Abstract
The dating of the monumental tombs at Qaw el-Kebir has long constituted an anomaly in the reconstruction of the historical framework of the provinces in the Middle Kingdom. These large funerary complexes have often been attributed to the reigns of Senusret III and Amenemhat III, which would have provided evidence of a particularly important demonstration of provincial power precisely at a time when such monuments stopped being built elsewhere in Egypt. This paper offers some reflections on the sculptural material uncovered at the site and argues that the presence of late Middle Kingdom statues has misled scholars regarding the dating of these tombs. Actually, the construction of these buildings does not date to the end of Dynasty 12, but to its first half (1950-1850 BC), a time when nomarchs’ displays of power was at its peak. The successors of the owners of these tombs then continued to enrich the former nomarchs’ funerary complexes by placing their own statues there, for several generations. This practice of reusing (or rather continuing to use) funerary monuments, linked to a cult of ancestors and deified dignitaries, far from being atypical, is well attested in the Middle Kingdom.
Loin d’être une question de détail, la datation précise d’une pièce par son style peut renouveler la vision du contexte dont l’objet est issu, apporter une meilleure compréhension de la chronologie, des usages, des pratiques cultuelles ou sociétales au cours des différentes phases de l’histoire que le monument a traversées. S’égarer, en revanche, dans la datation, l’identification ou l’interprétation d’une statue, d’un relief, d’une peinture ou de toute autre œuvre peut avoir un impact sur notre perception de l’occupation du site et en fausser la reconstitution.
Le cas de Qaou el-Kebir est représentatif à cet égard2. Les fragments de statues et de reliefs qui en proviennent, dont la plupart sont aujourd’hui au Museo Egizio de Turin, ont fait l’objet de diverses datations, ce qui a longtemps conduit à penser que les trois grands hypogées qui dominent sa nécropole datent de la fin de la XIIe dynastie, jusqu’au règne d’Amenemhat III, c’est-à-dire d’une période où l’on ne trouve plus aucune trace de tels monuments ailleurs en Égypte. Ce site aurait donc constitué, en quelque sorte, une anomalie. La datation de certains de ces fragments doit cependant être corrigée ; le contexte archéologique est également à préciser, car plusieurs statues mises au jour sur le site datent en effet de la fin du Moyen Empire, mais ont été déposées à une époque postérieure à la construction des grandes tombes. Elles ne contredisent donc pas la reconstitution historique permise par l’étude des autres nécropoles de Moyenne Égypte. Ainsi que d’autres chercheurs l’ont proposé précédemment, il apparaît désormais évident que les trois grands complexes funéraires de Qaou el-Kebir datent bien de la première moitié et du milieu de la XIIe dynastie ; l’étude stylistique des fragments statuaires représentant leurs propriétaires suggère même qu’ils ne sont pas postérieurs au règne de Sésostris II.
Les trois gouverneurs en question sont en revanche devenus des sortes de « saints » ou de divinités locales au cours de la deuxième moitié du Moyen Empire et leurs tombes, entretenues comme des sanctuaires, ont continué d’être visitées. Au cours des décennies qui ont suivi la disparition de Ouahka II, les dignitaires locaux semblent avoir continué de se faire enterrer dans des puits creusés dans les cours des trois complexes, ainsi qu’à orner ces lieux de culte de nouvelles statues.
1. L’architecture funéraire au service des nomarques au Moyen Empire
L’étendue et la nature exacte du pouvoir des chefs de province au cours du Moyen Empire ne sont pas des plus faciles à évaluer, car les sources dont nous disposons sont très inégales et proviennent surtout de Moyenne Égypte3. Les cas documentés montrent le nomarque comme un personnage central dans sa province, délégué du souverain et administrant son nome comme le roi gouverne le pays, et directement sous la tutelle de celui-ci.
Durant l’Ancien Empire et la première moitié du Moyen Empire, la charge de nomarque4, représentant du roi, semble être héréditaire et de véritables dynasties locales se maintiennent à la tête des mêmes provinces pendant plusieurs générations, voire plusieurs siècles. Les imposantes tombes rupestres richement ornées des montagnes de Qubbet el-Hawa, Meir, Beni Hassan et el-Bersha témoignent encore aujourd’hui des moyens à disposition des nomarques de ces régions dans la première moitié de la XIIe dynastie. Ailleurs en Égypte, cependant, l’absence de tels monuments nous prive d’informations sur les fonctions et le degré d’importance des nomarques.
Les hypogées qui nous sont parvenus suivent généralement un plan assez similaire, avec une façade taillée dans la falaise, parfois dotée d’un portique menant à la chapelle proprement dite, constituée d’une pièce rectangulaire pouvant être précédée d’une antichambre. Dans l’axe de l’entrée, une niche ou même une chambre sont souvent creusées dans le mur du fond pour accueillir la statue du propriétaire du tombeau, point de mire de toute personne pénétrant dans la chapelle (Fig. 1). Les murs d’une chapelle peuvent comporter plusieurs niches, probablement pour abriter diverses statues du propriétaire de la tombe, qui peut être représenté avec sa famille par un groupe statuaire, comme dans le cas du gouverneur Oukhhotep IV à Meir. La chapelle funéraire de ce dernier comprend quatre niches creusées dans la roche5 : une grande dans l’axe de l’entrée, vraisemblablement destinée à une statue grandeur nature aujourd’hui perdue, et trois petites sur les côtés, qui accueillaient des sculptures de dimensions plus modestes, dont deux nous sont probablement parvenues, des groupes statuaires représentant le gouverneur accompagné de deux de ses épouses et de sa fille (Boston 1973.87 et Le Caire CG 459)6. Sur les murs peints de la chapelle, Oukhhotep montre fièrement qu’il a été marié à plusieurs femmes. On ignore si toutes ces femmes sont mortes jeunes et si elles ont été épousées successivement ou s’il s’agit
Plan et section de la chapelle funéraire du gouverneur Oukhotep IV, Meir (C 1). Dessin de l’auteur, d’après Blackman et Apted, The Rock Tombs of Meir VI, 1953, pl. 4.
Tout, dans l’architecture monumentale de ces chapelles comme dans l’iconographie de leur programme décoratif, est employé pour présenter le nomarque comme un personnage prédominant. Comme dans le décor funéraire des tombes privées de l’Ancien Empire, le roi est absent des scènes ; le rôle central est joué par le nomarque, qui, en tant que son représentant, est montré agissant presque comme un substitut du souverain dans sa province. Sur les murs richement peints ou parfois même sculptés, le nomarque est magnifié, représenté de grande taille, portant parfois même des attributs royaux, recevant des offrandes, dirigeant des travaux ou jouant le rôle central dans les scènes traditionnelles de pêche et de chasse dans les marais7.
La chapelle funéraire de Djehoutyhotep II à el-Bersha est particulièrement représentative de cette amplification de la centralité de la figure du dirigeant provincial. Sur le mur occidental, une scène souvent reproduite dans les livres d’art égyptien représente le transport d’une statue colossale à l’effigie du gouverneur depuis la carrière de Hatnoub jusqu’à la vallée du Nil (Fig. 2). Les textes accompagnant la scène nous apprennent que Djehoutyhotep a exploité les carrières de Hatnoub au nom du roi Sésostris III, opération qui lui aurait permis de s’attirer les faveurs du souverain. Ces mêmes textes décrivent la statue comme un colosse en calcite-albâtre de 13 coudées de haut, soit près de 7 mètres. Les textes précisent à plusieurs reprises qu’il s’agit d’une récompense royale et décrivent la joie ressentie par les habitants du nome lors du spectacle de l’arrivée de la statue de Djehoutyhotep8. Ainsi que l’ont souligné Luc Delvaux et Gabriele Pieke, cette scène constitue probablement l’un de ces cas où il convient de garder une distance raisonnable avec la scène comme avec le texte qui l’accompagne, qui nécessitent tous deux une interprétation plutôt qu’une lecture littérale9. En effet, si l’événement glorifié du transport et de l’installation d’une statue du gouverneur a dû avoir lieu, et s’il est vraisemblable également que cette statue ait été de grand format, puisque la scène, inhabituelle, insiste sur l’exceptionnalité de sa taille,
Transport de la statue du gouverneur Djehoutyhotep, peinte sur le mur nord de la chapelle funéraire. D’après Newberry, El Bersheh I, 1894, pl. 15.
