> <i>au début de la XXII</i><sup>e</sup><i> dynastie – La collection du musée du Louvre</i>, 2024, p. 240, note 4. Le traitement d’image des photographies du papyrus sous Hierax n’a permis que de reconnaître certains signes appartenant principalement à la séquence de titre du propriétaire précédant – sans que cela permette un déchiffrement satisfaisant. Le mot <named-content content-type="traslitterazione-unicode">sš</named-content> semble toujours suivi d’un signe rond, probablement un <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/11/1-Aa1.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> Aa1, notamment dans la section correspondant à la Litanie du Soleil. Les mentions du nom dans les formules <named-content content-type="traslitterazione-unicode">jmꜣḫy ḫr</named-content> semblent se terminer par un <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/2-I9.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> I9 <i>f</i>. Quelques autres signes sont discernables dans l’étiquette, peut-être un <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/12/Z7.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> Z7 sous le signe <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/12/N27.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> N27, un <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/12/W24.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> W24 sous le <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/12/N5.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> N5 de <named-content content-type="traslitterazione-unicode">nḥḥ</named-content> et un <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/12/G1.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> G1 ou éventuellement <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/12/G17.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> G17 sous le groupe <named-content content-type="traslitterazione-unicode">jmy-rȝ nfr.w</named-content>, je remercie Enrico Pozzi et Stéphane Polis pour certains de ces déchiffrements. L’effacement du nom du propriétaire d’un papyrus funéraire, sans doute aussi pour un remploi, peut également s’observer dans le cas du Traité des Douze Cavernes de Bakenmout (Londres, British Museum, EA 10478, Joubert, <i>RdE</i> 73 [2023]). D’autres exemples sont proposés par Stevens, « Shaping Identities », 2018, p. 379-85.↑
- Haring, <i>Divine Households</i>, 1997.↑
- Le titre est alors porté dès l’enfance, Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 39.↑
- Les documents hiéroglyphiques privilégient souvent la forme <named-content content-type="traslitterazione-unicode">sš m s.t Mꜣꜥ.t</named-content> « scribe dans la Place de Vérité » ; l’usage de cette forme du titre rappelle davantage le hiératique (Černy, <i>A Community of Workmen</i>, 1973, p. 191) et souligne donc les liens du document avec le monde de l’écrit institutionnel. Par ailleurs, la graphie <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/10-O1.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> O1 pour <named-content content-type="traslitterazione-unicode">pꜣ</named-content> dans l’expression <named-content content-type="traslitterazione-unicode">n pꜣ Ḫr</named-content> « de la Tombe » est caractéristique des scribes de Deir el-Médineh de l’époque, en particulier de la correspondance entre Boutehamon et Djehoutymes. Elle s’inscrit donc dans une tradition graphique communautaire et familiale étroite (Polis, <i>BSEG</i> 33 [2023], p. 76, note r).↑
- Sur cette fonction : Černy, <i>A Community of Workmen</i>, 1973, p. 191-230.↑
- Payraudeau, <i>L’Égypte et la Vallée du Nil</i>, III, 2020, p. 30-32 et 81.↑
- Payraudeau, <i>L’Égypte et la Vallée du Nil</i>, III, 2020, p. 45-93.↑
- Bickel, dans Sousa <i>et al</i>. (éd.), <i>Bab el-Gasus in Context</i>, 2020.↑
- Pour une discussion du phénomène, Cooney, <i>Recycling for Death</i>, 2024, en particulier p. 1-65.↑
- Voir par exemple Cooney, dans Sousa (éd.), <i>The Tomb of the Priests of Amun: Burial Assemblages in the Egyptian Museum of Florence</i>, 2018 pour une étude de cas de cercueils systématiquement remployés.↑
- Le scarabée du pectoral d’Oundjebaoundjed (Le Caire, Musée Égyptien, JE 87709) est par exemple trop petit pour sa monture, ce qui semble indiquer qu’il aurait été remployé, de même le scarabée ornant son collier (Le Caire, Musée Égyptien, JE 87711) présente un cartouche ramesside suggérant qu’il pourrait être plus ancien. Pilon, « La bijouterie précieuse de l’Égypte de la Troisième Période intermédiaire », II, 2024, p. 124 et 129, publication, <i>Tanis – L’or des pharaons</i>, 1987, p. 236-37 et 240-41. Je remercie Auriane Pilon de m’avoir signalé ces exemples.↑
- Stevens, « Shaping Identities », 2018, p. 379-85.↑
- Cooney, <i>JARCE</i> 47 (2011) considère l’évolution des pratiques funéraires à cette époque comme une réaction défensive consistant à réduire la visibilité des sépultures et à concentrer la richesse des inhumations dans des éléments strictement funéraires, moins attractifs pour les pillages que du mobilier pouvant avoir un usage autre.↑
- Cooney, dans Papadopoulos et Urton (éd.), <i>The Construction of Value</i>, 2012.↑
- Aston, <i>Burial Assemblages</i>, 2009.↑
- Pour les cercueils : Niwiński, <i>21st Dynasty Coffins from Thebes</i>, 1988 ; pour les papyrus : Niwiński, <i>Studies</i>, 1989.↑
- Bickel, dans Sousa <i>et al</i>. (éd.), <i>Bab el-Gasus in Context</i>, 2020.↑
- Pour un point récent sur la question : Colin, <i>CdE</i> 97/193-194 (2022), p. 40-69.↑