D’après ce qu’on peut tirer de l’étude de ces nécropoles provinciales, au moins en Haute et Moyenne Égypte, les nomarques de la première moitié de la XIIe dynastie avaient donc la possibilité (c’est-à-dire à la fois la permission et les moyens matériels) de réaliser des chapelles funéraires monumentales, richement décorées de peintures, de reliefs et de statues, qui les présentaient comme des princes à part entière, des représentants, presque des petits « clones » du roi dans les provinces. Il ne faut pas nécessairement y voir une forme d’usurpation du pouvoir royal, mais plutôt un dédoublement de la personne du roi, au sein des provinces (du moins, d’après les sources à notre disposition dans les provinces documentées).
Cette situation semble changer à l’époque de Sésostris III, à la charnière entre la première moitié du Moyen Empire et le « Moyen Empire tardif ».
2. Le cas de Qaou el-Kebir est-il une exception ?
Un site a longtemps semblé contredire ce tableau d’un changement des pratiques sous Sésostris III et de la disparition des grands hypogées : Qaou el-Kebir, à quelque 150 km au sud d’el-Bersha, 100 km au sud de Beni Hassan et de Meir. La nécropole de Qaou el-Kebir comporte plusieurs tombes des XIIe et XIIIe dynasties, dominées par trois complexes funéraires monumentaux – les plus grands monuments non royaux connus du Moyen Empire, composés d’une série de portiques, cours, portails et chaussées montantes en briques crues menant aux hypogées taillés dans la falaise de la rive orientale du Nil (Figs. 3-5). Malgré la dégradation du site, les trois tombes ont livré un riche matériel, principalement composé de centaines de fragments de bas-reliefs et de statues, beaucoup d’entre eux conservés au Museo Egizio de Turin14 et au Petrie Museum de Londres. Les fragments inscrits ont permis aux archéologues d’identifier les propriétaires (principaux) des trois grands complexes : Ouahka (Ier), fils de Nakhti (tombe n° 7),
L’ordre de succession de ces trois dignitaires et donc de la construction des trois complexes funéraires a été à plusieurs reprises l’objet de discussions15. La reconstitution de leur généalogie est rendue complexe par l’emploi récurrent des mêmes noms au sein de la famille, sur plusieurs générations16. Aucun nom royal n’a été retrouvé parmi les fragments inscrits mis au jour17.
Plan de la nécropole de Qaou el-Kebir. D’après Steckeweh et Steindorff, Die Fürstengräber von Qâw, 1936, pl. 7.
Terrasses de la chapelle funéraire de Ouahka II. Photographie tirée des archives d’E. Schiaparelli / Museo Egizio.
Reconstitution de la nécropole de Qaou el-Kebir. Dessin : auteur, d’après la reconstitution 3D disponible sur le site de l’University College, London (www.ucl.ac.uk/museums-static/digitalegypt/3d/pictures/qau3.jpg).
Les trois monuments ont longtemps été datés de la fin de la XIIe dynastie par les chercheurs, principalement à cause de deux objets :
– Une statue assise de grand format d’un gouverneur nommé Ouahka, fils de Néferhotep, trouvée dans un puits funéraire de la tombe n° 7 (Turin S. 4265). Des critères stylistiques (qui méritent d’être reconsidérés) ont conduit à la dater du règne de Sésostris III.
– Une stèle sans provenance, représentant un gouverneur nommé Ouahka, fils de Nakht, dans l’acte de vénération du cartouche du roi Amenemhat III (Fig. 7 ; Stockholm NME 15/MM 3200418). On a voulu y voir le propriétaire de la tombe n° 7.
Cependant, aucune de ces deux pièces ne représente un des commanditaires des trois complexes monumentaux de Qaou el-Kebir. Elles leur sont postérieures de plusieurs générations. Ces trois immenses édifices cultuels, d’apparence quasi royale, répondent davantage aux critères que l’on retrouve dans la première moitié de la XIIe dynastie, et, par leur typologie même, il est très improbable qu’il faille les dater des règnes postérieurs à celui de Sésostris II. Le style des statues des trois propriétaires des tombes confirme ce terminus ante quem.
Les premières fouilles du site de Qaou el-Kebir furent dirigées en 1905-1906 par Ernesto Schiaparelli, alors directeur du Museo Egizio de Turin, et par son assistant Francesco Ballerini. Le produit de ces fouilles entra dans les collections piémontaises.
En 1912-1914, l’équipe d’Ernst von Sieglin mena de nouvelles expéditions, publiées en 1936 par Georg Steindorff et Hans Steckeweh). Le matériel mis au jour fut principalement envoyé à Leipzig ; la Deuxième Guerre Mondiale en fit disparaître une partie.
Les dernières campagnes de fouille se tinrent en 1923-1924 et furent publiées en 1930 par Petrie. Plusieurs des fragments mis au jour gagnèrent le Royaume-Uni.
Le contexte de découverte des nombreux fragments de statues et de reliefs a été hélas peu documenté, ce qui a entraîné de nombreuses confusions dans l’attribution des pièces à un monument ou à un autre, mais les travaux d’Elisa Fiore Marochetti basés sur le matériel turinois ont permis de remettre de l’ordre dans le dossier et dans sa chronologie et de réattribuer à chacune des trois tombes une grande partie des 2400 fragments conservés au Museo Egizio19.
2.1. La tombe de Ouahka (Ier), fils de Nakht(i) (tombe n° 7)
La plus septentrionale des trois tombes (qui est aussi la plus modeste en taille) est celle d’un certain Ouahka, fils de Nakht20. À cause de l’existence de la stèle de Stockholm (Fig. 7), sur laquelle un dignitaire répondant à ce nom est représenté dans l’acte d’adoration face au cartouche d’Amenemhat III, il a été considéré que cette tombe devait dater du règne de ce dernier. Cependant, le nom de Ouahka est porté par de nombreux individus à Qaou el-Kebir21 ; quant au nom de sa mère, Nakht, il est l’un des plus couramment utilisés au Moyen Empire, pour chacun des deux sexes22. Étant donné la pratique fréquente de donner le même nom à plusieurs membres d’une même famille (parfois même pour des frères et sœurs), il n’est pas improbable que l’on puisse retrouver de parfaits homonymes à différentes générations. C’est probablement le cas ici, car le matériel découvert dans cette tombe n° 7 ne date pas de la fin mais bien du début de la XIIe dynastie. Les fragments de visage en calcaire (Turin S. 4252 et 4253, Fig. 6) et de la statue assise encore in situ (étonnamment placée derrière la rampe taillée dans la roche, qui mène de la terrasse inférieure à la supérieure), très abîmés, ne fournissent pas de critères de datation très précis23. Cependant, la niche principale taillée dans la roche dans l’axe de l’entrée abritait un fragment de trône en granodiorite, fragment d’une statue grandeur nature,
Fragment d’une des statues trouvées dans la tombe de Ouahka Ier (Turin S. 4253). Photo : auteur.
Stèle d’un certain Ouahka, fils de Nakht, de la fin de la XIIe ou du début de la XIIIe dynastie (Stockholm NME 15/MM 32004). Photo : auteur.
2.2. La tombe d’Ibou, fils de Hetepouy (tombe n° 8)
La tombe d’Ibou, construite au sud de celle de Ouahka, fils de Nakht, lui ressemble beaucoup, tant par son architecture que par ses dimensions. Elle contenait un large sarcophage en calcaire (Turin S. 4264/1) portant le nom et la titulature du nomarque, dont la forme et la décoration en « façade de palais » rappellent les cercueils en bois du milieu de la XIIe dynastie27. L’analyse des archives de Schiaparelli réalisée par Elisa Fiore Marochetti a permis d’attribuer à ce monument bon nombre de fragments de statues, de reliefs et d’éléments architecturaux en calcaire28.
D’après leur style, les têtes des statues (Turin S. 4410-4414, Figs. 8-10) sont à dater des environs du règne d’Amenemhat II29: on y reconnaît le visage carré, les joues pleines, la bouche large aux formes simplifiées, les lèvres au contour géométrisé, les yeux grands ouverts et les sourcils représentés par un épais trait de fard30. Une caractéristique du règne d’Amenemhat II est précisément cette combinaison de monumentalité et de soin particulier pour le rendu des détails (stries des perruques pour un particulier, rayures du némès pour une statue royale ou poils de la crinière pour un sphinx, perles des parures, plis et ornements des vêtements…)31.
Tête d’une statue d’Ibou, reconstituée à partir de plusieurs fragments (Turin S. 4410). Photo : Pino Dell’Aquila / Museo Egizio.
Visages des statues d’Ibou (Turin S. 4411-4414). Photos : Pino et Nicola Dell’Aquila / Museo Egizio.
Partie latérale d’une des statues d’Ibou (Turin S. 4427). Photo : Museo Egizio.
Les visages des statues trouvées en fragments dans la tombe d’Ibou présentent un trou percé sous
Malgré leur état très fragmentaire, il est possible de reconstituer l’aspect de ces statues de grand format à l’effigie du nomarque : il est représenté assis, adossé à un large panneau dorsal et enveloppé dans un manteau, coiffé d’une perruque ondulée qui lui arrive aux épaules, les mains portées à la poitrine (Fig. 12). La minutie du rendu de la frange du manteau, des perles tubulaires composant les colliers, des striations et des ondulations de la perruque, l’aspect massif des proportions du corps, ainsi que la similarité des traits du visage avec les portraits du roi Amenemhat II permettent de penser que ces statues aient été réalisées soit par des sculpteurs formés dans les ateliers royaux, soit par des artistes « prêtés » ou envoyés par le roi lui-même34.
L’emplacement original de ces statues au sein de la tombe n’est pas connu. Cependant, comme l’a proposé Fiore Marochetti, en raison de leur nombre (au moins quatre, peut-être six), nous pouvons suggérer qu’elles aient été placées dans les portiques, semblables à celles de la tombe de Ouadj, à Kôm Khelua, dans le Fayoum, datée de la première moitié de la
Barbe d’une des statues d’Ibou ou Ouahka II (Turin P. 2059). Photo : auteur.
Reconstitution de l’apparence d’une des statues assises d’Ibou (Turin S. 4410). Dessin : auteur.
Parmi les fragments trouvés lors des fouilles de Schiaparelli, on peut reconstituer une seconde série de statues en calcaire, de forme similaire mais dotées de perruques et d’ornements plus élaborés (Figs. 13-15)36. Il semble s’agir de sortes de répliques, plus raffinées encore, de la série de statues précédente. La perruque se termine non plus par une simple ligne horizontale au-dessus des épaules, mais par plusieurs rangs serrés de mèches tubulaires frisées. Les colliers diffèrent aussi légèrement : ils sont composés de perles plus épaisses et leur rang inférieur de perles en forme de gouttelettes. On ignore hélas la provenance précise de cette seconde série de statues assises, datable également du milieu de la XIIe dynastie d’après son style. D’après les documents à notre disposition, les fragments proviendraient soit de la tombe d’Ibou, soit de celle de Ouahka II. Il en est de même pour les morceaux de statues debout, légèrement plus petites que nature, qui représentent le nomarque enveloppé dans un manteau et portant une perruque tripartite (Figs. 16-18)37.
Fragment de perruque élaborée d’une statue d’Ibou ou Ouahka II (Turin P. 2422+2433). Photo : auteur.
Fragment de perruque élaborée d’une statue d’Ibou ou Ouahka II (Turin P. 2600). Photo : auteur.
Épaule et fragment de perruque d’une statue d’Ibou ou Ouahka II (Turin P. 2408). Photo : auteur.
Fragment de poitrine et de col d’une statue d’Ibou ou Ouahka II (Turin P. 2390 + 2355 + 2083). Photo : auteur.
Fragment de perruque tripartite, provenant d’une statue debout d’Ibou ou Ouahka II (Turin P. 5552). Photo : auteur.
2.2. La tombe de Ouahka (II), fils d’Hétépouy (tombe n° 18)
Le troisième monument funéraire, plus au sud, est considérablement plus large. Une longue chaussée montante formant un angle conduit du portail ou « temple bas » à la chapelle funéraire, composée de plusieurs terrasses, d’un péristyle et d’un portique menant à l’hypogée38. Les fragments inscrits trouvés parmi les ruines de la chapelle permettent de l’attribuer à un autre Ouahka, fils d’Hétépouy. Le matronyme, identique à celui d’Ibou, suggère que nous ayons affaire à deux frères – bien qu’on ne puisse exclure un autre cas d’homonymie au sein de la famille. L’architecture de la superstructure du tombeau consiste en une monumentale succession de terrasses, cours et portiques, en partie taillée dans la roche de la falaise et en partie édifiée en briques crues, tandis que la chapelle proprement dite est entièrement taillée dans la montagne. Les plafonds étaient peints et les murs au moins partiellement couverts de bas-reliefs peints. L’iconographie des fragments retrouvés reproduit le répertoire des grandes chapelles funéraires du milieu de la XIIe dynastie découvertes sur d’autres sites de Moyenne Égypte : scènes d’offrande, cortèges de porteurs, scènes de course ou de danse, ainsi que des fragments qui semblent provenir d’une scène de chasse et pêche39.
Les fragments d’une statue colossale en granodiorite
Reconstitution de l’apparence d’une des statues debout d’Ibou ou Ouahka II (Turin S. 4421/1 + 4415 + 4416 + P. 2399). Dessin : auteur, d’après Fiore Marochetti, dans Hudáková et al., Change and Innovation, 2016, pl. 12, fig. 21.
Épaule du colosse de la niche centrale de la chapelle funéraire de Ouahka II (Turin S. 4269.04). Photo : Museo Egizio.
Plusieurs autres fragments de statues grandeur nature en granodiorite ont été retrouvés dans la tombe, dont une barbe cérémonielle exceptionnellement longue (Turin S. 4270, Fig. 20) et la partie médiane d’une statue debout montrant le dignitaire vêtu d’un pagne plissé de type shendjyt (S. 426742, Fig. 21).
Plusieurs fragments de têtes en granodiorite43 et en calcaire44, trouvés dans la tombe de Ouahka II présentent le style caractéristique du milieu de la XIIe dynastie, autour des règnes d’Amenemhat II et Sésostris II45 (Figs. 22-26), c’est-à-dire précisément de l’époque dont datent les monuments les plus vastes et les plus richement décorés dans les autres provinces, à Beni Hassan, Meir, el-Bersha et Éléphantine.