- Payraudeau, <i>RdE</i> 73 (2024), p. 103-15.↑
- Voir le document publié par Polis, <i>BSEG</i> 33 (2023).↑
- Ce rôle est confirmé par l’ostracon récemment publié par Polis, <i>BSEG</i> 33 (2023).↑
- Type BD.III.1a (Livre des Morts iconographique avec scènes nouvelles) dans Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 365.↑
- La philologie matérielle ou « new philology » s’est développée à la fin des années 1980, notamment avec Cerquiglini, <i>Éloge de la variante</i>, 1989 et Nichols, <i>Speculum</i> 65 (1990) et <i>ZfdPh</i> 116/1 (1997), avant de s’étendre aux autres sciences humaines, pour une approche récente, Angliker et Bultrighini, <i>New Approaches to the Materiality of Text</i>, 2023, p. 19-22. Elle se caractérise par une attention marquée aux variantes individuelles de chaque témoin des textes ainsi qu’à leur composantes matérielles et techniques. Notons cependant que la description de cette tendance est simplificatrice, plusieurs auteurs portant une attention marquée aux caractéristiques techniques des manuscrits dès les XIX<sup>ème</sup> et XX<sup>ème</sup> siècle bien que les techniques de reproductions et les impératifs de publications de l’époque rendent moins visible cet aspect, e.g. Jéquier, <i>Le papyrus Prisse</i>, 1911, p. 6-8. La philologie matérielle peut être considérée, de manière plus large, comme une composante du tournant matériel (voir par exemple Bräunlein, dans Georg-Augustus-Universität Göttingen, <i>Dinge des Wissens</i>, 2012). Pour une application de la philologie matérielle au domaine égyptologique, voir par exemple Leach et Parkinson, <i>BMSAES</i> 15 (2010), p. 35-62 ; Sharp, <i>BMSAES</i> 23 (2016), p. 115-34 ; Ragazzoli, <i>Scribes</i>, 2019.↑
- Moins du tiers des manuscrits de l’époque mesurent plus de 2 m de long tandis que plus des deux tiers ont une hauteur comprise entre 20 et 23 cm, Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 74-75.↑
- Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 73-77 ; Eyre, <i>The Use of Documents</i>, 2013, p. 22-27, L’Histoire Naturelle de Pline précise qu’il n’y a <i>nunquam plures scapo quam vicenae</i> « jamais plus de vingt feuilles par rouleaux » (Krutzsch, <i>IBAES</i> 19 [2017], p. 217).↑
- Par exemple le papyrus de Nestytanebeticherou, Sharp, <i>BMSAES</i> 23 (2016), mesurant 37,47 m de long, Lenzo, <i>The Greenfield Papyrus</i>, 2023, p. 25.↑
- Pour une discussion de cette problématique : Joubert, « Deux “papyri mythologiques” », 2019, p. 178-224, Joubert, « Cartographies de l’éternité », 2024, p. 125-47.↑
- Krutzsch, <i>IBAES</i> 19 (2017), p. 217. L’observation n’a pu se faire que sur le recto du papyrus ce qui empêche d’assurer le type et la largeur des joints ; ils semblent toutefois correspondre aux standards de l’époque.↑
- Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrits Égyptien 170–171–172–173. La feuille verso se trouve à droite du cadre 172. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8304598h.r=%C3%89gyptien%20172?rk=21459;2#">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8304598h.r=%C3%89gyptien%20172?rk=21459;2#</a> (dernière consultation le 02/12/2024), <i>editio princeps</i> : Piankoff, <i>EgRel</i> 4 (1936), p. 49-70, dont le remontage est à corriger.↑
- Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 97-103 ; Lenzo, <i>BSEG</i> 26 (2004).↑
- La distinction entre ces deux types de composition a été proposée par Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. ex. p. 44, 71 et 105-08 sur la base des titres distincts qu’elles peuvent porter (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">pr[.t] m hrw</named-content> « Sortir au Jour » pour les Livre des Morts et <named-content content-type="traslitterazione-unicode">tꜣ mḏꜣ.t jmy[.t] ḏwꜣ.t</named-content> « Livre [de ce] qui est dans la Douat » pour les « Amdouats »). Le terme « Amdouat » renvoie ici à tous les Livres du Monde Souterrain – en l’occurrence plutôt à la Litanie du Soleil – et pas seulement au Livre de la Chambre Cachée qui est plus souvent désigné comme « Livre de l’Amdouat » en égyptologie. Cette division a été critiquée depuis (Stevens, « Shaping Identities », 2018, p. 59-64), mais demeure fonctionnelle dans nombre de cas.↑
- Le terme « dispositif » est employé pour désigner un agencement d’éléments concourant à un même but, hérité de Foucault, il est employé en égyptologie notamment par Donnat, « Paroles, gestes et dispositifs graphiques », 2022.↑
- L’identification des textes s’est basée sur les données du <i>Totenbuchprojekt</i> recensées sur le <i>TLA</i> ainsi que sur Quirke, <i>Going Out in Daylight</i>, 2013.↑
- Le Caire, Musée Égyptien, SR VII 11502, <i>Totenbuchprojekt Bonn, TM 134459</i> (dernière consultation le 06/12/2024).↑
- Le Totenbuchprojekt relève 32 occurrences de la séquence LdM 136B-149, <a href="https://totenbuch.awk.nrw.de/spruch/136b#BenachbarteSprueche">https://totenbuch.awk.nrw.de/spruch/136b#BenachbarteSprueche</a> (dernière consultation le 03/04/2025), par exemple à la XVIII<sup>ème</sup> dynastie sur le papyrus d’Ouserhat, Londres, British Museum, EA 10009,3-2. Les vignettes des LdM 136B et 150 (vignette du LdM 149) sont également associées sur le papyrus de Paennestytaouy, Londres, British Museum, EA 10064, Totenbuchprojekt Bonn, TM 134545.↑
- Sadek, <i>Contribution à l’étude de l’Amdouat</i>, 1985, p. 315-17 ; Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 13-17 ; Joubert, dans Geoga <i>et al</i>. (éd.), <i>Looking Beyond the Text</i>, 2025.↑
- Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 17-22.↑
- Un parallèle à ce texte se trouve notamment sur la bordure gauche du cercueil de son père, Boutehamon, Turin, Museo Egizio, Cat. 2236/01 = CGT 10101a. Le texte se retrouve également sur d’autres cercueils comme celui de Tanytamon (Paris, Louvre, N 2562, bordure droite) ainsi que sur plusieurs manuscrits, notamment ceux de Taoudjatrâ (Le Caire, Musée Égyptien, SR VII 11496, publication Piankoff et Rambova, <i>Mythological Papyri</i>, 1957, pl. 15) et Âanerou (Turin, Museo Egizio, Cat. 1771, TPOP Doc ID 190 : <a href="https://papyri.museoegizio.it/d/190">https://papyri.museoegizio.it/d/190</a> ; papyrus Turin 4 dans Niwiński, <i>Studies</i>, 1989). Pour d’autres parallèles, consulter Jamen, dans Albert et Lenzo (éd.), <i>Production et transmission des textes funéraires</i>, 2024, p. 76-78. Pour d’autres exemples sur papyrus, se reporter à la section « Manuscrits apparentés » dans la suite de l’article.↑
- Il s’agit du « modèle 1 » de la formule associée aux « enfants d’Horus », Gauthier, <i>Les enfants d’Horus, 2023</i>, p. 45.↑
- Paris, Louvre, E 13047, textes 8 et 9 p. 247 dans Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXI<sup>e</sup> au début de la XXII<sup>e</sup> dynastie. La collection du musée du Louvre</i>, 2024.↑
- Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 132-51, ces manuscrits sont parfois qualifiés de « papyrus mythologiques » à la suite de Piankoff et Rambova, <i>Mytholological Papyri</i>, 1957.↑
- Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 162-73 ; Lenzo, dans Albert et Ragazzoli, <i>Questions sur la scripturalité égyptienne. Des registres graphiques aux espaces d’écriture</i>, sous presse.↑
- Paris, Louvre, E 17400 en dépôt au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, le manuscrit est composé de deux rouleaux de quatre feuilles chacun, le premier présente des vignettes du Livre des Morts, le second des scènes solaires appartenant au nouveau répertoire des papyrus de la XXI<sup>ème</sup> dynastie (Geb et Nout, navigation solaire, figures momiformes inspirées par la Litanie du Soleil). Sur ce papyrus, Gonzalez, « Le papyrus “mythologique” de Seramon – Louvre E 17400 – Les formules du Livre des Morts », 2007. <a href="https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010003455">https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010003455</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit Égyptien 170–173, le premier rouleau (170–171) présente notamment des vignettes du Livre des Morts (comme la pesée du cœur), certaines associées à un long texte tandis que le second rouleau (172–173) a un contenu principalement iconographique et figure des scènes peu communes. <a href="https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc57415q">https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc57415q</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Le Caire, Musée Égyptien, SR VII. 10230, pap. Cairo 67 dans Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, pl. 26-28. <a href="https://www.ushabtis.com/papyrus-amenhatpamecha/">https://www.ushabtis.com/papyrus-amenhatpamecha/</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Les trois papyrus de l’ensemble funéraire de Seramon (Louvre E 17400 en dépôt à Besançon, Paris, Bibliothèque nationale de France, Monnaies et Médailles, 53.1.a et 53.1.b) en seraient un des exemples les plus précoces.↑
- Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. ex. p. 44, 71 et 105-08 ; Stevens, « Shaping Identities », 2018, p. 59-64.↑
- Les bordures sont considérées comme des éléments importants dans l’analyse des manuscrits par Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, « Frame and Dividing Lines as the Structural Elements of the Compositioning of the Papyrus Surface », p. 77-80.↑
- Par exemple dans les papyrus de Tanytamon (Paris, BnF Manuscrits Égyptiens 170-173) Moutemouia (Londres, British Museum, EA 10003 et 10006) et Bakenmout (Paris, Louvre, N 3297, <a href="https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010003472">https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010003472</a>).↑
- Voir Lee et Quirke, dans Nicholson et Shaw, <i>Ancient Egyptian Materials and Technology</i>, 2000, p. 113-14 ainsi que Leach et Parkinson, <i>BMSAES</i> 15 (2010).↑
- Par exemple dans les papyrus de Tanytamon (Paris, BnF Manuscrits Égyptiens 170-173), Moutemouia (Londres, British Museum, EA 10003 et 10006), Bakenmout (Paris, Louvre, N 3297) et Khonsoumes (Paris, Louvre, N 3070).↑
- Leach et Parkinson, <i>BMSAES</i> 15 (2010).↑
- Par exemple l’ouchebti de Khonsoumes Musée du Louvre N 2684 71, Champollion Q.80, Durand nᵒ 287 ?↑
- Par exemple la boîte publiée par Jamen, <i>BIFAO</i> 119 (2019), p. 161-80.↑
- Ce script est par exemple employé pour les légendes du papyrus de Nany, New York, Metropolitan Museum of Art, MMA.30.3.31. <a href="https://www.metmuseum.org/art/collection/search/548344">https://www.metmuseum.org/art/collection/search/548344</a> (dernière consultation le 03/12/2024).↑
- Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit Égyptien 171. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b83045973.image">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b83045973.image</a> (dernière consultation le 02/12/2024). Londres, British Museum, EA 10003.2. <a href="https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-2">https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-2</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Londres, British Museum, EA 10003.2. <a href="https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-2">https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-2</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Turin, Museo Egizio, Cat. 1771 (TPOP Doc ID 190 : <a href="https://collezionepapiri.museoegizio.it/en-GB/document/190/?inventoryNumber=1771">https://collezionepapiri.museoegizio.it/en-GB/document/190/?inventoryNumber=1771</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Le Caire, Musée Égyptien, SR VII 11496. <a href="https://www.ushabtis.com/papyrus-taudjatra/">https://www.ushabtis.com/papyrus-taudjatra/</a> (dernière consultation le 02/12/2024). Pour une analyse des registres graphiques dans les Livres des Morts du Nouvel Empire: Sartori, <i>Hieroglyphs</i> 3 (2025), sous presse.↑
- Paris, Bibliothèque nationale de France, BnF Manuscrits Égyptiens 158–161. <a href="https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc57398x?collect">https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc57398x?collect</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Londres, British Museum, EA 10674, London 62 dans A. Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 170, fig. 57, A.I.2, 11/320 cm, ce manuscrit a été réalisé par au moins deux scribes différents et n’est pas coloré. <a href="https://www.britishmuseum.org/collection/search?keyword=ea&keyword=10674">https://www.britishmuseum.org/collection/search?keyword=ea&keyword=10674</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Londres, British Museum, EA 10003,3. <a href="https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-3">https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-3</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Cette scène est dite « particulièrement rare » par Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995), l’étude de Gesellensetter, « Das Sechet-Iaru », 1997, en relève plusieurs attestations dans la vignette du LdM 110 entre les XVIII<sup>ème</sup> et XXI<sup>ème</sup> dynasties (voir notamment p. 79-83, 88-89, 120-49, 201-02, 217-18) dont une seule à la XXI<sup>ème</sup> dynastie. La scène est cependant plus fréquente dans les « papyri mythologiques » (9 attestations, p. 217-18).↑
- Londres, British Museum, EA 10674. <a href="https://www.britishmuseum.org/collection/search?keyword=ea&keyword=10674">https://www.britishmuseum.org/collection/search?keyword=ea&keyword=10674</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit Égyptien 171. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b83045973 ">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b83045973</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Londres, British Museum, EA 10003,2. <a href="https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-2">https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10003-2 </a>(dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Pour d’autres parallèles, Jamen, dans Albert et Lenzo (éd.), <i>Production et transmission des textes funéraires</i>, 2024, p. 76-78.↑
- Jamen, <i>BIFAO</i> 119 (2019).↑
- Par exemple ceux de Taoudjatrâ (Le Caire, Musée Égyptien, SR VII 11496, <a href="https://www.ushabtis.com/cairo-118-bd-s-r-vii-11496/">https://www.ushabtis.com/cairo-118-bd-s-r-vii-11496/</a> [dernière consultation le 03/12/2024]) ou Âanerou (Turin, Museo Egizio, Cat. 1771, TPOP Doc ID 190 : <a href="https://papyri.museoegizio.it/d/190">https://papyri.museoegizio.it/d/190</a> [dernière consultation le 03/12/2024]).↑
- Par exemple bordure droite du cercueil de Tanytamon, Paris, Louvre, N 2562. <a href="https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010028027">https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010028027</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Bordure gauche du cercueil de Boutehamon, Turin, Museo Egizio, Cat. 2236/02 = CGT 10101b ; <a href="https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_2236_02">https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_2236_02</a> (dernière consultation le 02/12/2024).↑
- Altmann-Wendling, <i>MondSymbolik – MondWissen</i>, II, 2018, p. 700 et 716.↑
- Vandersleyen, <i>Les guerres d’Amosis</i>, p. 205-28, précisé par Vandersleyen, <i>CdE</i> 52/104 (1977), p. 227.↑
- Notamment Iskander et Goelet, <i>The Temple of Ramesses II</i>, vol. 1.1, pl. 210-11. Je remercie Philipp Seyr pour cette information.↑
- Iskander et Goelet, <i>The Temple of Ramesses II</i>, vol. 1.1, pl. 156-57 ; Derchain, dans <i>La lune, mythes et rites</i>, 1962, p. 52-53.↑
- Altmann-Wendling, <i>MondSymbolik – MondWissen</i>, II, 2018, p. 700 et 716.↑
- Derchain, dans <i>La lune, mythes et rites</i>, 1962, p. 52-53.↑
- Turin, Museo Egizio, Cat. 2236/01 = CGT 1010a.↑
- Betrò, <i>EVO</i> 44 (2021).↑
- Le concept de « vectorialité » est repris à Angenot, <i>AHAA</i> 18 (1996), Angenot, <i>GöttMisz</i> 176 (2000), Angenot, dans Warmenbol et Angenot (éd.), <i>Thèbes aux 101 portes</i>, 2010.↑
- Gesellensetter, « Das Sechet-Iaru », 1997, p. 89.↑
- Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995), p. 114.↑
- Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995), p. 115-16.↑
- Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995), p. 117.↑
- <i>Wb</i> IV, p. 191,16.↑
- <i>TLA</i>, Lemma ID 139140 (dernière consultation le 10.12.2024).↑
- <i>Wb</i> IV, p. 189,15-190,17.↑
- Cannuyer, <i>La girafe</i>, 2010.↑