Barbe d’une statue en granodiorite trouvée dans la chapelle funéraire de Ouahka II (Turin S. 4270.10). Photo : auteur.
Pagne shendjyt d’une statue d’un gouverneur du nom de Ouahka, trouvée dans la chapelle funéraire de Ouahka II (Turin S. 4267). Photo : auteur.
Tête d’une statue en granodiorite provenant de la chapelle funéraire de Ouahka II (Turin P. 3604). Photo : auteur.
Tête de statue en granodiorite de la chapelle funéraire de Ouahka II (Turin S. 4269). Photos : auteur.
Épaule d’une statue en granodiorite trouvée dans la chapelle funéraire de Ouahka II (Turin S. 4270/11). Photo : auteur.
Reconstitution de la tête d’une statue en calcaire de Ouahka II (Turin P. 2058+2061+2066). Photos : auteur.
Torse d’une statue en calcaire trouvée dans la chapelle funéraire de Ouahka II (Turin S. 4268). Photo : auteur.
Les tombeaux d’Ibou et de Ouahka II présentent ainsi toutes les caractéristiques des monuments funéraires des règnes du milieu de la XIIe dynastie, autrement dit de l’« âge d’or » de l’expression du pouvoir des nomarques dans les provinces.
Qaou el-Kebir ne constitue donc pas une singularité, mais renforce au contraire le modèle livré par les autres nécropoles provinciales du Moyen Empire. Les trois complexes monumentaux et richement décorés montrent les nomarques dans toute leur majesté, empruntant au roi, dont ils sont les représentants locaux, des éléments de son apparence. C’est ainsi qu’ils se font représenter par des statues de grand format dotées d’amples perruques, montrant clairement qu’il s’agit de personnes privées, mais portant soit un pagne de type shendjyt, soit un long manteau pour des statues dont l’allure et la posture pleine de dignité ne sont pas sans rappeler les représentations jubilaires du souverain.
3. Trois nomarques, leurs descendants et le culte des ancêtres
Si les trois tombes monumentales datent selon toute vraisemblance du milieu plutôt que de la fin de la XIIe
Le fragment de tête de Turin S. 4450 (Fig. 27), par exemple, appartenait à une statue en calcaire qui imitait clairement les représentations d’Ibou et de Ouahka II, avec une ample perruque ondulée et élaborée, mais la qualité en est beaucoup plus pauvre et ne répond guère au haut degré de raffinement des statues précédentes.
Fragment de statue en calcaire trouvé dans la chapelle funéraire de Ouahka II, probablement fin XIIe dynastie (Turin S. 4450). Photo : auteur.
La statue grandeur nature en calcaire du député (
Statue en calcaire du député Nakhti trouvée à Qaou el-Kebir (Le Caire TR 23/3/25/3). Photos : auteur.
Parmi les statues trouvées dans la tombe de Ouahka II et appartenant à d’autres personnages, on relève aussi la figure assise d’un trésorier (
Statue du trésorier Ouahka, fils de Mouty, dédiée au gouverneur Ibou divinisé (Turin S. 4281). Granodiorite. Photos : auteur.
Statue du gardien Ouahka-herib, fils de Tjetjetet, dédiée au gouverneur Ouahka II (Turin S. 4280). Photos : auteur.
C’est peut-être pour accompagner une de ces inhumations tardives que la statue S. 4265 (Fig. 31) a été installée dans le complexe de Ouahka Ier (tombe n° 7). Elle a été retrouvée brisée en deux dans un des puits funéraires. Il s’agit d’une statue assise de grand format pour un particulier (un peu plus grande que nature), sculptée dans une variété de calcaire induré, inscrite au nom d’un gouverneur Ouahka, fils de Néferhotep50. Le calcaire jaune aux reflets gras dans lequel elle a été sculptée est le même que celui de la statue de Nakhti (Le Caire TR 23/3/25/3) et de la tête de Turin S. 4450 mentionné ci-dessus ; il diffère, en revanche, du beau calcaire blanc employé pour les statues de Ouahka Ier, Ibou et Ouahka II. Cette statue a contribué à la confusion au sujet de la datation des hypogées, en raison de son style qui appartient clairement à la fin du Moyen Empire. Ingrid Melandri l’a datée du règne de Sésostris III en raison de son visage à l’expression sévère51. En réalité, il faut la dater de bien plus tard encore. L’apparence austère du visage est principalement due aux coups qui y ont été portés, mais il ne porte en fait aucune des marques caractéristiques que l’on retrouve sur les portraits de Sésostris III. Un examen rapproché du visage révèle les commissures des lèvres, relevées pour former le « sourire » propre aux statues de la XIIIe dynastie, datation confirmée par la forme des yeux en amande et la coiffure lisse (alors qu’elle est invariablement striée dans la deuxième moitié de la XIIe dynastie)52 (Fig. 31d).
Statue du gouverneur Ouahka (III ?), fils de Neferhotep (Turin S. 4265). Photos : Pino et Nicola Dell’Aquila / Museo Egizio. Dessins : auteur.
Ainsi que l’ont proposé J. Siesse et A. Ilin-Tomich, il est probable que ce Ouahka, fils de Néferhotep, soit aussi le propriétaire de la stèle de Turin Cat. 1547 (Fig. 32), datée de la fin de la XIIe ou du début de la XIIIe dynastie sur la base de critères iconographiques et épigraphiques53. Le gouverneur représenté par la statue de Turin S. 4265 serait donc un lointain successeur, peut-être un descendant, du premier propriétaire du complexe funéraire dans lequel elle a été trouvée.
Malgré les dommages qu’elle a subis, il est manifeste que la statue était d’une meilleure qualité d’exécution que la statue du député Nakhti (Le Caire TR 23/3/25/3, Fig. 28). La similitude avec les statues royales du début de la XIIIe dynastie permet de suggérer que, comme on l’a observé pour les statues d’Ibou et de Ouahka II, ce gouverneur de Qaou
Près d’un siècle sépare le nomarque Ouahka Ier de ce gouverneur Ouahka (III ?). Cette statue a-t-elle été installée dans le tombeau-sanctuaire en hommage à son ancêtre « sanctifié », selon une coutume largement attestée au Moyen Empire, ou le nouveau gouverneur s’est-il également réapproprié le complexe en y ajoutant sa propre sépulture ? Un fragment de cercueil en bois anthropoïde trouvé dans un des puits funéraires du complexe funéraire (Turin S. 4309, Fig. 33), sur lequel on reconnaît les traits caractéristiques de la fin du Moyen Empire, plaide en faveur de cette hypothèse.
Stèle du gouverneur Ouahka (III ?), fils de Neferhotep (Turin C. 1547). Photo : Museo Egizio.
Fragment de cercueil en bois trouvé dans un puits du complexe funéraire de Ouahka II (Turin S. 4309). Photo : auteur.
Ainsi que l’a observé E. Ciampini, le culte rendu aux gouverneurs défunts semble avoir constitué une part importante des activités religieuses à Qaou el-Kebir, comme dans d’autres régions d’Égypte au cours du Moyen Empire56. En témoigne une table d’offrande placée dans le complexe funéraire de Ouahka II par un de ses successeurs, un gouverneur du nom de Nemtynakht57. La pratique d’installer des stèles et des statues dans les monuments dédiés à d’anciens souverains ou dignitaires de l’Ancien ou du début du Moyen Empire est une caractéristique des pratiques cultuelles du Moyen Empire. Elle se manifeste dans la nécropole memphite (dans les temples funéraires royaux des Ve et VIe dynasties), à Abydos (dans le « Middle Cemetery »), à Thèbes (dans le temple funéraire de Montouhotep II), à Edfou (dans le mastaba d’Isi) ou encore à Éléphantine (dans le sanctuaire d’Héqaib, autour duquel des chapelles-naoi ont été construites pour plusieurs dignitaires jusqu’à la fin de la XIIIe dynastie). Ces différents sites ont livré de nombreux monuments privés
4281 :
Une offrande que le roi donne au gouverneur Ibou, de sorte qu’il donne (…)
4280 :
Une offrande que le roi donne à Ptah-Sokar-Osiris et au gouverneur Ouahka, pour le « suivant » Ouahka-herib, justifié (…)
Loin de constituer une exception, le site de Qaou el-Kebir est donc une bonne illustration de la situation dans les provinces, lors de la transition entre le « Moyen Moyen Empire » et le « Moyen Empire tardif », au cours des règnes de Sésostris II et III, avec un arrêt relativement soudain de la construction de grands complexes funéraires pour les gouverneurs de province, que les raisons en aient été politiques ou économiques, ou qu’elles traduisent un changement dans l’idéologie du pouvoir et des pratiques cultuelles. C’est justement l’époque à laquelle l’on observe un développement sans précédent des stèles privées et de statues de petit format, pour lesquels on peut détecter à la fois une production dépendant du pouvoir royal (qui pouvait être itinérante) et le développement d’ateliers locaux. Ces monuments privés étaient installés soit dans les nombreuses petites chapelles en briques crues dans les nécropoles, soit sur des lieux de culte tels que la Terrasse du Grand Dieu à Abydos, soit encore dans des édifices préexistants, complexes funéraires royaux ou privés en quelque sorte réactivés et transformés en sanctuaires dédiés à des rois ou à des dignitaires divinisés59.
C’est ainsi qu’à Qaou el-Kebir, les tombes monumentales de la première moitié de la XIIe dynastie ne furent pas abandonnées : les activités s’y poursuivirent et de nouvelles inhumations y prirent place, soit dans de nouveaux puits funéraires, soit dans d’anciens réoccupés. Tables d’offrandes, stèles et statues continuèrent d’y être installées. Les trois tombes restèrent certainement un point focal non seulement dans le paysage, dominant la ville et sa région du haut de leur falaise, mais probablement aussi dans le calendrier religieux, en tant que véritables temples abritant le culte des dieux-saints locaux.
4. La destruction des tombes et des statues
Les trois grands complexes de Qaou el-Kebir ont été retrouvés dans un état de dégradation particulièrement avancé. Les reliefs, les éléments architecturaux et toutes les statues avaient été détruits, suivant un processus très systématique. Les nombreuses grandes statues des propriétaires originaux des trois complexes, Ouahka Ier, Ibou et Ouahka II, ont été retrouvées réduites à l’état de fragments, souvent très petits. Seules deux statues, en calcaire plus dur, celles de Ouahka (III ?) fils de Néferhotep (Turin S. 4265, Fig. 31a-c) et celle du député Nakhti (Le Caire TR 23.3.25.3, Fig. 28) nous sont parvenues en meilleur état, mais toutes deux étaient également lourdement défigurées et celle de Ouahka avait même été brisée en deux au niveau de la taille avant d’être jetée dans un puits. Toutes les statues ont eu le nez fracassé et, dans le cas de Ouahka (III ?) fils de Néferhotep, la barbe avait été non seulement ciblée, mais même littéralement martelée et entièrement retirée60.
Comme dans beaucoup d’autres cas, il est difficile de fournir une date à cette (ou ces) campagne(s) de destruction méthodique. Le contexte archéologique dans lequel les centaines de fragments ont été découverts est perdu et il n’existe aucune documentation sur la céramique qui pouvait se trouver dans les mêmes couches stratigraphiques et les dater.
Faut-il émettre l’hypothèse d’un épisode de destruction violente visant à éradiquer la mémoire des nomarques de Qaou el-Kebir et de leurs rejetons, ou à compromettre leur survie dans l’au-delà61 ? On sait peu de choses sur les événements qui se sont déroulés au cours de la XIIIe dynastie, surtout dans les provinces. Il est possible qu’il y ait eu des troubles et des rivalités entre les grandes familles à la tête du pays, ce qui pourrait expliquer la succession rapide des rois à cette époque ; cependant, nous ne possédons pas d’arguments solides en faveur d’une
Les statues de Ouahka (III) et du député Nakhti montrent que les complexes funéraires étaient encore debout et fréquentés au cours de la XIIIe dynastie, c’est-à-dire bien après les changements qui ont eu lieu sous Sésostris II et III. Par ailleurs, aucun des noms préservés sur les fragments mis au jour à Qaou el-Kebir ne présente de traces de martelage. Si la destruction des monuments et des statues des gouverneurs semble bien avoir été une entreprise minutieuse et de grande envergure, rien n’indique qu’elle visait les individus eux-mêmes. La nécropole a été réoccupée à grande échelle au cours du Ier millénaire avant J.-C. et à l’époque romaine et de nombreuses tombes ont été creusées dans ce qui restait des monuments antiques et de leurs chaussées62. Petrie mentionne même que « [t]his region had in Roman times been made into a crematorium, proving a very strong western influence of settlers here63. »
Ce démantèlement général des anciens monuments doit sans doute être vu davantage comme une réutilisation pragmatique des matériaux, en particulier du calcaire tendre pour les fours à chaux, à une époque où tout souvenir de ces anciens seigneurs était totalement éteint. C’est peut-être dans ce contexte de remploi que les statues ont été rituellement brisées, « désactivées », avant de disparaître dans les fours à chaux ou dans les puits funéraires depuis longtemps pillés.