- C’est par exemple la façon dont est représentée la barque Mândjet (barque solaire du jour) au registre inférieur du papyrus de Tanytamon (Paris, BnF Manuscrit Égyptien 173). Il s’agit du type-II de barque solaire décrit par Müller-Roth, <i>Das Buch vom Tage – Le Livre du Jour</i>, 2008, p. 54.↑
- Deux autres exemples à la fin du papyrus de Seramon, Paris, Louvre, E 17400, voir partie 5.↑
- Suivant une convention régulière notamment dans les tombes royales du Nouvel Empire où les disques représentés à l’extérieur de la tombe sont jaunes alors que ceux dans les Livres du Monde souterrain sont le plus souvent rouges, voir par exemple Wilkinson, <i>Symbol</i>, 1994, p. 107-08.↑
- Louvre, E 17400, en dépôt au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon. Ces disques semblent s’y intégrer à des graphies énigmatiques, notamment du nom d’Atoum (Gonzalez, « Le papyrus “mythologique” de Seramon », 2007, p. 100-12). Dans ce papyrus, un disque lunaire accompagne le bélier du LdM 85 (<i>id</i>. p. 47-51) et un babouin coiffé du disque lunaire semble représenter le dieu Thot en lien accompagne des figures solaires.↑
- Par exemple dans les manuscrits étudiés par Chassinat, <i>BIFAO</i> 3 (1903), sur les scènes finales des papyrus de l’époque, Refai, <i>BIFAO</i> 107 (2007).↑
- Dans l’ensemble de cercueils de Tanytamon, la représentation de la vache Hathor dérivée du LdM 186 au pied droit du cercueil interne (Paris, Louvre, N 2562) est ainsi mise en relation avec les figures du LdM 148 au pied gauche du cercueil externe (Berlin, Ägyptisches Museum, ÄM8/2).↑
- Sur les paréidolies évoquées par de tels groupement, Youri Volokhine, « paréidolies pharaoniques », conférence donnée à l’Institut National d’Histoire de l’Art de Paris dans le cadre de la Société Française d’Égyptologie le 19 octobre 2021 (inédit).↑
- Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit Égyptien 161, <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52517455w">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52517455w</a> (dernière consultation le 06/12/2024). L’autre exemple est celui de Taoudjatrâ, Le Caire Musée Égyptien, JE 34033, <a href="https://www.ushabtis.com/papyrus-taudjatra-cairo-122/">https://www.ushabtis.com/papyrus-taudjatra-cairo-122/</a> (dernière consultation le 06/12/2024). Voir Piankoff, <i>The Litany of Re</i>, 1964, p. 97, fig. 54 et p. 112, fig. 17.↑
- Le Caire, Musée Égyptien, JE 29667, CGC 6232-6231-6230-6229-6238, Daressy A. 111 (Daressy, <i>ASAE</i> 7 [1907], p. 11 et 31), découvert en 1891 dans la cachette de Bab el-Gasus à Deir el-Bahari, datable du milieu de la XXI<sup>ème</sup> dynastie, Niwiński, <i>21<up>st</sup> Dynasty Coffins from Thebes</i>, 1988, p. 124-25, n<sup>o</sup> 110. Le cercueil est exposé dans le musée sous le numéro 1161 correspondant au catalogue de de Morgan ; Sousa, <i>Nymphaea</i>, 2024, p. 226.↑
- Vernus et Yoyotte, <i>Bestiaire des pharaons</i>, 2005, p. 625-27.↑
- Vernus et Yoyotte, <i>Bestiaire des pharaons</i>, 2005, p. 390 ; Altmann-Wendling, dans Pommerening <i>et al.</i> (éd.), <i>UCLA</i> <i>Encyclopedia of Egyptology</i>, 2023, p. 9.↑
- Altmann-Wendling, dans Pommerening <i>et al</i>. (éd.), <i>UCLA Encyclopedia of Egyptology</i>, 2023, p. 4.↑
- Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995) ; Altmann-Wendling, <i>MondSymbolik – MondWissen</i>, II, 2018, p. 329, 700, 702, 716, Tf. VII b. Ces références s’attachent plus spécifiquement à la représentation du premier disque lunaire, seul accompagné d’une légende, que S. Aufrère met en lien avec le cycle de croissances du lin.↑
- Störk, dans <i>LÄ</i> IV, 1982, cols. 915-20.↑
- Aufrère, <i>Memnonia</i> 6 (1995), p. 116-17.↑
- Altmann-Wendling, <i>MondSymbolik – MondWissen</i>, II, 2018, p. 700 et 716.↑
- Pour une série d’exemples, se référer à Piankoff, <i>The Litany of Re</i>, 1964, il s’agit notamment des papyrus de Moutemouia (Londres, British Museum, EA 10006,2 p. 74, fig. 11 entre deux groupes de dix dieux), d’Amenmes (Londres, British Museum, EA 10011, Salt 696, p. 80, fig. 16 sur 28 divinités) et de Taoudjatrâ (Le Caire, Musée Égyptien, JE 34033, p. 93, fig. 31 sur 60 divinités). La figure du défunt est au contraire précédée par une divinité tournée vers elle dans les papyrus de Paser (Paris, BnF Manuscrits Égyptiens 158-61, p. 113, figs. 10-11, Paser est donc placé entre deux groupes de dix divinités) et d’Âhaneferamon/Pakharou (Le Caire, Musée Égyptien, New. No. 979, P. 29 bas 24, p. 68, figs. 12-13 sur 18 divinités).↑
- Sur ce motif, voir notamment Altmann-Wendling, dans Rickert et Schlosser (éd.), <i>Gestaltung, Funktion und Bedeutung antiker Treppenanlagen</i>, 2022 synthétisant les observations de Altmann-Wendling, <i>MondSymbolik – MondWissen</i>, II, 2018, p. 731-48.↑
- Voir ci-dessus la section « Manuscrits apparentés » concernant le scribe 3 et, pour d’autres parallèles à ce texte, Jamen, dans Albert et Lenzo (éd.), <i>Production et transmission des textes funéraires</i>, 2024, p. 76-78.↑
- Écrit <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/12/hiero_footnote.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy">. La lecture est suggérée par le parallèle avec l’inscription symétrique mais le signe est peu clair, il semble s’agir d’un 𓉲 O22, peut-être pour 𓉯 O20 qui peut avoir la valeur <named-content content-type="traslitterazione-unicode">šty.t</named-content> pour désigner le sanctuaire de Sokar (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> IV, p. 559,11-13) notamment dans l’écriture énigmatique du Nouvel Empire (Roberson, <i>Enigmatic Writing</i>, 2020, p. 138), l’association de la graphie à ce dieu renforce encore la portée funéraire de l’épithète. Brunner-Traut, <i>NAWG</i> 7 (1965). ↑