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Note
- Au sujet du « connoisseurship », voir les actes d’un colloque qui s’est tenu à l’École du Louvre : Michel (éd.), <i>Connoisseurship : l’œil, la raison et l’instrument</i>, 2014. Dans le cas de l’égyptologie en particulier, une bonne définition est fournie par Josephson, dans Hartwig (éd.), <i>Companion to Ancient Egyptian Art</i>, 2015, p. 60-77. On gardera cependant quelques réserves au sujet des pièces choisies par l’auteur, surtout pour la tête censée illustrer l’art du Moyen Empire, dont l’authenticité est, justement, discutable.↑
- Cet article découle d’une présentation donnée le 22 janvier 2016 au Metropolitan Museum of Art, lors du colloque organisé par Adela Oppenheim, à l’occasion de l’exposition « Ancient Egypt Transformed: The Middle Kingdom ». Mes remerciements vont à l’équipe du département égyptien pour leur aimable invitation à y participer. Travaillant alors comme conservateur au Museo Egizio de Turin, j’ai pu jouir d’un accès privilégié aux fragments trouvés par l’équipe d’Ernesto Schiaparelli à Qaou el-Kebir. J’adresse mes remerciements au personnel du Museo Egizio pour m’avoir permis de présenter et publier ces quelques réflexions sur le matériel que j’ai étudié à cette occasion. Je suis également reconnaissant pour les précieux commentaires de Klara Dietze (Université de Leipzig), Federico Poole (Museo Egizio, Turin), et Gabriele Pieke (Reiss-Engelhorn Museen, Mannheim), ainsi que des deux évaluateurs anonymes de cet article.↑
- Dans le cas du Delta, on relèvera le cas des tombes élitaires à Bubastis (voir Lange, dans Miniaci and Grajetzki [éd.], <i>The World of Middle Kingdom Egypt</i>, 2015, p. 187-203) et à El-Qatta (Chassinat, Gauthier et Pieron, <i>Fouilles de Qattah</i>, 1906), mais on manque de données et peut-être surtout d’études sur le reste de la région. En raison du terrain et du paysage, très différents de ceux de la Vallée du Nil, les tombes des dignitaires n’y sont ni des mastabas, ni des hypogées taillés dans la roche, mais des chambres-caveaux construites en blocs de calcaire ou en briques crues et voûtées, vraisemblablement jadis surmontées de superstructures aujourd’hui disparues.↑
- <named-content content-type="traslitterazione-unicode">Ḥry-tp ꜥꜣ spꜣ.t</named-content>, titre qui disparaît vers le milieu de la XII<sup>e</sup> dynastie. Les hauts dignitaires provinciaux portent alors plutôt le titre de <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥꜣty-ꜥ</named-content> + <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ꞽmy-r ḥmw-nṯr</named-content>. Voir Fischer, dans <i>LÄ</i> II, 1977, col. 408-17 ; Helck, <i>Zur Verwaltung des Mittleren und Neuen Reichs</i>, 1975, p. 207-11 ; Franke, dans Quirke, <i>Middle Kingdom Studies</i>, 1991, p. 51-67 ; Grajetzki, <i>Die höchsten Beamten</i>, 2003, p. 255. Pour une tentative de réexamen de la signification et de l’usage des titres de responsables provinciaux, voir Willems, dans Moreno Garcia (éd.), <i>Ancient Egyptian Administration</i>, 2013, p. 341-92 ; l’auteur veut y opposer les détenteurs du titre de gouverneur (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥꜣty-ꜥ</named-content> + <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ꞽmy-r ḥmw-nṯr</named-content> ou <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥꜣty-ꜥ </named-content>+ <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ꞽmy-r ḥwt-nṯr</named-content> ) et ceux en qui il veut voir de simples « maires » (<named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥꜣty-ꜥ </named-content>+ nom de ville). Il veut aussi voir dans la disparition des grandes tombes provinciales taillées dans la roche un signe de déclin des gouverneurs provinciaux, remplacés par des « maires », moins puissants et moins riches, sous les règnes de Sésostris III et Amenemhat III. En réponse à cette théorie, Ilin-Tomich oppose l’exemple d’Antaeopolis / Qaou el-Kebir, où il montre que les gouverneurs sont restés en place jusqu’à un moment avancé au cours de la XIII<sup>e</sup> dynastie (Ilin-Tomich, <i>RdE</i> 68 [2017-2018], p. 61-78). De nombreuses stèles abydéniennes appartiennent à des dignitaires de rang varié, attachés à ce qui semble être resté une « cour » à Qaou el-Kebir. Ces stèles considérées dans leur ensemble permettent de reconstituer la structure hiérarchique de cette administration locale, avec un gouverneur, son entourage et les gestionnaires de ses biens, une cour dont la structure est comparable à celle que l’on observe dans les sources de la première moitié de la XII<sup>e</sup> dynastie. La différence résiderait donc dans la nature de ces sources mêmes : les parois des grandes tombes taillées dans la roche jusqu’à Sésostris II ou III, puis à partir de cette époque plutôt des stèles installées à Abydos. Selon Ilin-Tomich (<i>op. cit.</i>, p. 73), il ne faut pas opposer « gouverneur » à « maire », puisque le titre de <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ḥꜣty-ꜥ</named-content> n’est pas forcément suivi de <named-content content-type="traslitterazione-unicode">ꞽmy-r ḥmw-nṯr</named-content> si le support de l’inscription est de petit format. ↑
- PM IV, p. 253 ; Blackman, <i>The Rock Tombs of Meir VI</i>, 1953, pl. 4. ↑
- Leur provenance n’est pas documentée, mais leurs dimensions s’inscrivent parfaitement dans les niches. Voir Borchardt, <i>Statuen und Statuetten</i>, 1925, p. 51-52, pl. 76 ; Steindorff, <i>Catalogue of the Egyptian Sculpture</i>, 1946, p. 28-29, cat. 50, pl. 12 ; Franke, <i>Personendaten aus dem Mittleren Reich</i>, 1984, dossier No. 216 ; Freed <i>et al.</i>, <i>The Secrets of Tomb 10A</i>, 2009, p. 58, fig. 27 ; Morfoisse et Andreu-Lanoë (éd.), <i>Sésostris III</i>, 2014, p. 40, cat. 34 ; Oppenheim et al. (éd.), <i>Ancient Egypt Transformed</i>, 2015, p. 193-95, cat. 123. ↑
- Il faut bien sûr se garder d’y voir des scènes purement biographiques ou des représentations de la vie quotidienne. Au sujet du choix des thèmes et des motifs et de leur rôle possible, voir commentaires de Kessler, <i>ZÄS</i> 114 (1987), p. 59-88.↑
- Breasted, <i>Ancient Records of Egypt I</i>, 1906, p. 310, § 696-67.↑
- Delvaux, <i>Donné en récompense de la part du roi</i>, 2008 ; Pieke, dans Flossmann-Schütze <i>et al.</i> (éd.), <i>Kleine Götter – Grosse Götter</i>, 2013, p. 16, n. 7. ↑
- Un fragment finement sculpté d’une perruque en albâtre, au style caractéristique du milieu de la XII<sup>e</sup> dynastie, a justement été trouvé sur le site (Willems <i>et al.</i>, <i>MDAIK</i> 65 [2009], p. 377-432). La statue à laquelle ce fragment appartenait devait être un peu plus grande que nature, ce qui en fait un monument en soi exceptionnel dans le contexte du Moyen Empire, surtout pour un personnage non royal.↑
- Ilin-Tomich, <i>RdE</i> 68 (2017-2018), p. 61-78.↑
- Franke, dans Quirke, <i>Middle Kingdom Studies</i>, 1991, p. 51-67 ; Eyre, dans Shaw et Bloxam (éd.), <i>The Oxford Handbook of Egyptology</i>, 2020, p. 782-83. Concernant l’apparente disparition des grandes familles provinciales, W. Grajetzki propose de voir dans ce phénomène non pas un écartement du pouvoir, mais plutôt un changement dans la manière, pour un dignitaire, d’exprimer ses titres et son identité sur les monuments, ainsi qu’une modification des pratiques funéraires. Ces changements peuvent s’expliquer par des raisons économiques : la multiplication des titres et des offices aurait entraîné en effet une diminution des responsabilités des dignitaires, et donc une baisse de leurs revenus (Grajetzki, <i>Court Officials of the Egyptian Middle Kingdom</i>, 2009, p. 118-19 ; Grajetzki, dans Shaw et Bloxham [éd.], <i>The Oxford Handbook of Egyptology</i>, 2020, p. 643).↑
- Hayes, <i>JNES</i> 12 (1953), p. 31-39 ; Fischer, dans <i>LÄ</i> II, 1977, col. 414 ; Franke, in Quirke (éd.), <i>Middle Kingdom Studies</i>, 1991, p. 51-67 ; Gestermann, dans Gestermann et Sternberg-El Hotabi (éd.), <i>Per aspera ad astra</i>, 1995, p. 31-50 ; Gestermann, dans Gundlach et Raedler (éd.), <i>Selbstverständnis und Realität</i>, 1997, p. 37-47 ; Tallet, <i>Sésostris III et la fin de la XII<sup>e</sup> dynastie</i>, 2005, p. 83-90.↑
- Ce matériel fait actuellement l’objet d’une thèse de doctorat par Tommaso Montonati, sous le titre « Qau el-Kebir: A Study of the Archaeological Site and Its Nomarchs in the Middle Kingdom ».↑
- Christine Lilyquist (<i>Ancient Egyptian Mirrors</i>, 1979, p. 139-41) est la première à avoir mis en doute la datation des trois hypogées et du matériel qui en provenait. Voir aussi Grajeztki, <i>GM</i> 156 (1997), p. 55-62.↑
- Voir Petrie, <i>Antaeopolis. The Tombs of Qau</i>, 1930 ; Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936 ; Franke, <i>Personendaten aus dem Mittleren Reich</i>, 1984, dossiers N° 194-202 ; Grajetzki, <i>GM</i> 156 (1997), p. 55-62 ; Siesse, <i>La XIII</i><sup>e</sup> <i>dynastie</i>, 2019, p. 287-93. ↑
- Grajetzki, dans <i>UCLA Encyclopedia of Egyptology</i>, 2011 (<a href="https://escholarship.org/uc/item/5xm3202h">https://escholarship.org/uc/item/5xm3202h</a>).↑
- Mogensen, <i>Stèles égyptiennes au Musée national de Stockholm</i>, 1919, p. 6-8 ; Petersen, <i>Orientalia Suecana</i> 14 (1965), p. 3-6 ; Lilyquist, <i>Ancient Egyptian Mirrors</i>, 1979, p. 139, n. 1588 ; Martellière, <i>EAO</i> 50 (2008), p. 50, n. 15. Voir aussi <a href="https://pnm.uni-mainz.de/inscription/1207. Ilin-Tomich">https://pnm.uni-mainz.de/inscription/1207. Ilin-Tomich</a> (<i>RdE</i> 68 [2017-2018], p. 66) suggère que la stèle ait pu appartenir à Ouahka II, mais cela avait déjà été mis en doute par Petersen et Lilyquist. Selon l’opinion de l’auteur du présent article, la datation des statues de Ouahka II est incompatible avec une datation postérieure au règne de Sésostris II (ou tout début du règne de Sésostris III). La stèle de Stockholm date donc d’au moins une génération plus tard.↑
- Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini (éd.), <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 59-70 ; Fiore Marochetti, dans Hudáková, Jánosi et Kahlbacher (éd.), <i>Change and Innovation in Middle Kingdom Art</i>, 2016, p. 37-46. ↑
- PM V, p. 11 ; Franke, <i>Personendaten</i>, 1984, dossier n° 200. ↑
- Voir les nombreuses attestations du nom de Ouahka relevées par A. Ilin-Tomich et rassemblées sur sa base de données en ligne : <a href="https://pnm.uni-mainz.de/name/904">https://pnm.uni-mainz.de/name/904</a>.↑
- Voir les doutes déjà émis par Petersen, <i>Orientalia Suecana</i> 14 (1965), p. 6, n. 6.↑
- Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini (éd.), <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, pl. 9, figs. 8-9. Néanmoins, on relèvera que le style de la bouche, avec des lèvres lisses et des joues arrondies, rappelle celui des statues de Sésostris I<sup>er</sup> trouvées à Lisht (Le Caire CG 397-402 ; cf. Lorand, <i>Arts et politique</i>, 2011, p. 100-09, pl. 15-20).↑
- Stewart, <i>Egyptian Stelae, Reliefs and Paintings</i>, 1983, pl. 37, n° 88.↑
- Voir l’évolution de la manière dont les inscriptions sont placées sur les sièges des statues découvertes dans le sanctuaire d’Heqaib à Éléphantine : Habachi, <i>Elephantine IV</i>, 1985. On relèvera aussi comme proches parallèles les sièges des statues du nomarque Hapydjefa (Boston MFA 14.724, ainsi qu’une statue trouvée au Gebel Barkal et aujourd’hui exposées sur le musée du site) et de sa femme Sennouy (Boston 14.720).↑
- Voir par exemple la statue du grand intendant Senousret de la collection Ortiz, probablement trouvée à Hawara (PM VIII, n° 801-426-800 ; Ortiz, <i>In Pursuit of the Absolute</i>, 1996, cat. 33 ; Grajetzki, <i>Die höchsten Beamten</i>, 2000, p. 88, n° III.16, a ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 124-25, 296) ou celle du gouverneur et chancelier du dieu Senebtyfy, probablement d’Abydos (Le Caire CG 520 : PM VIII, n° 801-413-020 ; Grajetzki et Stefanovič, <i>Dossiers of Ancient Egyptians</i>, 2012, n° 145 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 110, 327), toutes deux dédiées à Amenemhat III divinisé. D’après leur style, toutes deux datent du début de la XIII<sup>e</sup> dynastie. Notons que l’adoration du cartouche du roi ne signifie pas que la stèle de Stockholm lui soit contemporaine ; il est même plus probable qu’Amenemhat III soit mort, puisqu’il y apparaît adoré comme une divinité.↑
- Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936, p. 25, pl. 16 ; Willems, <i>Historical and Archaeological Aspects</i>, 2014, p. 259.↑
- Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini (éd.), <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 64 ; Ead., dans Hudáková <i>et al.</i> (éd.), <i>Change and Innovation</i>, 2016, p. 38-39. ↑
- Datation également proposée par Grajeztki, <i>GM</i> 156 (1997), p. 55-62. ↑
- Voir les travaux de Hans Gerhard Evers et Biri Fay, qui ont établi les critères de datation du règne d’Amenemhat II : Evers, <i>Staat aus dem Stein I</i>, 1929, p. 42-49 ; Fay, <i>The Louvre Sphinx</i>, 1996, p. 53-54. Voir aussi Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 20. ↑
- Fay, <i>The Louvre Sphinx</i>, 1996, p. 53 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 22.↑
- Un tel système de fixation, inhabituel pour la sculpture en pierre, pourrait avoir été emprunté à la sculpture en bois, ainsi que l’a suggéré Dorothea Arnold (dans Oppenheim <i>et al., Ancient Egypt Transformed</i>, 2015, p. 127).↑
- Voir par exemple, provenant de Lisht, la statue de l’intendant Aou, New York MMA 33.1.1 (Hayes, <i>The Scepter of Egypt</i>, 1953, p. 207) et celle de l’intendant Sehetepibrê-ânkh, MMA 24.1.45 (Oppenheim <i>et al., Ancient Egypt Transformed</i>, 2015, p. 66, cat. 16), ou celles, mises au jour à Éléphantine et dans la nécropole d’Assouan, des gouverneurs Khema et Sarenpout II (Habachi, <i>Elephantine IV</i>, 1985, p. 42-44, pl. 33 et 42, n° 13, 15 ; Londres BM EA 98-1010, voir Davies, <i>A Royal Statue Reattributed</i>, 1981, p. 8, pl. 16-20). Voir aussi les nombreux exemples présents dans les peintures des tombes de Beni Hassan et de Meir.↑