- Brunner-Traut, <i>NAWG 7</i> (1965).↑
- Seeber, <i>Untersuchungen zur Darstellung des Totengerichts im Alten Ägypten</i>, 1976, p. 97-98.↑
- <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> I, p. 188,13, p. 189,7 <i>; TLA</i>, lemma-no. 38040 (dernière consultation le 27/02/2019).↑
- « Bulletin » de <i>la bataille de Qadesh</i>, § 108, K<i>RI</i> II, p. 123.↑
- <i>LGG</i> IV, p. 705. Par exemple dans le pap. Anastasi II = BM EA 10243,4 col. 9, l. 6 : <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Jmn rḫ ꜥn, pꜣ sḏm n ꜥš n⸗f</named-content> « Amon qui sait se retourner (le compatissant), celui qui écoute celui qui l’implore ».↑
- Par exemple dans la tombe de Neferhotep (TT 50) : <named-content content-type="traslitterazione-unicode">n(n) wn jy.t ꜥnn </named-content> « Il est impossible de partir et de revenir », (Hari, <i>La tombe thébaine du père divin Neferhotep (TT 50)</i>, 1985, pl. XXVI, col. 24), dans le papyrus Harris 500, Londres, British Museum, EA 10060, col. 7, l. 2 <named-content content-type="traslitterazione-unicode">mk nn wn šm jw.t ꜥnw</named-content> « Vois, qui est parti n’est jamais revenu ! », dans la TT 283 de Ray, [<named-content content-type="traslitterazione-unicode">nn wn šm] jy ꜥn</named-content> « [il n’y a personne qui soit] parti et revenu », El-Noubi, <i>SAK</i> 25 (1998), p. 251-55, pl. 6, col. 3 ; ou encore dans la TT 106 du vizir Paser de Ramsès II, salle large, pilier F, face D, registre inférieur, l. 12, <named-content content-type="traslitterazione-unicode">n(n) wn šmw jy ꜥn</named-content> « Il n’y a personne qui soit parti et revenu », Lichtheim, <i>JNES</i> 4 (1945), pl. V, l. 12, K<i>RI</i> III, p. 8, l. 11. Je remercie Aymeric Henriques de m’avoir signalé ces références réunies dans le cadre de sa thèse de doctorat sur les chants du harpiste.↑
- Pour une série d’exemples, se référer à Piankoff, <i>The Litany of Re</i>, 1964. Dans le papyrus de Moutemouia (Londres, British Museum, EA 10006,2 p. 74, fig. 11) la défunte se retourne vers le dieu crocodilocéphale <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Nb-ꜥn</named-content> (Maître du retour) désigné comme maître de la justification (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">mꜣꜥ ḫrw</named-content>) par la légende qui l’accompagne et invoqué dans le texte qui précède la défunte à qui il est enjoint de donner sa voix (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḫrw</named-content>). Dans celui d’Amenmes (Londres, British Museum, EA 10011, Salt 696, p. 80, fig. 16) le défunt est désigné comme <named-content content-type="traslitterazione-unicode">mr-ꜥn</named-content> « celui qui aime/désire le retour ». Dans le papyrus de Paser (Paris, BnF Manuscrits Égyptiens 158-61, p. 113, figs. 10-11) le défunt est précédé par une formule dédiée à son ka (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">n kꜣ n</named-content>) et par le dieu <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Nb-ꜥn.w</named-content> « Maître des retours » qui se tourne vers lui. Dans le manuscrit d’Âhaneferamon/Pakharou (Le Caire, Musée Égyptien, New. No. 979, P. 29 bas 24, p. 68, figs. 12-13) le dieu tourné vers le défunt est accompagné de la légende <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Mr ꜥn d⸗f ḥr m ẖr(.t) hrw n(y.t) Wsjr jt-nṯr n(y) Jmn Pꜣ-ḫꜣrw mꜣꜥ ḫrw</named-content> « Celui qui aime le retour, il est attentif (lit. Donne le visage, autre jeu de mot sur la position du dieu) aux rations de l’Osiris du père divin d’Amon Pakharou juste de voix ».↑
- Turin, Museo Egizio, Cat. 1608 = CGT 50044, XIX<sup>ème</sup> dynastie, Deir el-Médineh, registre inférieur col. 10 ; <a href="https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_1608">https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_1608</a> (dernière consultation le 12/05/2025).↑
- Outre la mention <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Ḥtpy nty m jꜣ.t</named-content> « Apaisé qui est dans la butte » au-dessus du groupe inspiré par la Litanie du Soleil, la mention <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Ḥtpy nty m Dwꜣ.t</named-content> « Apaisé qui est dans la Douat » se retrouve sous la barque solaire inspirée par le LdM 136B, col. 2-3.↑
- Par exemple dans la KV 9 de Ramsès VI.↑
- Assmann, <i>Tod und Jenseits im alten Ägypten</i>, 2001, chap. 9.1 « Herausgehen am Tage – Vom Jenseits zum Diesseits: die „Umpolung“ des Totenglaubens im Neuen Reich », p. 285-99.↑
- Pour une synthèse critique sur la question des rapports entre Râ et Osiris, voir Smith, <i>Following Osiris</i>, 2017, p. 299-337 qui revient sur l’idée d’une union solaro-osirienne développée notamment par Darnell, <i>The Enigmatic Netherworld Books of the Solar-Osirian Unity</i>, 2004 mais aussi présente chez Niwiński, <i>JEOL</i> 30 (1987–1988), p. 89-106, et Piankoff et Rambova, <i>Mythological Papyri</i>, 1957, notamment p. 29-65. Pour M. Smith, Râ est le véritable souverain de la Douat et l’union des deux divinités est temporaire et laisse à chacune son indépendance.↑
- Niwiński, <i>Studies</i>, 1989, p. 219.↑
- Niwiński, <i>21st Dynasty Coffins from Thebes</i>, 1988, p. 83 ; Sousa, <i>Gleaming Coffins, I: The Sheltering Sky</i>, 2018, p. 55.↑
- Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXIᵉ au début de la XXIIᵉ dynastie : La collection du musée du Louvre</i>, 2024, p. 248.↑
- Par exemple sur la planche de momie de Khonsoumes, Nantes, Musée Dobrée, Inv. nᵒ 56-2874 et 56-2873.↑
- L’usage fréquent du classificateur <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/28.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> D54 dans le nom suggère plutôt une référence à la « course » <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥp.t</named-content> (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> III, p. 68,11-15) avec le signe <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/27.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> P8 utilisé comme répétiteur phonétique en référence au terme <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥp.t</named-content> « gouvernail » avec lequel joue cependant le texte de la planche.↑
- Niwiński, <i>21st Dynasty Coffins from Thebes</i>, 1988, p. 29.↑
- Postel, <i>BIFAO</i> 103 (2003).↑
- Par exemple sur la planche de momie de Soutymes, Paris, Louvre, N 2611 <named-content content-type="traslitterazione-unicode">hꜣy mw.t Nw.t pš.t ḏnḥ.wy⸗ṯ ḥr ḥr⸗j d⸗t wnn⸗j mj (J)ḫm.w-sk mj (J)ḫm.w-wrd</named-content> […] « Oh mère Nout, éploie tes ailes sur mon visage, fais que je sois comme les Étoiles Impérissables, comme les Étoiles Infatigables […] » à droite et <i>pd</i> <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Nw.t ꜥ.wy⸗s ḥr ḥr⸗j m rn⸗s pwy n(y) Pd-ꜥ.wy⸗s-dr-kkw-sꜥr-ḥḏḏ</named-content> (…) « Que Nout étende ses bras sur moi en ce sien nom de Celle qui étend ses bras, repousse les ténèbres, fais monter la lumière (…) » à gauche.↑
- Colonne de droite, pour une publication de cette inscription Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXIᵉ au début de la XXIIᵉ dynastie. La collection du musée du Louvre</i>, 2024, p. 244.↑
- Quelques parallèles dans les stèles de la première moitié du Deuxième Millénaire, incitent à « prendre la course/rame (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥp.t</named-content>) », usuellement avec le verbe <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḏsr</named-content> plutôt que <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ṯꜣj</named-content> dont la restitution a été proposé sur un passage lacunaire de la stèle de Pepou, Tjeni et Horaouib (Hildesheim 4589, Kubisch, <i>Lebensbilder</i>, 2008, p. 188 et 190) dans un contexte légèrement différent <named-content content-type="traslitterazione-unicode">[ṯꜣ]w⸗k ḥp.t <m> Mskt.t sqdd<⸗k> m Mꜥnḏ.t</named-content> « Puisses-tu [voyager] dans la barque Mesktet et naviguer dans la Mândjet ».↑
- Jéquier, <i>Les frises d’objets</i>, 1921, fig. 840, p. 328 renvoyant au cercueil extérieur de Sépi, Paris, Louvre, E 10779 A. <a href="https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010020141">https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010020141</a> (dernière consultation le 05/12/2024) où la représentation de la rame figure sur la paroi intérieure droite au niveau des pieds, près de représentations de sandales, ce qui accentue le lien thématique entre la rame <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥp.t</named-content> et la mobilité reflétée par la graphie <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/11/26-1.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥp.t</named-content> associant les signes de la rame <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/27.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> P8 et des jambes <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/28.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> D54.↑
- Voir plus haut, note 75.↑
- <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> III, p. 374,1, p. 375,4.↑
- Pour une synthèse récente sur les barques solaires, Kertmann, <i>Im Fahrwasser des Sonnengottes</i>, 2019, p. 245-52.↑
- Papyrus Ermitage Leningrad 1115, maintenant conservé à Moscou. L’analyse littéraire du texte est en cours par Andréas Stauder et a fait l’objet de ses séminaires de 2022–2024 à l’École Pratique des Hautes Études de Paris.↑
- <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> III, p. 230,1-2.↑
- Le <i>TLA</i> recense par exemple 46 attestations de <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḫꜣ-bꜣ⸗s</named-content> contre 3279 occurrences de <named-content content-type="traslitterazione-unicode">p.t</named-content> « ciel » et 262 attestations de <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥry.t</named-content> « cieux », <a href="https://thesaurus-linguae-aegyptiae.de/lemma/113850">https://thesaurus-linguae-aegyptiae.de/lemma/113850</a> (dernière consultation 13/11/2024).↑
- Il pourrait s’agir d’un <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/15-X1.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> X1 notant un <i>t</i> souvent présent dans le pronom suffixe de la troisième personne du singulier féminin <named-content content-type="traslitterazione-unicode">⸗s</named-content> à l’époque (Jansen-Winkeln, <i>Spätmittelägyptische Grammatik der Texte der 3. Zwischenzeit</i>, 1996, p. 132), cependant les signes <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/15-X1.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> X1 sont normalement verts plutôt que bleus dans ce texte.↑