- Fay, <i>The Louvre Sphinx</i>, 1996, p. 53. Il est en effet probable que les sculpteurs royaux aient régulièrement travaillé à travers le pays, en fonction des projets de construction commandés par le souverain ; il est possible qu’ils aient, à ces occasions, travaillé aussi pour les hauts personnages locaux (au sujet de la mobilité des artistes au Moyen Empire, voir Simpson, <i>JARCE</i> 2 [1963], p. 53-59 ; Quirke, dans Gundlach et Taylor [éd.], <i>Egyptian Royal Residences</i>, 2009, p. 117-18 ; Franke, <i>Das Heiligtum des Heqaib</i>, 1994, p. 106 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 243-52).↑
- Ex : fragments de Turin S. 4421/1 + S. 4415 + S. 4416 + P. 2399. Le réassemblage des fragments est dû à E. Fiore Marocchetti. ↑
- Ex : Turin S. 4454 et P. 2390 + 2355 + 2083 (voir Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini [éd.], <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 39, pl. 13).↑
- Bresciani <i>et al., Khelua</i>, 1998, p. 12-18, 47 ; Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini (éd.), <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 39, pl. 12.↑
- Voir la très belle reconstitution proposée dans le catalogue de l’exposition de New York (Oppenheim et al. [éd.], <i>Ancient Egypt Transformed</i>, 2015, p. 11, fig. 13). La tombe y est cependant datée de Sésostris III à Amenemhat III, datation que nous contestons ici.↑
- Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936, pl. 11, 13, 15 ; Petrie, <i>Antaeopolis</i>, 1930, pl. 23-28.↑
- Turin S. 4269/03, 4269/04, ainsi qu’un fragment de la tête de la statue, découvert par Petrie et aujourd’hui perdu (Petrie, <i>Antaeopolis</i>, 1930, pl. 5, 6 ; Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini [éd.], <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 40).↑
- Ce fragment fait actuellement l’objet d’une étude de Hourig Sourouzian.↑
- Evers, <i>Staat aus dem Stein</i>, 1929, I, p. 30, fig. 6 ; Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936, p. 48 (1), pl. 10c ; Vandier, <i>Manuel III</i>, 1958, pl. 93, 3 ; Fay, <i>MDAIK</i> 44 (1988), pl. 29a ; Fay, <i>MDAIK</i> 52 (1996), p. 117-18 ; Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini (éd.), <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 63, 66 ; Fiore Marochetti, dans Hudáková, Jánosi et Kahlbacher (éd.), <i>Change and Innovation in Middle Kingdom Art</i>, 2016, p. 40 ; Morfoisse et Andreu-Lanoë (éd.), <i>Sésostris III : pharaon de légende</i>, 2014, p. 275, cat. 28 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 384 ; <a href="https://pnm.uni-mainz.de/inscription/3150 (consulté le 27 février 2024">https://pnm.uni-mainz.de/inscription/3150</a> (consulté le 27 février 2024).↑
- Ex : Turin S. 4269, S. 4270 et P. 3604. ↑
- Ex : Turin S. 4268, P. 2059+2061+2066. ↑
- Grajetzki (<i>GM</i> 156 [1997]) date la tombe des règnes de Sésostris II-Sésostris III, et la compare à celle d’Oukhotep IV à Meir.↑
- Chabân, <i>ASAE</i> 8 (1907), p. 222 ; Siesse 2019, p. 291 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 337, pl. 122, fig. 5.5f. Pour la lecture du titre, voir Dalino, <i>BIFAO</i> 119 (2019), p. 95-114. Voir aussi <a href="https://pnm.uni-mainz.de/inscription/12363">https://pnm.uni-mainz.de/inscription/12363</a> (consulté le 27 février 2024).↑
- Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936, p. 49 (4a) ; Franke, <i>Das Heiligtum des Heqaib</i>, 1994, p. 133, n. 398 ; Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini (éd.), <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 63 ; Ilin-Tomich, <i>RdE</i> 68 (2017-2018), p. 77-78 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, 384-85, pl. 77, fig. 3.1.16e ; voir aussi <a href="https://pnm.uni-mainz.de/inscription/2579">https://pnm.uni-mainz.de/inscription/2579</a> (consulté le 27 février 2024).↑
- Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936, p. 49 (4b) ; Franke, <i>Das Heiligtum des Heqaib</i>, 1994, p. 133, n. 398 ; Ciampini, <i>Aegyptus</i> 82 (2002), p. 175 ; Fiore Marochetti, dans Zanovello et Ciampini (éd.), <i>Frammenti d’Egitto</i>, 2012, p. 63 ; Ilin-Tomich, <i>RdE</i> 68 (2017-2018), p. 77 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, 384, pl. 77, fig. 3.1.16d ; voir aussi <a href="https://pnm.uni-mainz.de/inscription/2579">https://pnm.uni-mainz.de/inscription/2579</a> (consulté le 27 février 2024). ↑
- Petrie, <i>Antaeopolis</i>, 1930, p. 5-6, pl. 6.↑
- PM V, p. 11 ; Franke, <i>Personendaten</i>, 1984, dossier n° 199. ↑
- Melandri, <i>VMO</i> 15 (2011), p. 249-70. ↑
- À propos du développement stylistique des statues privées de la fin de la XII<sup>e</sup> et du début de la XIII<sup>e</sup> dynastie, voir Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 33-36, 42-44 et 51-54↑
- Siesse, <i>La XIII</i><sup>e</sup> <i>dynastie</i>, 2019, p. 288, n. 239 ; Ilin-Tomich, <i>From Workshop to Sanctuary</i>, 2017, p. 152-53. Cette stèle, tout comme la statue de Turin S. 4265, avait précédemment été attribuée à Ouahka I<sup>er</sup> (Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936, p. 46-47, pl. 17).↑
- D’un format aussi grand pour un dignitaire appartenant à la fin du Moyen Empire, on relèvera les statues des gouverneurs d’Éléphantine Imeny-seneb et Khâkaourê-seneb (Habachi, <i>Elephantine IV</i>, 1985, n° 21 et 28, p. 51 et 56, pl. 61-67 et 78-86), celle du vizir Néferkarê-Iymérou (Paris, Louvre A 125 : Verbovsek, “<i>Als Gunsterweis des Königs</i>”, 2004, p. 384-85, pl. 4c, n° K 3), ainsi qu’une statue en granit rose anonyme aujourd’hui exposée dans la cour du temple de Khonsou à Karnak (Grajetzki, <i>Court Officials</i>, 2009, pl. 8) et une tête de statue en granodiorite conservée à Chicago (Art Institute, 1920.261 : PM VIII, n° 401-447-185). Probablement contemporaines sont également la statue d’un chef asiatique découverte en fragments à Tell el-Dab‘a (Arnold, dans Marée [éd.], <i>The Second Intermediate Period</i>, 2010, p. 191-94, fig. 1a et pl. 28-29) et une autre, similaire, dont la tête est conservée à Munich (ÄS 7171 : Id., pl. 30).↑
- J’inclus ce point d’interrogation pour désigner ce Ouahka, fils de Néferhotep, qui est donc au moins le troisième du nom, car il se peut que d’autres Ouahka soient à replacer entre ces deux dignitaires.↑
- Ciampini, <i>Aegyptus</i> 82 (2002), p. 171-76. ↑
- Petrie, <i>Antaeopolis</i>, 1930, pl. 17.↑
- Cf. Siesse, <i>La XIIIe dynastie</i>, 2019, p. 288-90.↑
- Voir de nombreux exemples dans Verbovsek, <i>„Als Gunsterweis des Königs“</i>, 2004 ; voir aussi Ilin-Tomich, <i>From Workshop to Sanctuary</i>, 2017, p. 161-63 ; Connor, <i>Être et paraître</i>, 2020, p. 152-59 (à propos des types de contextes dans lesquels on retrouve la statuaire privée à la fin du Moyen Empire) ; 243-52 (à propos de la question des ateliers à cette même époque). ↑
- À propos des mutilations ciblées sur certaines parties du corps des images et des statues en particulier, voir Connor, <i>Perspective</i> 2018/2 (2018), p. 147-66, <a href="https://journals.openedition.org/perspective/11431">https://journals.openedition.org/perspective/11431</a> ; Id., <i>Ancient Egyptian Statues</i>, 2020, p. 59-73 et 137-44. ↑
- Del Vesco, dans Ciccopiedi (éd.) <i>Anche le statue muoiono</i>, 2018, p. 46, 76-77↑
- Steckeweh et Steindorff, <i>Die Fürstengräber von Qâw</i>, 1936, pl. 20-27.↑
- Petrie, <i>Antaeopolis</i>, 1930, p. 6.↑