- Pour un catalogue des graphies recensées se référer, outre à <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> III, p. 230,1-2, <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> III, p. 220, <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> III, p. 257, au projet VégA, <a href="https://app.vega-lexique.fr/?entries=w11111">https://app.vega-lexique.fr/?entries=w11111</a> (en ligne, dernière consultation le 13/11/2024).↑
- La fin de la colonne, détériorée, porte <named-content content-type="traslitterazione-unicode">šd⸗k mḏꜣ.t, sḫr⸗k</named-content> […] il pourrait donc plutôt s’agir d’une référence à un manuscrit rituel visant à repousser les adversaires : « puisses-tu lire le rouleau de papyrus pour repousser [tes ennemis] ».↑
- Pour une publication Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXI</i><sup>e</sup><i> au début de la XXII</i><sup>e</sup><i> dynastie. La collection du musée du Louvre</i>, 2024, p. 245-46.↑
- Le remploi de mobilier funéraire au sein d’une même famille semble admis : Bickel, dans Sousa <i>et al</i>. (éd.), <i>Bab el-Gasus in Context</i>, 2020. Les quelques motifs lunaires de l’ensemble de Seramon suggèrent que l’insistance sur un devenir luni-solaire pouvait se rencontrer dans les trousseaux funéraires des scribes royaux contemporains.↑
- De manière peut-être en partie comparable, l’ensemble funéraire de Tayouheryt fille de Tanytamon et Khonsoumes comporte un papyrus d’une structure complexe dont une section semble au nom d’une homonyme portant le titre de porte-étendard (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">ṯꜣy-sry.t</named-content>) et fille de Denergi (Leiden, Rijksmuseum van Oudheden, T3, AMS 40, les mentions du titre de porte-étendard se trouvent uniquement au recto des cadres 1-2 et au verso des cadres 1-4 sur 26 cadres). Cette structure pourrait suggérer un remploi du manuscrit avec ajout de textes spécifiques par une homonyme, peut-être issue de la même famille. Le cercueil interne de Tayouheryt (Berlin, ÄMS 28) est par ailleurs arrivé en Europe dans le cercueil externe de sa mère Tanytamon (Berlin, ÄMS 8) avec lequel il présente un programme iconotextuel analogue, ce qui pourrait éventuellement être l’indice d’un remploi avec adaptation du décor du cercueil interne à celui du cercueil remployé.↑
- Ragazzoli, <i>Scribes</i>, 2019, p. 28-29.↑
- Turin, Museo Egizio, Cat. 2237/03 = CGT 10103, <a href="https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_2237_03">https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_2237_03</a> (dernière consultation le 12/05/2025).↑
- Sur ces ensembles, Joubert, <i>BSFE</i> 212 (2025). Ces deux personnages sont en relation étroites et leurs cercueils ont été conçus sur de mêmes modèles, Joubert, <i>BIFAO</i> 123 (2023), p. 295-313.↑
- Soutymes : Paris, Louvre, N 2609-2611, cat. 2, p. 88-181 dans Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXIᵉ au début de la XXIIᵉ dynastie. La collection du musée du Louvre</i>, 2024 ; Seramon : Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, A.776-A.781.↑
- Paris, Louvre, E 17400, en dépôt au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, Gonzalez, « Le papyrus “mythologique” de Seramon », 2007, <a href="https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010003455">https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010003455</a> (dernière consultation le 08/04/2025).↑
- Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, A.779.↑
- Paris, Louvre, N 2611, cat. 2e dans Niwiński et Rigault-Déon, <i>Les cercueils égyptiens de la XXIᵉ au début de la XXIIᵉ dynastie. La collection du musée du Louvre</i>, 2024, p. 171 ; Joubert, <i>BIFAO</i> 123 (2023).↑
- Turin, Museo Egizio, Cat. 2237/03 = CGT 10103. L’inscription est difficilement lisible, d’autres lectures pourraient être proposées pour les deux premiers signes, notamment <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/6-N5.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy">𓏤 « Râ » ou encore <img src="https://rivista.museoegizio.it/wp-content/uploads/2025/10/33.jpg" class="_inline_graphic" loading="lazy"> « Khep (Celui qui passe) » dont la place au sein de la Litanie du Soleil confirme cependant le rôle solaire, <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Wb</named-content> III, p. 259,7, <i>LGG</i> V, p. 686.↑
- Sur la piété personnelle des scribes envers Thot, voir par exemple Ragazzoli, <i>Scribes</i>, 2019, p. 474-500.↑
- Sur le dieu solaire souverain de la Douat, Smith, <i>Following Osiris</i>, 2017, p. 299-337.↑
- Luzianovich, dans Bouhafs <i>et al.</i> (éd.), <i>Current Research in Egyptology 2022</i>, 2023, p. 245-46, sur cette statue (Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, 2293), The Epigraphic Survey, <i>The Tomb of Kheruef</i>, 1980, p. 20-21. Kawai, <i>JEH</i> 3/2 (2010), p. 280-81 considère qu’une statue d’Horemheb (New York, Metropolitan Museum of Art, 23.10.2, Winlock, <i>JEA</i> 10/1 [1924]) établit un parallèle entre son rôle par rapport au roi et celui du dieu lunaire Thot par rapport à Râ. Je remercie Baudouin Luzianovich pour ces références.↑
- Par exemple dans la scène de pesée du cœur sur le côté gauche du cercueil interne de Seramon (Besançon, MBAA, A.778) ou encore, sous la forme d’un babouin, devant la scène de pesée du cœur sur le flanc gauche du cercueil interne de Soutymes, Paris, Louvre, N 2610.↑
- Sur le complexe solaro-osirien, Smith, <i>Following Osiris</i>, 2017, p. 299-337.↑
- Je remercie Stéphane Polis pour cette suggestion, sur la piété personnelle des scribes envers Thot, voir par exemple Ragazzoli, <i>Scribes</i>, 2019, p. 474-500.↑


